Prochain commissaire de la LHJMQ

Mario Cecchini raconté par des collaborateurs

Québec — L’arrivée de Mario Cecchini à la barre de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) suscite curiosité et enthousiasme au sein des 18 marchés qui la composent. Qui est cet homme qui a gravi les échelons dans le monde de la radio et qui s’apprête à diriger la LHJMQ à titre de commissaire ? D’actuels et anciens collaborateurs le racontent.

Monument de la radio québécoise, Paul Arcand connaît le successeur de Gilles Courteau depuis belle lurette. Leur collaboration remonte au début des années 2000, lors de l’arrivée de Cecchini chez Corus Québec, et a pris de l’ampleur lorsque ce dernier a succédé à Pierre Arcand, le frère de Paul, lors de son saut en politique en 2007.

Le contexte de la vice-présidence de Cecchini chez Corus fut « particulier », pour reprendre l’expression utilisée par l’animateur vedette du 98,5 FM.

« Le propriétaire [de Corus] était de Toronto et ne comprenait pas la langue, raconte Arcand. Pour eux, on était des parts de marchés et des revenus. Ils nous écoutaient et n’avaient aucune idée des sujets qu’on traitait. Mario était donc la voix de la radio québécoise au sein de Corus. Il faisait la navette entre Montréal et Toronto et il a très bien réussi à leur faire comprendre la réalité québécoise, même si ça n’a pas toujours été facile. »

Si Cecchini a surtout fait carrière dans la métropole, l’homme de 57 ans comprend très bien le Québec et ses régions, le pain et le beurre de la LHJMQ. Lors de son passage, Corus possédait 11 antennes dans plusieurs régions, dont CKOI et CKAC Sports à Montréal, et les 83 stations d’Astral, où il a œuvré de 2011 à 2013, rayonnaient dans sept provinces.

« Il connaît très bien le marché québécois. Il est habitué à avoir une vision globale d’un marché et à le faire rayonner. C’est probablement ce qui a séduit les propriétaires des équipes : ils ont vu qu’il pouvait amener le produit de la LHJMQ encore plus loin. Le marché des commanditaires, les contenus, il connaît ça. »

– Paul Arcand

Pendant son règne à la tête de Corus Québec, années pendant lesquelles le 98,5 FM s’est hissé au sommet, Cecchini a toujours eu une approche « très respectueuse », ajoute le célèbre animateur.

« En radio, on craint toujours que les patrons mélangent les affaires et le contenu, et il n’a jamais fait d’ingérence, raconte le morning man, qui a annoncé son départ de son émission pour 2024. Jamais, jamais, jamais. Il respectait ce qu’on avait à faire et il nous laissait beaucoup de liberté. »

À quel genre de commissaire les clubs de la LHJMQ auront-ils droit dans les prochaines années ? Un « partenaire et un joueur d’équipe », dit Arcand, qui vante aussi les talents de gestionnaire de Cecchini.

« C’est un gars qui a un bon sens de l’humour, un gars passionné. Pour aller diriger les Alouettes [en 2020], ça prenait une passion, et il en a. Il communique bien cette passion-là. Il est capable de prendre la pression et de gérer des controverses. Et disons qu’il y en a une couple ces temps-ci dans la LHJMQ ! »

Un très bon gestionnaire

Paul Wilson, vice-président principal chez National et ex-grand patron des communications du Canadien, a croisé la route de Cecchini à de nombreuses reprises dans les dernières décennies. L’as des relations publiques n’a que de bonnes choses à dire à son sujet.

« C’est un gestionnaire hors pair, raconte Wilson. Il est très droit, très humble et va apporter sa rigueur à la Ligue. Il ne cherche pas nécessairement la lumière et c’est quelqu’un de très rassurant. Il a une bonne tête, il est apprécié et il va aller chercher le consensus. »

La crédibilité de Cecchini et son réseau vont profiter à la LHJMQ, qui vient de connaître plusieurs semaines difficiles. Tout n’est pas « à mettre à la poubelle », insiste Wilson.

« Il y a une base extraordinaire, des gouverneurs super, c’est solide comme organisation. Il n’y a que quelques ajustements stratégiques à faire pour pousser la ligue à un autre niveau. »

Passionné de football

Chez les Alouettes de Montréal, l’équipe de football qu’il a présidée de 2020 à 2023, les anciens collègues de Cecchini n’ont que du bien à dire lorsqu’on évoque son passage dans les quartiers montréalais de la Ligue canadienne de football.

« Le Mario que tu vois à la télé, que tu entends à la radio, c’est la même personne que tu vas voir dans une salle de conférence, confie le responsable des communications du club de football, Francis Dupont. C’est un naturel. Dès sa première journée, il nous a dit que sa porte serait toujours ouverte et ç’a été vrai. Tu rentres dans son bureau, il est disponible, tu l’appelles, il répond. Il n’aime pas seulement les médias, il aime les gens. »

Son ex-employée devenue amie, l’animatrice Thérèse Parisien, confirme.

« J’ai pour lui le plus grand respect, lance-t-elle. C’est un homme juste, droit, et ça, ça ne court pas les rues. Il a le sens des affaires et du marketing et prend bien soin des gens qui l’entourent. Il a réussi à m’intéresser aux Alouettes, il fallait quand même le faire ! »

Sa nature positive fait de ce père de jeunes femmes de 24 et 28 ans un meneur, poursuit Francis Dupont. « Quand on perdait trois games de suite, il pouvait convoquer une réunion et dire : “Eh oui, on a perdu trois matchs, mais on n’a pas perdu la face, on ne s’est pas fait déclasser, le meilleur est à venir, on a acquis tel joueur, on parle de nous à la télé et à la radio…” Tu retournes à ton bureau et tu te dis qu’il a bien raison. C’est un très bon motivateur, c’est un leader. »

Même son de cloche chez Olivier Turcotte, ancien quart-arrière du Rouge et Or de l’Université Laval de 2010 à 2013, qui a travaillé pendant un an chez les Moineaux comme responsable de l’expérience client les jours de match. « Il est très déterminé comme personne et son engagement envers son organisation est sa plus grande qualité », note Turcotte.

Un million pour le cancer

Le portrait de l’homme d’affaires ne serait pas complet sans parler de sa philanthropie.

Cecchini a beaucoup redonné à la société en s’impliquant dans plusieurs causes sociales. Grâce à des collectes de fonds lors des soirées-bénéfice Victoire, il a amassé, avec sa femme Danielle Simard, plus de 1 million de dollars au profit de la lutte contre le cancer du sein, bataille qu’a dû mener sa fidèle complice des 30 dernières années.

« Il a le cœur sur la main, il est toujours prêt à aider, ajoute Karine-Iseult Ippersiel, présidente-directrice générale de la Fondation du cancer du sein du Québec. C’est vraiment quelqu’un de généreux, à l’écoute, qui a envie de faire une différence. Il a à cœur l’humain dans tout ce qu’il fait. Il ne compte pas ses heures et il est tout le temps disponible quand on a besoin de quelque chose, de son opinion. Quand il y a du bon, Mario est là. »

Le mandat de Mario Cecchini à la tête de la LHJMQ commencera le 8 mai prochain.

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