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Le bout du tunnel

Un an et demi après le début de la pandémie de COVID-19, les acteurs de l’industrie des réunions et congrès commencent à voir le bout du tunnel. Alors que la vaccination remplit ses promesses, la demande commence à se faire sentir. D’ailleurs, le calendrier des grands évènements est déjà bien rempli dans la métropole pour les prochaines années.

Un début de retour à la normale est prévu pour 2022, alors que le Palais des congrès de Montréal doit accueillir 85 000 congressistes, dont 65 000 de l’international. Normalement, il en reçoit autour de 1 million. Pour 2023-2024, 45 congrès majeurs sont prévus, dont une trentaine sont internationaux. Lors d’une année normale, il s’en tient entre 25 et 30.

« De nouveaux congrès ont été réservés pour 2023-2024, mais il y a aussi tous ceux de 2020 et de 2021 que nous avons été capables de faire reporter, alors on dépasse nos objectifs. »

— Emmanuelle Legault, PDG du Palais des congrès de Montréal

Première femme à la tête du Palais des congrès, Emmanuelle Legault est entrée en poste au début d’août. « La crise nous a permis de réaliser à quel point les marchés étrangers sont importants, alors il faut retenir cette leçon pour que Montréal y rayonne encore plus à l’avenir », dit-elle en précisant que les évènements du Palais des congrès engendraient 220 millions en retombées économiques avant la pandémie.

Les touristes d’affaires sont d’ailleurs particulièrement rentables : alors qu’ils représentent le quart de la clientèle, ils réalisent 35 % des dépenses, d’après Tourisme Montréal. La métropole recommence d’ailleurs à susciter de l’intérêt depuis que le Canada s’est ouvert aux touristes internationaux.

« À l’aéroport Montréal-Trudeau, on revient à un niveau d’activité semblable à celui de 2019 ce mois-ci, et c’est bon aussi pour décembre, autant pour les voyageurs qui partent que pour ceux qui arrivent, mais c’est certain qu’il y a toujours des risques d’annulations. »

— Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal

Montréal doit rester compétitif

Malgré la pandémie, Montréal a réussi à maintenir sa première position en Amérique pour l’accueil d’évènements internationaux en 2020, d’après l’Union des associations internationales (UAI), avec 41. Pour que la métropole continue d’être la cheffe de file, Tourisme Montréal travaille notamment à ramener des vols directs entre Montréal et différentes villes américaines. L’organisation s’inquiète aussi des pieds carrés disponibles.

« Après la pandémie, il faudra revenir vers les gouvernements concernant l’agrandissement du Palais des congrès de Montréal, affirme M. Lalumière. Même si plusieurs de nos salles ont été modernisées, on a de 30 à 40 % moins de pieds carrés à Montréal qu’à Toronto et à Vancouver. »

« Le Palais des congrès de Montréal est le quatrième en superficie au Canada, après Toronto, Vancouver et Calgary, précise Emmanuelle Legault. Déjà, nous perdons une vingtaine d’occasions de congrès par année en raison d’un manque de superficie, alors il faut se poser des questions par rapport à notre capacité à recevoir de grands évènements internationaux dans l’avenir. »

Reprise régionale

Pour ce qui est de l’organisation de petits évènements, l’intérêt se fait déjà ressentir dans la province. « Le téléphone a commencé à sonner en juin parce que les employeurs qui ont quelques centaines d’employés ont besoin de les réunir, et les hôtels deviennent la solution en raison de la distanciation », remarque Gilber Paquette, directeur général de Tourisme d’affaires Québec.

Il précise d’ailleurs que l’aide gouvernementale a eu l’impact désiré, puisque le Québec n’a pas vu d’hôtels fermer pour de bon pendant la pandémie. Pour assurer une reprise solide de l’industrie, Tourisme d’affaires Québec est d’ailleurs en faveur de l’exigence du passeport vaccinal pour pouvoir assister à un congrès ou à une réunion.

« Il faudra voir ensuite si les employeurs permettront aux employés de se réunir, puis si les gens auront peur de se retrouver ensemble même s’ils sont vaccinés. »

— Gilber Paquette, directeur général de Tourisme d’affaires Québec

« C’est certain que l’hygiène restera une tendance forte même si les gens sont vaccinés, croit Emmanuelle Legault. C’est la même chose pour le virtuel : ça restera en partie même si les gens ont hâte de se retrouver. Nous ne sommes pas à notre première pandémie ni à notre dernière. Cette crise nous a montré qu’il faut s’assurer d’avoir des équipes agiles qui peuvent s’adapter rapidement à de nouvelles mesures. »

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