La Biosphère rouvre ses portes et se joint à Espace pour la vie

Après une pause de 17 mois, la Biosphère rouvre ses portes ce vendredi avec de nouvelles expositions et, surtout, une nouvelle direction. Ce musée consacré à l’environnement se joint à la grande famille d’Espace pour la vie, famille qui comprenait déjà le Jardin botanique, l’Insectarium, le Biodôme et le Planétarium Rio Tinto Alcan.

C’est Environnement Canada qui a assumé la gestion de l’établissement au cours des 25 dernières années. Ce contrat venait à échéance, et les divers 0rdres de gouvernement avaient entrepris une réflexion sur son avenir en 2019, juste avant la pandémie. Le rattachement de la Biosphère à Espace pour la vie présentait bien des avantages.

« Avec ses divers musées, Espace pour la vie a une grande expérience dans le fait de toucher le grand public montréalais », note Isabelle Saint-Germain, la toute nouvelle directrice de la Biosphère. « On y trouve beaucoup de contenus scientifiques, de projets de recherche, de projets d’éducation pour une diversité de publics. La Biosphère va bénéficier de cette expérience. »

La Biosphère a ainsi adopté l’idée d’avoir des éducateurs sur place, dans les salles d’exposition, afin d’enrichir l’expérience des visiteurs.

« Ils ont des backgrounds en science, en éducation, souligne Mme Saint-Germain. Ça apporte une richesse supplémentaire à la programmation du musée. »

Comme les autres établissements d’Espace pour la vie, la Biosphère a pour mission de « rapprocher l’humain de la nature ». Mais elle a aussi pour but de susciter l’action et la participation citoyenne en vue d’une transition environnementale.

« Les autres musées ont des collections vivantes : les gens ont des contacts avec la nature, avec des animaux et des plantes. Un musée sur l’environnement va avoir un regard plus macro sur les enjeux environnementaux, sur le climat, sur la façon dont les humains se comportent par rapport à l’environnement. »

— Isabelle Saint-Germain, directrice de la Biosphère

D’ailleurs, les politiciens qui ont participé à la conférence de presse jeudi marquant le nouveau départ de la Biosphère ont souligné la pertinence de ce musée alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de publier son rapport sur les changements climatiques.

« Le rapport du GIEC a confirmé ce qu’on savait : ça s’accélère », a affirmé Pablo Rodriguez, leader du gouvernement libéral à la Chambre des communes. « L’humanité n’en fait pas assez. »

La mission de la Biosphère est donc doublement importante, a affirmé la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Les diverses expositions de la Biosphère auraient pu être déprimantes, mais c’est plutôt le contraire qui se produit. Une petite exposition sur les habitats fauniques qui chevauchent la frontière canado-américaine, Espèces sans frontière, montre les efforts des deux pays pour protéger diverses espèces, comme le faucon pèlerin et la tortue luth.

Un nouvel Écolab, laboratoire pour scientifiques en herbe, pourrait fortement susciter des vocations scientifiques. Ou, au moins, une saine curiosité.

« Le lab permet aux jeunes de comprendre la démarche scientifique, explique Isabelle St-Germain. Quand on est jeune, on observe, on touche, on teste. Ici, on se réapproprie la méthode scientifique en lien avec la qualité de l’air et la qualité de l’eau, qui nous touchent au quotidien. »

Par exemple, les jeunes (et les moins jeunes) peuvent apprendre comment la recherche sur les microbilles a entraîné leur interdiction dans les produits de beauté au Canada.

National Geographic à la biosphère

L’autre nouvelle exposition de la Biosphère est située à l’extérieur du bâtiment. On peut donc l’admirer sans avoir à payer. C’est une collection de 50 photos mythiques du National Geographic, rassemblées sur le thème des couleurs.

La Biosphère a maintenu un bon nombre des expositions existantes, dont une série de 14 propositions architecturales pour de grandes infrastructures montréalaises.

L’été, lorsque la météo le permet, les visiteurs ont accès au belvédère qui se trouve à l’intérieur de la Biosphère. Ils peuvent ainsi admirer l’île Sainte-Hélène, le fleuve Saint-Laurent et les gratte-ciel de Montréal, à travers la structure conçue par l’architecte américain Richard Buckminster Fuller pour Expo 67.

La mairesse Plante a d’ailleurs cité M. Fuller en conférence de presse.

« Cela va comme suit : “Est-ce que l’humanité a une chance de survivre durablement et avec succès sur la planète Terre et, si oui, comment ?” La question est toujours d’actualité, et la Biosphère revient à la question centrale de son créateur. »

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