Nouvelle accusation d’agression sexuelle contre Trump

Au moins 26 femmes ont dit avoir été victimes d’inconduite sexuelle sur une période de quatre décennies

Une ex-mannequin a accusé jeudi Donald Trump de l’avoir agressée sexuellement en 1997 lors des Internationaux de tennis des États-Unis, à New York.

Amy Dorris, qui avait 24 ans à l’époque, a confié au quotidien The Guardian avoir été « dégoûtée » et s’être sentie « malade » après l’agression.

Selon ses déclarations, l’agression est survenue le 5 septembre 1997 dans la loge de Donald Trump, alors âgé de 51 ans, durant un match de tennis. Son copain de l’époque, Jason Binn, était présent, mais n’a pas assisté à la scène.

« [Donald Trump] a juste poussé sa langue dans ma gorge et je le repoussais. Et puis c’est là que sa prise est devenue plus serrée, et que ses mains étaient très baladeuses et étaient partout sur mes fesses, mes seins, mon dos, tout. »

— Amy Dorris, ex-mannequin

Selon ses dires, l’agression est survenue à l’abri des regards, alors que Mme Dorris sortait des toilettes. « Quand j’ai vu qu’il était là, je pensais qu’il attendait pour aller aux toilettes, mais non, ce n’est pas ce qu’il voulait, malheureusement. »

The Guardian affirme avoir parlé à plusieurs personnes qui ont corroboré les dires de Mme Dorris et qui ont été mises au courant de l’agression à l’époque, dont sa mère, son thérapeute et une amie.

Le devoir de parler

En 2016, Karena Virginia, une enseignante de yoga, avait dit que Trump, un parfait inconnu, avait agrippé son bras et touché ses seins alors qu’elle quittait le même tournoi de tennis en 1998, soit l’année suivant l’agression rapportée par Amy Dorris.

Amy Dorris a dit avoir elle-même songé à faire une sortie publique en 2016, alors que Trump était candidat à la présidence. Elle a finalement décidé de ne pas le faire, en partie parce qu’elle voulait protéger sa famille.

Aujourd’hui âgée de 48 ans, Mme Dorris dit ressentir le devoir de parler.

« Mes filles sont sur le point d’avoir 13 ans, et je veux qu’elles sachent qu’elles n’ont pas à accepter que d’autres leur fassent des choses qu’elles ne souhaitent pas, a-t-elle dit. Je veux qu’elles sachent que je ne suis pas restée silencieuse, que je me suis opposée à quelqu’un qui a fait quelque chose d’inacceptable. »

Par l’intermédiaire de ses avocats, Trump a nié avoir harcelé ou agressé Amy Dorris ou avoir mal agi envers elle.

la liste s’allonge

Selon un décompte du Guardian, Mme Dorris est au moins la 26e femme à avoir accusé Donald Trump d’inconduite sexuelle. Les allégations contre Trump vont du harcèlement sexuel au viol, et s’échelonnent sur une période de plus de 40 ans.

Est-ce à dire que les accusations, si graves soient-elles, n’ont aucun effet sur l’image de Trump aux yeux de ses partisans ?

« À pareille date, il y a quatre ans, on était déjà rendu à une vingtaine de femmes qui étaient sorties sur la place publique pour accuser Trump d’inconduite sexuelle », souligne Rafael Jacob, chercheur associé à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal et auteur du livre Révolution Trump.

« Aujourd’hui, on a une accusation d’agression sexuelle de plus. Le fait que ça risque d’à peine faire réagir l’électorat américain est en soi incroyable. À l’ère du mouvement #metoo, c’est d’autant plus incompréhensible. »

— Rafael Jacob, chercheur de la Chaire Raoul-Dandurand

De plus, la façon qu’a eue Trump de nier en bloc et de laisser passer la tempête médiatique lors d’autres accusations d’inconduite a d’une certaine façon fait école, note M. Jacob.

Il y a plus d’un an, deux femmes ont accusé le lieutenant-gouverneur de la Virginie, Justin Fairfax, de viol. « Ces deux accusatrices sont sorties sur la place publique, ont donné des entrevues. Fairfax est non seulement encore en poste, il vient aussi d’annoncer qu’il serait candidat au poste de gouverneur ! »

Donald Trump n’a pas laissé les accusations l’arrêter, et Justin Fairfax fait la même chose, dit-il. « La façon de s’en sortir semble être de laisser passer la tempête, de passer au travers… Est-ce que ça vient de Donald Trump ? Peut-être en partie, oui. »

États-Unis

Le risque d’affrontements entre groupes extrémistes inquiète le FBI

Washington — La police fédérale américaine s’inquiète du risque d’affrontements violents entre des groupes extrémistes à l’approche de l’élection présidentielle du 3 novembre, a déclaré jeudi son directeur, Christopher Wray.

Le FBI surveille des groupes armés qui se sont défiés en marge de manifestations antiracistes à Portland, dans le nord-ouest des États-Unis, ou à Kenosha, près des Grands Lacs, a-t-il dit lors d’une audition au Congrès.

« Nous avons désormais un combustible supplémentaire pour une éruption de violence », a déclaré M. Wray devant des élus de la Chambre des représentants.

« On a des groupes aux vues opposées qui ajoutent à la volatilité et au danger de la situation », a-t-il ajouté.

« On l’a constaté dans plusieurs villes. C’est une force démultiplicatrice, dans le mauvais sens du terme, et cela m’inquiète. »

— Christopher Wray, directeur du FBI

Des milices d’extrême droite et des militants se déclarant « antifascistes » se sont greffés aux manifestants qui réclament des réformes de la police et la fin du racisme aux États-Unis. Leurs membres ont déjà fait plusieurs morts.

Un jeune de 17 ans, qui s’était joint à des milices armées prétendant défendre Kenosha des « émeutiers », a tué deux manifestants antiracistes à la fin août.

À Portland, un « antifasciste » revendiqué a abattu un sympathisant d’un groupe local d’extrême droite, avant d’être tué par la police lors de son interpellation.

Plus meurtriers que les djihadistes

Pour Christopher Wray, parmi les extrémistes violents, « les gens qui souscrivent à l’idéologie de la suprématie blanche sont certainement les plus nombreux » et ont fait davantage de victimes aux États-Unis que les djihadistes après les attentats du 11 septembre 2001.

Récemment, le FBI a également noté une hausse des attaques motivées par une hostilité au gouvernement, ou à toute forme d’autorité, à l’instar des actions du mouvement Boogaloo, qui se prépare à une seconde guerre civile, après la guerre de Sécession, il y a un siècle et demi. Un de ses sympathisants a ainsi tué deux policiers en Californie en mai.

Sally fait une première victime

Des trombes d’eau se sont abattues de mercredi à jeudi sur l’Alabama et la Floride, dans le sud-est des États-Unis, dans le sillage de la tempête Sally, qui a fait au moins un mort, selon les autorités locales, et provoqué d’importantes inondations et coupures de courant. Une personne est morte dans la ville côtière d’Orange Beach, en Alabama, a confirmé jeudi la police locale. Sally a touché terre mercredi à 4 h 45 (5 h 45, heure de Montréal) à Gulf Shores, petite ville de l’Alabama. Il s’agissait alors d’un ouragan de catégorie 2 (sur 5), qui a depuis été rétrogradé en tempête tropicale, puis en dépression tropicale. Ses vents se sont nettement calmés et n’atteignent plus désormais qu’une vitesse maximale de 45 km/h. La dépression se déplace en revanche lentement, ce qui signifie que des pluies continues s’abattent sur les mêmes zones pendant une période prolongée, intensifiant la montée des eaux, selon le dernier bulletin du Centre national des ouragans (NHC) à 11 h jeudi. — Agence France-Presse

New York reporte encore la rentrée scolaire

Pressée par les syndicats d’enseignants et de dirigeants d’établissements, la Ville de New York a reporté une nouvelle fois jeudi la rentrée en « présentiel » pour la plupart des élèves des écoles publiques, témoin du casse-tête que représente l’ouverture des établissements pendant la pandémie. L’annonce est tombée à quatre jours seulement de la date prévue pour la réouverture des établissements – le 21 septembre – et prolonge l’incertitude pour des centaines de milliers de parents : 58 % des 1,1 million d’écoliers new-yorkais ont officiellement fait le choix de cet enseignement « hybride », alternant un à trois jours de présence en classe par semaine avec de l’enseignement en ligne, les autres ayant opté pour un enseignement 100 % en ligne. Dans une ville durement frappée par l’épidémie au printemps – avec plus de 23 700 morts de la COVID-19 –, beaucoup, parmi les parents comme parmi les professeurs, restent tétanisés par la crainte d’une contagion. Ce alors même que la première métropole américaine, où beaucoup de commerces et de bureaux restent fermés, est devenue un modèle de contrôle du coronavirus, avec un taux d’infection inférieur à 1 % depuis cinq semaines.

— Agence France-Presse

La sécurité de comptes Twitter de politiciens et de journalistes américains renforcée

Twitter a annoncé jeudi s’apprêter à améliorer la sécurité des comptes d’organisations et de personnalités politiques américaines, ainsi que ceux de journalistes et de médias, avant l’élection présidentielle de novembre et deux mois après un piratage spectaculaire sur la plateforme. Les comptes concernés seront tenus d’utiliser un mot de passe robuste et encouragés à autoriser la double authentification, une méthode considérée comme plus sûre pour les utilisateurs. Twitter va également mettre en place un outil de réinitialisation du mot de passe par défaut pour empêcher des changements non voulus du moyen d’authentification. D’autres changements sont prévus dans les prochaines semaines, dont une amélioration des moyens de détection des activités suspicieuses, un renforcement des protections des identifiants et une plus grande rapidité pour la restauration des comptes. Les comptes pour qui s’appliqueront ces mesures sont ceux des membres de l’exécutif et du Congrès américains, des gouverneurs et des secrétaires des États ainsi que des responsables des campagnes présidentielles, des partis politiques et des candidats aux élections vérifiés par Twitter. Les comptes des grandes organisations médiatiques américaines et des journalistes politiques vont aussi recevoir une notification les avertissant de ces changements.

— Agence France-Presse

Le procureur général fait un lien entre le confinement et l’esclavage

Le procureur général américain a été vivement critiqué jeudi pour avoir qualifié les mesures de confinement prises par certains élus au « pire empiétement sur les libertés » individuelles de toute l’histoire des États-Unis à l’exception « de l’esclavage ». Bill Barr, un des plus solides défenseurs du président Donald Trump, a reproché mercredi soir aux gouverneurs de certains États, majoritairement démocrates, d’avoir adopté des mesures de confinement pour tenter de contenir la pandémie de nouveau coronavirus. « Décréter un confinement national, prendre des mesures de quarantaine, c’est comme une assignation à résidence », a-t-il lancé lors d’une intervention dans une université conservatrice. « À part l’esclavage qui était une autre sorte de contrainte, c’est le pire empiétement sur les libertés civiques de l’Histoire américaine », a-t-il ajouté lors d’échanges avec la salle, filmés et publiés sur l’internet. Un élu noir de la Chambre des représentants, James Clyburn, a jugé sur CNN que ces propos étaient les « plus ridicules et les plus déconnectés de la réalité » qu’il ait jamais entendus. — Agence France-Presse

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