Aide médicale à mourir

L’inclusion du handicap « neuromoteur » fait débat

Le Collège des médecins demande à Québec d’élargir l’accès à l’aide médicale à mourir aux personnes lourdement handicapées, plutôt qu’aux seules personnes souffrant d’un handicap « neuromoteur » grave et incurable. « Le Collège souhaite que toutes les personnes lourdement handicapées, dans un état incurable, affligées de souffrances inapaisables et répondant aux critères établis, puissent avoir accès à l’aide médicale à mourir », a-t-il affirmé. Les députés ont entamé mardi au Parlement les consultations particulières du projet de loi 11, déposé plus tôt cet hiver par la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger, et qui a pour effet d’élargir l’aide médicale à mourir aux personnes souffrant de maladies graves et incurables, comme l’alzheimer, et à celles qui ont un handicap neuromoteur grave et incurable. Mardi, la ministre Bélanger a réitéré qu’il est important, pour elle, « de préciser la notion de handicap ». « C’est pour ça qu’on le précise dans handicap neuromoteur. La notion de handicap est une notion qui est extrêmement large », a-t-elle dit. — Hugo Pilon-Larose, avec Fanny Lévesque, La Presse

Projet de loi sur les agences privées en santé

Échanges corsés entre l’industrie et les parlementaires

Le plus important regroupement d’agences de placement a passé un mauvais quart d’heure en commission parlementaire sur le projet de loi 10, qui vise à les abolir. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a talonné le président de l’Association des entreprises privées de personnel soignant du Québec, Patrice Lapointe, qui est également propriétaire de l’agence Services progressifs, sur les tarifs demandés par son entreprise dans différentes régions du Québec. Il a pris l’exemple de l’Abitibi-Témiscamingue, où l’entreprise de M. Lapointe aurait facturé 80 $ l’heure pour une infirmière auxiliaire alors que le taux maximum selon la convention collective est de 32 $ l’heure. M. Lapointe a fait valoir que plusieurs frais doivent être pris en compte lorsque des employés d’agence vont prêter main-forte au réseau dans des régions éloignées. Au terme d’échanges corsés, l’entrepreneur s’est engagé à ouvrir ses livres aux membres de la commission. — Fanny Lévesque, La Presse

Centres de chirurgie en attente de permis

« On va les ouvrir », affirme Dubé

Christian Dubé autorisera l’ouverture des centres de chirurgie en attente de permis, à l’exception des cliniques d’esthétique, si leurs activités permettent de s’attaquer aux listes d’attente. Le ministre de la Santé admet qu’il a manqué de clarté dans ses directives après l’envoi par son ministère de plusieurs avis d’intention de refus de permis. « Je voulais qu’on limite les cliniques privées si elles n’étaient pas dans nos objectifs. […] On n’a pas les moyens de perdre du personnel, des infirmières, pour des cliniques esthétiques », a-t-il illustré. En revanche, si elles permettent de réduire les listes dans les spécialités où il y a beaucoup d’attente, ces cliniques devraient recevoir le feu vert du Ministère, a indiqué M. Dubé.

— Fanny Lévesque, La Presse

Nomination d’un rapporteur sur l’ingérence chinoise

Le Bloc et le NPD refusent de participer aux consultations

Le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique (NPD) refusent de se prêter au jeu des consultations entourant la nomination du « rapporteur spécial indépendant » chargé de déterminer s’il faut une enquête publique sur l’ingérence étrangère. Selon le chef Yves-François Blanchet, il ne devrait pas revenir à cette personne que Justin Trudeau s’apprête à désigner de déterminer si une enquête publique et indépendante sur la question s’impose, car les trois partis de l’opposition l’ont réclamé dans une motion adoptée en comité. Il a ainsi décliné l’invitation d’être consulté, ce qu’il a communiqué au premier ministre dans une lettre. La position est la même dans le camp néo-démocrate. Le Parti conservateur n’avait pas encore fait part de ses intentions au moment de publier ces lignes.

— Mélanie Marquis, La Presse

« Graves lacunes de planification » à la SAAQ, dit Legault

François Legault déplore de « graves lacunes de planification » dans la transition informatique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), et demande une évaluation du travail du conseil d’administration et du grand patron de l’organisme, Denis Marsolais.

« Il y a eu un problème de planification à la SAAQ. C’est clair. Et ce que je veux, dans les prochains jours, les prochaines semaines, c’est d’évaluer le travail du conseil d’administration de la SAAQ et du président de la SAAQ. Il y a eu de toute évidence une grave lacune de planification à la SAAQ », a lancé le premier ministre mardi lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale.

Il a ajouté « qu’on ne peut pas penser qu’on va fermer des bureaux pendant trois semaines, et que la journée qu’on va rouvrir, qu’il n’y aura pas un impact ».

M. Legault affirme que la société d’État a provoqué cette fermeture sans avoir présenté aucun plan de transition. Il a blanchi son ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, qui n’avait qu’un rôle « de conseil dans la transformation numérique autant pour les ministères que pour les sociétés d’État ».

La responsabilité de la SAAQ

« C’est la SAAQ qui a la responsabilité finale, incluant son département d’informatique », a conclu M. Legault. Son gouvernement a dû annoncer depuis la semaine dernière une série de mesures, notamment une période de grâce pour les automobilistes et camionneurs incapables de renouveler leur permis.

Mais des citoyens avaient de la difficulté à créer leur compte du Service d’authentification gouvernemental (SAG), dont Éric Caire est responsable. Les citoyens peuvent d’ailleurs, depuis lundi, créer leur compte directement dans une succursale de la SAAQ, en obtenant de l’aide sur place. Mais M. Legault et son gouvernement estiment que le problème se trouve davantage du côté des ratés de la plateforme SAAQcliq.

Les partis de l’opposition n’ont pas souscrit à la version du gouvernement. Le chef par intérim du PLQ, Marc Tanguay, se demande maintenant « à quoi ça sert d’avoir un ministre du Numérique », et reproche à M. Caire de n’avoir pas posé les bonnes questions à la SAAQ.

Le député de Québec solidaire Haroun Bouazzi a questionné M. Caire sur les difficultés d’inscription au SAG, que gère son ministère. « Juste en mettant en ligne son système d’identité, il y a des milliers, des centaines de milliers de gens qui ne vont juste pas y arriver. Qu’est-ce qu’a prévu le ministre ? Rien », a-t-il lancé. M. Caire a répliqué que « quand ce projet-là a commencé à déraper sur le déploiement, il y a des mesures qui ont été mises en place ».

Le Parti québécois, de son côté, n’a pas réussi à convaincre le gouvernement Legault d’étudier cet échec en commission parlementaire. Le député Joël Arsenault déplore que la CAQ « n’a aucune volonté d’aller au fond des choses ».

— Charles Lecavalier et Henri Ouellette-Vézina, La Presse

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