Quand les conseils douteux circulent de façon virale
INEXACT.
La taille des coronavirus se situe entre 80 et 120 nanomètres. De toute façon, souligne la Dre Anne Gatignol, professeure-chercheuse en microbiologie au département de médecine de l’Université McGill, c’est la taille des gouttelettes qui contiennent le virus qu’on doit prendre en compte, et non celle du virus lui-même. Quant à savoir s’il est utile de porter un masque, la question divise les spécialistes. Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), rappelle que l’Organisation mondiale de la santé ne le recommande pas pour les gens en santé. « C’est parce qu’ils ont peur de manquer de masques », réplique la Dre Gatignol, qui considère qu’un masque constitue une certaine « barrière physique » contre les gouttelettes. Il faut toutefois savoir que cette barrière n’est pas étanche si le masque n’est pas parfaitement ajusté, qu’il ne faut jamais toucher le devant du masque une fois qu’il est utilisé et qu’il ne doit pas servir à développer un faux sentiment de sécurité. Soulignons aussi que si chacun utilise chaque jour un masque jetable, les pénuries se feront rapidement sentir et les gens qui en ont vraiment besoin viendront peut-être à en manquer.
INEXACT.
« Pour l’instant, les connaissances montrent que le principal mode de transmission n’est pas le contact avec les surfaces, mais bien les gouttelettes éjectées par les gens contaminés qui toussent, qui éternuent ou qui parlent », dit le Dr Gaston De Serres. Des chercheurs américains ont montré récemment que le virus peut survivre quatre heures sur du cuivre, 24 heures sur du carton et jusqu’à trois jours sur le plastique et l’acier inoxydable. Il n’est pas prouvé que le virus peut se transmettre en touchant de telles surfaces contaminées, mais la Dre Anne Gatignol juge cela probable. Dans tous les cas, oui : lavez-vous les mains souvent et consciencieusement.
FAUX.
Cette méthode ne figure nulle part sur la liste des recommandations des agences comme Santé Canada, l’Organisation mondiale de la santé ou les CDC américains.
VRAI.
Les modèles les plus récents estiment la période d’incubation médiane à 5,1 jours, mais elle pourrait aller jusqu’à 14 jours. Rappelons aussi que 80 % des gens infectés ne présentent aucun symptôme, mais peuvent néanmoins transmettre la maladie.
FAUX.
« Il n’y a rien là-dedans qui soit basé sur la science », tranche Gaston De Serres. Seul un test reconnu permet de diagnostiquer la COVID-19.
FAUX.
Encore une fois, cette recommandation n’est basée sur aucune étude scientifique et ne tient pas la route aux yeux des experts consultés. Le Dr Gaston De Serres rappelle par ailleurs que la COVID-19 peut parfois provoquer un mal de gorge, mais que les symptômes les plus fréquents sont la fièvre, la toux sèche et les difficultés respiratoires. « Il ne faudrait pas que tout le monde qui a mal à la gorge aujourd’hui se précipite dans les hôpitaux », souligne-t-il.
FAUX.
La Dre Anne Gatignol voit un grand nombre de problèmes avec cette affirmation. D’abord, parions que votre thé est plus chaud que 26 degrés Celsius. Mais même si c’est le cas, l’experte souligne qu’il faudrait une exposition prolongée à environ 60 degrés Celsius pour tuer le virus. « Et encore là, il faut se rappeler que le virus infiltre nos cellules. Pour l’éliminer, il faut donc tuer les cellules, et ce n’est pas un thé qui va faire ça », souligne-t-elle.
FAUX.
Si vous êtes infecté, le soleil ne vous guérira pas. Et si vous ne l’êtes pas, il ne vous immunisera pas. Il n’y a rien de mal à prendre l’air, mais rappelez-vous que tout contact à moins d’un mètre d’une autre personne entraîne un risque de transmission.