Humour

Une journée à l’école avec les diplômés

La Presse a passé une journée à l’École nationale de l’humour (ENH), assistant aux cours et aux répétitions des 14 étudiants humoristes qui présentent, ce soir au Club Soda, leur spectacle de fin d’études, le Grand spectacle des finissants humoristes, cuvée 2013.

Dans une grande salle bien éclairée de l’École nationale de l’humour, au septième étage de l’édifice de la rue Sherbrooke, Christopher Hall donne le cours « Écriture de chroniques télé-radio » aux étudiants de deuxième année. Chaque étudiant doit présenter, en français ou en anglais, une chronique de quatre minutes qu’il a préparée au cours des jours précédents.

C’est Jessy Sheehy, 26 ans, qui casse la glace. L’étudiant barbu à l’inamovible casquette s’installe à un bureau. Son collègue Samuel Breton va lui donner la réplique. Mais Christopher Hall demande à Katherine Levac si elle va présenter sa chronique en anglais.

« L’anglais, c’est TA langue maternelle, répond Katherine Levac, du tac au tac, au professeur. Ce n’est PAS ma langue maternelle ! Moi, je suis Franco-Ontarienne ! »

Le ton est donné. La salle rit de bon cœur. Jessy est prêt et présente pendant quatre minutes La sexualité du paléolithique à aujourd’hui. Un texte drôle qui fait rire la salle.

« Avez-vous aimé les blagues ? », demande ensuite Christopher Hall. « Oui », répondent les autres. « Tu avais toutefois trop de stock, Jessy, ajoute le prof. Enlève des exemples, sinon c’est trop d’images. On n’a pas le temps d’apprécier chaque blague. Et puis évite la référence à la pédophilie. D’ailleurs, je vous conseille d’éviter peut-être certains sujets dans vos blagues, comme la pédophilie, les drogues ou le suicide. Mais sinon, j’ai adoré ça. Bravo, Jessy. »

Tous vont présenter leur chronique. Samuel Breton, Claudy-Marc Moreau Duvivier et Guillaume Tremblay sur le sport. Mathieu Lorain-Dignard sur les accents en anglais. Mehdi Bousaidan sur le Viêtnam, Marie-Lise Dominguez sur une relation de couple plutôt coquine ou encore Katherine Levac et Victor Billo sur le sexe.

Le cours permet aux étudiants d’améliorer leur performance de diction et leur présentation, tout en travaillant le sens du « punch » et l’intérêt d’un texte. On retrouve les mêmes objectifs l’après-midi quand ils présentent sur scène leurs numéros en vue du spectacle qui constituera ce soir, selon Louise Richer, directrice de l’école, leur « présentation officielle au milieu professionnel ».

Lors des répétitions, ils sont aidés par Pierre Prince à l’écriture, tandis que Dominic Anctil (le frère de Jean-Michel) met le spectacle en scène et « coache » le groupe. Dominic Anctil n’est pas stressé, même si les numéros ne sont alors pas encore au point.

« J’ai l’habitude avec Prière de ne pas envoyer de fleurs, dit le producteur au contenu de l’émission de Radio-Canada. Les présentations sont très différentes les unes des autres. Ce sont des univers qui se rencontrent. »

David Beaucage-Gauvreau et Samuel Breton présenteront François Tousignant avant son entrée en scène, ce soir. Ils font un premier essai. Dominic Anctil fait des recommandations. « Ce bout-là est peut-être un peu trash », lance-t-il, les aidant à « puncher » leur texte. D’autres présenteront Alice Payer, mais le gag ne fonctionne pas. Des étudiants discutent avec le prof, notamment Jérémy Du Temple-Quirion et Kevin Montreuil, pour trouver des solutions.

Dans ces répétitions, on sent déjà ceux qui sont à l’aise sur scène et ceux qui devront travailler sur cet aspect. D’autres planchent sur leur texte, comme Mathieu Lorain-Dignard et Katherine Levac, qui le répètent dans leur tête, tout en bougeant les lèvres.

Comme le matin, l’ambiance est chaleureuse et respectueuse. On sent une belle chimie entre les étudiants. Aucune compétition. Dominic Anctil a beaucoup de plaisir à travailler avec ces jeunes de la relève.

« On s’attache à ces petites bibittes, dit-il. Et c’est le fun de voir que certains d’entre eux décollent. »

« Chaque année, c’est toujours beaucoup d’émotion, ajoute Louise Richer. On leur souhaite toujours le meilleur, car à l’école, on porte le rêve de ces jeunes. C’est un parcours qu’on fait avec eux et cette année, je ne sais pas si l’école a changé ou si ce sont les jeunes, mais c’est fascinant de voir combien les univers sont distincts et combien les garçons comme les filles sont proches de leur vulnérabilité. On voit plus qu’avant que c’est une vraie démarche introspective. »

Le Grand spectacle des finissants humoristes, cuvée 2013

Ce soir, à 20 h, au Club Soda.

Humour

David Beaucage-Gauvreau

Après avoir passé deux ans à l’Université de Montréal, David Beaucage-Gauvreau a choisi la voie de l’humour, même s’il n’avait jamais fait de scène, sauf un peu d’impro. « Je commence à faire des bars », dit-il.

Humour

Victor Billo

Âgé de 20 ans, Victor Billo a fait un DEC en théâtre avant l’ENH. « J’aime l’anecdotique », dit-il. Mike Ward, Maxim Martin, Peter McLeod, George Carlin et Louis-José Houde l’ont inspiré.

Humour

Mehdi Bousaidan

Âgé de 21 ans, il a créé le Momo Comédie Club au cégep Montmorency. « Après le cégep, j’hésitais entre l’humour et la théologie ! », dit-il. Son style : l’humour noir… et les sujets religieux.

Humour

Samuel Breton

À 23 ans, Samuel Breton a un DEC en lettres et communications et se produit déjà dans des bars. « Je savais que je ferais de l’humour et aujourd’hui, je suis prêt pour le grand saut ! », dit-il.

Humour

Marie-Lise Dominguez

Elle n’a pas pu finir son cégep, ayant été retenue aux auditions de l’École. À 21 ans, Marie-Lise Dominguez aime créer des sketchs. Elle est inspirée par François Pérusse et les Denis Drolet.

Humour

Jérémy Du Temple-Quirion

Joueur de hockey et de football qui a « mal tourné », il a appris l’humour au cégep. Il imitait déjà les Grandes Gueules quand il était jeune. Son style : l’anecdote, « comme Philippe Bond ».

Humour

Katherine Levac

Elle a 23 ans, a grandi dans une ferme et a un baccalauréat en littérature. Katherine Levac est monologuiste, un peu pince-sans-rire, et parle d’elle et de sa vie personnelle dans ses numéros.

Humour

Mathieu Lorain-Dignard

Après le Conservatoire d’art dramatique de New York et un an de sciences politiques à l’UQAM, le fils de Sophie Lorain a trouvé sa voie : le stand up, tout en continuant sa carrière d’acteur.

Humour

Kevin Montreuil

Il a étudié la psychologie à l’Université de Montréal avant d’obliquer vers… Louise Richer ! À 22 ans, il explique que son style d’humour est fait de beaucoup d’autodérision. Inspiré par Rachid Badouri et Martin Matte.

Humour

Claudy-Marc Moreau-Duvivier

Âgé de 26 ans, Claudy-Marc Moreau-Duvivier a toujours fait de l’impro – « ce qui explique mes quatre ans de cégep ! », dit-il. « J’aime raconter des histoires et passer un message. »

Humour

Alice Payer

Alice Payer a étudié en sciences humaines au cégep, mais sait depuis qu’elle a 17 ans qu’elle veut être humoriste. Elle aime toucher à l’absurde. « Partir sur des petits délires me fait triper », dit-elle.

Humour

Jessy Sheehy

La Presse

 — Jessy Sheehy, 26 ans, a fait un DEC « en survol collégial » et beaucoup d’animation de foules et d’impro. « Je suis un geek qui aime ben gros la fiction, dit-il. Mais tout m’intéresse. »

Humour

François Tousignant

À 22 ans, il se produit en français et en anglais depuis 2009. Son style : le stand-up traditionnel. « J’essaie d’être grinçant », dit ce fan de Jean-François Mercier et de Pierre-Bruno Rivard.

Humour

Guillaume Tremblay

Ex-gérant de magasin de smoothies et écrivain à ses heures, Guillaume Tremblay, 22 ans, dit avoir un style d’humour « pas absurde, mais un peu tordu ».

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.