Festival Petits bonheurs

Découvrir le théâtre de bonne heure 

Multidisciplinarité

Nathalie Derome, directrice artistique, auteure et interprète, compagnie Des mots d’la dynamite

Après l’expérience concluante du Spectacle de l’arbre, sa première incursion du côté des tout-petits, l’artiste multidisciplinaire Nathalie Derome a décidé de continuer à creuser dans cette voie. Pour elle, la structure des pièces pour enfants appelle le mélange des disciplines qui lui est cher. « Les pièces pour les tout petits enfants sont faites de tableaux. Nous ne sommes pas tenus à une ligne dramaturgique continue. En fait, les petits acceptent bien la poésie, ils peuvent faire des sauts dans le temps, les idées. C’est proche de mon travail et je suis à l’aise avec ça. » Là où j’habite fait une analogie entre la maison et le corps et parle des espaces où habitent les enfants. « C’est du théâtre d’objets. Nous travaillons beaucoup avec les échelles de grandeur et les contrastes entre les objets et les comédiens. » Projections, jeux d’ombre et de lumière, musique et chansons forment aussi cette pièce qui est présentée en banc d’essai lors du festival. « Mais c’est un spectacle fignolé et prêt à être montré que vous allez voir. »

Là où j’habite, de la compagnie Des mots d’la dynamite (Québec)

À partir de 18 mois

Poésie

Eve Ledig, directrice artistique et metteure en scène, compagnie Le fil rouge théâtre

Eve Ledig fait depuis longtemps du théâtre jeunesse, mais c’est la première fois que la metteure en scène s’adresse aux très jeunes enfants. Comment fait-elle ? En trouvant le « dénominateur commun », le noyau fort qui relie les spectateurs entre eux quel que soit leur âge. Dans Embrasser la lune, ce noyau est constitué des émotions vécues par le personnage pendant la traversée d’une nuit. « Elle va passer par toutes les émotions : le rire, l’étonnement, la fascination, la peur, la colère… », précise-t-elle. Installée sur une pile de matelas dont elle ne peut pas descendre – une situation que les petits connaissent bien –, elle fera la rencontre de « l’homme de la nuit ». « Le moment de se coucher est la première expérience de séparation pour les enfants, leur premier moment de solitude. Mais c’est dans cette solitude qu’ils se construisent, qu’ils apprennent à grandir. » On suit donc le déroulement de cette nuit dans ce spectacle sans paroles bercé par la musique. « L’image, le son, la couleur sont des éléments qui participent à la narration. Mais chacun peut se raconter sa propre histoire et y lire sa propre poésie, enfants comme adultes. »

Embrasser la lune, de la compagnie Le fil rouge théâtre (France)

À partir de 18 mois

Classique

Lise Gionet, directrice artistique et metteure en scène, Théâtre de Quartier

Le maintenant classique Les petits orteils sera présenté pour la 500e fois pendant le festival. Créé il y a 20 ans, ce spectacle est un des pionniers du théâtre jeunesse au Québec. « Nous avons pris de grands risques, en présentant, par exemple, le spectacle dans une petite jauge, pour créer une proximité avec les enfants. » Lise Gionet raconte que des parents qui ont assisté au spectacle lorsqu’ils étaient enfants viennent maintenant le voir avec leurs propres petits. « L’an dernier, on s’est lancé le défi de la re-création. Plein de choses ont changé dans la mise en scène, mais on n’a pas modifié un seul mot. » Le texte de Louis-Dominique Lavigne, qui a remporté le prix du Gouverneur général en 1992, est d’ailleurs la grande force des Petits orteils. La pièce raconte une journée spéciale dans la vie de Mathilde, qui attend avec son grand-père l’arrivée du nouveau bébé de la famille. « Les petits orteils parle du rapport au temps, à l’amour, à l’affection des parents, des grands-parents… Je crois que cette pièce touche encore parce que l’arrivée d’un bébé reste une des grandes expériences dans la vie d’un très jeune enfant. C’est important et universel. »

Les petits orteils, du Théâtre de Quartier (Québec)

Pour les 3 à 6 ans

Contemplatif

Hélène Ducharme, directrice artistique, auteure, metteure en scène et interprète, Théâtre Motus

Hélène Ducharme est fascinée par le Grand Nord et elle propose dans cette nouvelle pièce trois petites histoires qui s’inspirent de légendes et personnages inuits. « Ces tableaux parlent de la vie d’une petite fille dans la toundra, de son rapport à sa grand-mère, aux animaux, à la nature… » Dans un demi-igloo qui ressemble un peu à une maison de poupées, des micro-marionnettes donneront vie à Élisapie et au monde qui l’entoure. « Les petites marionnettes permettent de recréer l’immensité des lieux. Élisapie fait 2 pouces de haut, alors quand l’ours de 7 pouces arrive, il semble très gros à côté ! En se promenant entre les dimensions, on peut aller chercher plein d’émotions. » La pièce propose un parcours sensoriel et visuel dans ce monde d’eau et de neige blanc et bleuté. « C’est blanc, mais il y a de la chaleur aussi ! » Dans ce spectacle sans paroles, le fil narratif se suit grâce aux images. « Le défi est de garder le rythme et des liens visuels clairs. Mais le fait que ce soit contemplatif permet aux tout-petits de commenter pendant le spectacle. C’est un public qui a besoin de verbaliser et nous leur laissons toute la place. J’adore cette approche. »

Élisapie et les aurores boréales, du Théâtre Motus (Québec)

Pour les 3 à 6 ans

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