Montréal

Jusqu’à 44 cas potentiels de variants

Une éclosion au Collège Stanislas, où un cas possible de contamination au variant britannique a également été constaté, entraîne la fermeture de l’école

Si le nombre de nouveaux cas de COVID-19 est en légère baisse à Montréal, la métropole demeure sur un « plateau élevé » et est toujours considérée comme une zone « rouge très franc », avec une moyenne de 500 cas par jour. De plus, 44 cas potentiels de variants sont sur l’écran radar des autorités, dont un à l’école primaire du Collège Stanislas, où on a déjà recensé une quarantaine de cas positifs.

Dans l’ensemble, la grande région de Montréal « voit une baisse des cas depuis le début de janvier », mais « cette baisse s’estompe avec la réouverture des écoles », a expliqué mercredi la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin.

Un total de 6786 nouveaux cas y ont été déclarés pour la période du 26 janvier au 8 février, comparativement à 9280 nouveaux cas pour la période du 12 au 25 janvier. Des hausses de cas sont toutefois constatées chez les 0-17 ans et chez les 35-44 ans. « C’est probablement les parents associés à ce que l’on voit dans les écoles et les garderies », a dit la Dre Drouin.

Pendant ce temps, les nouveaux variants, eux, continuent d’inquiéter les autorités de santé publique. En tout, neuf cas de variants ont été confirmés jusqu’à maintenant par séquençage à Montréal. Il s’agit le plus souvent du variant britannique. S’ajoutent à cela 23 cas suspects et 12 cas confirmés par liens épidémiologiques, pour un total de 44 cas de variants.

« Ces variants sont plus transmissibles que la souche actuelle », rappelle la Dre Drouin. Pour 23 cas de variants actuellement sur l'écran radar des autorités, il s’agit de gens de retour de voyage. Des 375 milieux en éclosion à Montréal, 125 sont des milieux de travail, 54 des CHSLD, 44 des résidences privées pour aînés et 28 des ressources intermédiaires.

Éclosion à Stanislas : le primaire, le secondaire et le collégial à distance

La Santé publique a confirmé mercredi que le primaire du Collège Stanislas, à Outremont, est actuellement fermé à cause d’une éclosion survenue dans une classe. Pour le moment, « une quarantaine » de personnes y ont été déclarées positives à la COVID-19, mais ce bilan préliminaire pourrait augmenter.

Un cas possible du variant britannique a également été signalé dans cette école, forçant la direction à placer les élèves du primaire en enseignement à distance il y a quelques jours déjà.

Mercredi soir, le directeur de l’école, Thomas Saène, a toutefois indiqué que l’enseignement à distance serait étendu aux élèves des niveaux secondaire et collégial, même s’il n’y a « pas de souci au niveau épidémiologique ». « Sachant que plusieurs élèves du secondaire ont des frères ou des sœurs inscrits au primaire, nous sommes très sensibles à la situation dans laquelle plusieurs parents se retrouvent. Nous sommes convaincus que la décision que nous prenons est la plus respectueuse et responsable », a-t-il insisté, en parlant d’un choix « difficile ». Il a souligné qu’une « désinfection additionnelle et plus en profondeur » sera effectuée dans tous les locaux, tant au primaire qu’au secondaire.

De son côté, la Dre Drouin a soutenu « qu’il y avait plusieurs raisons [de fermer l’école], dont l’ampleur de l’éclosion, le nombre de classes touchées, la vitesse à laquelle la transmission se fait et, évidemment, le patron de transmission dans la fratrie et à différents niveaux de l’école ».

La directrice régionale de santé publique de Montréal affirme qu’il faudra tester plus rapidement et plus largement dans cet établissement, afin de « briser la chaîne de transmission ».

Joint par La Presse, le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal a confirmé qu’une série de tests de dépistage étaient effectués au Collège Stanislas depuis mardi. Un centre de dépistage a été aménagé. « Cette opération va bon train. Notre équipe sera sur place jusqu’au vendredi 12 février pour tester les enfants, les parents et les membres du personnel qui le désirent », a précisé le porte-parole, Carl Thériault.

« Nous croyons que le service de prélèvement doit aussi être offert aux élèves du niveau secondaire et travaillons dans cette direction avec la Santé publique », a toutefois précisé M. Saène. La plupart des parents rencontrés par La Presse mercredi, à la sortie des classes, n’ont pas souhaité réagir. Certains se sont dits « préoccupés » par la situation, mais ont réitéré qu’ils avaient confiance en l’administration.

Précisons qu’une hausse des éclosions est constatée dans le réseau scolaire en général, surtout dans les écoles primaires, où le port du masque n’est pas imposé à tous les niveaux. En tout, 82 écoles et 56 services de garde sont en éclosion. Quatre écoles ont dû être fermées depuis la semaine dernière, dont le Collège Stanislas. La Dre Drouin affirme que la Santé publique sera « plus agressive dans les écoles en début d’éclosion », en augmentant le dépistage et en appliquant des « mesures de renforcement » au besoin. Alors que des assouplissements des protocoles sanitaires sont appliqués à Montréal depuis lundi, la Dre Drouin appelle la population à rester vigilante, car le « niveau de transmission communautaire reste élevé ».

46 000 personnes en attente d’une opération

Pendant ce temps, le nombre de personnes hospitalisées dans les établissements montréalais est aussi en baisse et atteint maintenant 479, a révélé la PDG du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger. Elle précise qu’encore 89 personnes se trouvent aux soins intensifs. « Oui, ça va mieux, mais dans les soins intensifs, on a encore une pression importante sur les équipes », a-t-elle soutenu.

Sur les 21 hôpitaux de Montréal, la plupart ont entre 55 % et 60 % de taux de délestage de leur salle d’opération. À l’hôpital Notre-Dame, la moitié des six salles d’opération sont ouvertes. Au Québec, 140 000 personnes sont en attente d’une opération, dont 46 000 à Montréal.

Plus de 500 travailleurs de la santé sont absents en lien avec la COVID-19 dans la métropole. « Nos établissements demeurent très fragiles. Nos travailleurs ont besoin plus que jamais de la solidarité des Montréalais », a martelé Mme Bélanger, en ajoutant que personne « n’est pas à l’abri d’un retour en arrière si le variant frappe fort ».

Depuis deux semaines, la vaccination a ralenti dans la métropole, alors que les doses se font plus rares. Jusqu’à maintenant, 72 000 personnes ont été vaccinées sur 2 millions de citoyens montréalais, soit un taux de vaccination de 0,33 %. « Ce n’est pas beaucoup », a reconnu Mme Bélanger. Parmi les personnes vaccinées, on retrouve 52 000 travailleurs de la santé, près de 10 000 résidants de CHSLD, 5000 personnes habitant en résidence privée pour aînés et 700 personnes du milieu de l’itinérance. Plus de vaccins sont attendus la semaine prochaine, a toutefois précisé la PDG.

La baisse des hospitalisations se poursuit

Le Québec a rapporté mercredi une hausse globale de 989 nouveaux cas de COVID-19 ainsi que 34 décès supplémentaires. La baisse du nombre des hospitalisations s’est quant à lui poursuivie, soit de 22. On compte ainsi 918 hospitalisations au Québec actuellement, dont 148 patients aux soins intensifs, trois de plus que la veille. La moyenne quotidienne des cas au cours de la dernière semaine, quant à elle, s’élève à 1021. Jusqu’ici, 272 726 Québécois ont été infectés par la maladie. Précisons que c’est dans les régions de Montréal et de la Montérégie que l’on déplore le plus de nouveaux décès, soit 11 dans chacune. Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), 26 470 prélèvements ont été réalisés le 8 février dernier, pour un total de 6 153 063. La vaccination, elle, continue à progresser lentement. Le Québec affirme avoir administré 3174 doses. Jusqu’à maintenant, 266 590 ont été reçues, soit environ 3,1 % de la population.

— Alice Girard-Bossé et Henri Ouellette-Vézina, La Presse

L’Inde fera « de son mieux » pour envoyer des doses au Canada

Le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, dit s’être engagé auprès de son homologue canadien Justin Trudeau à faire son possible pour envoyer des doses de vaccins contre la COVID-19 au Canada. Dans le compte rendu de l’échange fourni par le bureau du premier ministre du Canada, on note que les deux dirigeants ont « discuté des efforts importants que l’Inde a déployés en vue de promouvoir la fabrication et l’approvisionnement de vaccins », ce qui a apporté « un soutien essentiel à des pays à travers le monde ». Les deux hommes ont par le fait même « convenu de travailler ensemble pour assurer l’accès aux vaccins » et de « la nécessité de répondre à la pandémie de manière concertée dans le monde », est-il indiqué dans ce sommaire transmis quelques heures après le résumé gazouillé par Narendra Modi. Le vaccin à deux doses développé en partenariat avec l’Université d’Oxford a été expédié dans plus d’une vingtaine de pays au monde, dont le Royaume-Uni, l’Argentine, le Mexique ou encore le Maroc. Il n’est pas clair si les 20 millions de doses du vaccin d’AztraZeneca qu’Ottawa s’attend à recevoir d’ici la fin du troisième trimestre – sous réserve d’un feu vert de Santé Canada qui se fait attendre – viendront effectivement d’installations manufacturières de l’Inde. — Mélanie Marquis, La Presse

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