Les Carabins gâchent la fête à Québec
Québec — Les Carabins de l’Université de Montréal ont à nouveau prouvé qu’ils n’avaient aucun complexe à venir jouer au football dans la maison du Rouge et Or de l’Université Laval.
La défense des Bleus a marqué un touché au quatrième quart sur un retour d’interception de Guillaume Perrier pour finalement l’emporter 31-14 devant 18 216 spectateurs, dimanche après-midi, au stade Telus.
Le héros que personne n’attendait durant cette rencontre était évidemment très heureux du gros jeu qui a changé complètement l’allure du match.
« J’embarque à la suite d’une blessure à Isaac Auger et je fais un jeu incroyable. C’est un rêve, une expérience de vie. Des fois, tu as peur de faire des célébrations, mais là, je suis rentré dans la zone des buts et j’ai sauté partout avec mes coéquipiers. Ce n’est pas tout le monde qui peut vivre ça, des moments comme ça. Tu en profites ! »
Le numéro 39 des Carabins assure que le résultat de la dernière Coupe Dunsmore remportée sur un rouge par Laval a été au cœur de la motivation de l’équipe.
« Toute la semaine, il y avait un discours après chaque pratique pour rappeler le résultat de la Dunsmore. Ça crinque l’équipe », a terminé Perrier en mentionnant que son équipe a seulement été en mesure de s’adapter aux nombreuses formations utilisées par le Rouge et Or.
Déception et lucidité
Le Rouge et Or n’a pas aidé sa cause avec pas moins de sept revirements au cours de la rencontre. Un chiffre qui ne sonnait pas très bien aux oreilles de l’entraîneur-chef Glen Constantin, qui avait même de la difficulté à calculer le nombre exact de revirements.
« Ce n’est pas juste la deuxième demie, mais c’est tout le match. Tu ne peux pas gagner contre une bonne équipe avec tous ces revirements. Si tu m’avais dit que Montréal n’aurait pas marqué un touché offensif avant la fin du quatrième quart, j’aurais été très satisfait de ça. Il y a eu des erreurs sur les unités spéciales, on a été limités offensivement sur certaines formations parce que notre centre offensif s’est blessé rapidement. Il faut donner le mérite aux Carabins, ils ont joué un bon match. »
Le receveur Kevin Mital, qui faisait un retour au jeu, était très lucide sur la performance de sa formation.
« On a perdu sur les unités spéciales et avec notre attaque. Notre défense a connu un bon match. Tout était slow. On n’a jamais eu de rythme. La vérité est qu’on va se revoir deux autres fois cette saison », explique celui qui s’est blessé à une cheville vers la fin du match tout en laissant savoir qu’il sera présent au prochain match.
Le quart-arrière Arnaud Desjardins, qui a terminé la rencontre avec trois interceptions, ne cherchait aucune excuse pour sa performance.
« Trop de revirements, mauvaise exécution et mauvaises décisions, spécialement en deuxième demie. Ils n’ont rien fait de différent. On a encore beaucoup de travail à faire pour qu’on redevienne l’équipe de l’an dernier. Il faut se regarder dans le miroir, moi le premier », a dit le pivot, en admettant que sa première interception dans la zone des buts des Carabins a fait très mal à son équipe.
Pour le secondeur Thomas Landry, même si la défense a bien fait, il n’était pas question de se sentir satisfait.
« Une défaite, ça reste une déception. Ça reste que même si on a bien fait, on a concédé beaucoup trop de verges à Montréal. »
Des Carabins excités
L’entraîneur-chef victorieux Marco Iadeluca était évidemment heureux du résultat, mais le pilote montréalais s’attardait spécialement à la progression de sa formation.
« Je voulais voir où on était rendus et vivre l’adversité du terrain. On n’avait pas fait un bon travail sur cet aspect l’an dernier. On voulait partir du bon pied cette année, et je suis satisfait de la façon dont l’équipe a répondu, mais c’était loin d’être parfait comme match. On a laissé énormément de points sur le terrain au premier quart. »
Le demi défensif Bruno Lagacé a réussi un jeu important au début du deuxième quart. Avec le pointage 8-6 pour l’équipe hôtesse, il a intercepté une passe de Desjardins dans la zone des buts.
« Un revirement dans la zone rouge, c’est le genre de jeu qui change le rythme du match, en plus d’empêcher l’adversaire de marquer des points. C’était un gros jeu. Notre défense a sorti du lot, mais notre attaque a fait de longues séquences offensives qui ont permis à notre défensive de se reposer. On a une belle maturité dans notre unité défensive. »
Un quart-arrière mobile
Si plusieurs attendaient de voir le bras de Jonathan Sénécal en action, c’est plutôt les jambes du pivot que les amateurs ont pu admirer. Le quart-arrière montréalais a terminé sa journée de travail avec 9 courses pour 129 verges.
« J’ai pris avantage avec mes jambes, ce n’est pas ce que je fais habituellement, mais c’est ce qu’ils laissaient en défense », a expliqué le numéro 12 des Bleus avec le sourire.
Sénécal a spécifié que cette situation avait été causée par une nouvelle couverture montrée par la tertiaire du Rouge et Or.
Le joueur vedette de Montréal a cependant donné le mérite à sa défense pour la victoire des siens.
« Notre défense a joué un gros match. Elle a tenu le fort, même si ça n’allait pas bien au début. Elle a fait de gros jeux, et il y a eu d’autres jeux importants avec nos unités spéciales. »
Il faut également mentionner la bonne performance du botteur Philippe Boyer. Le joueur des Carabins a terminé la partie avec cinq placements en six tentatives.