Analyse

Les outils pour y arriver, mais…

On a fait le tour de ce qui pouvait être dit à l’aube du match éliminatoire de ce dimanche (13 h) entre les Alouettes et les Tiger-Cats de Hamilton, deux équipes qui ont un respect mutuel l’une pour l’autre, mais qui ne s’aiment pas du tout.

Chaque fois que ces deux formations s’affrontent, ça joue dur sur le terrain, et les prises de bec entre les coups de sifflet sont nombreuses. La discipline sera de mise dans les deux camps lors de la demi-finale de l’Est au Tim Horton’s Field, mais l’action entre les lignes blanches ne manquera pas d’intensité.

Comme on le sait, William Stanback n’est pas parvenu à se mettre en marche lors des deux matchs entre les deux rivaux cette saison. Le représentant de la division Est pour le titre de joueur par excellence de l’année a été limité à un total de 99 verges en 24 courses au cours de ces deux parties.

Mais si Stanback et la ligne offensive des Alouettes, dont quatre des membres viennent de signer de nouveaux contrats, connaissent des difficultés une fois de plus contre Hamilton, il y aura de l’espoir malgré tout grâce à la présence de Trevor Harris, qui est certainement capable de gagner un match à lui seul ou presque s’il est bien protégé.

Harris a réussi six passes de touchés lors de la finale de l’Est de 2018, un record de la LCF pour un match éliminatoire, alors que le Rouge et Noir d’Ottawa et lui avaient éliminé les Tiger-Cats. Avec la formation d’Edmonton, il y a deux ans, il a commencé son match éliminatoire face aux Alouettes en réussissant ses 22 premières passes. S’il est à l’aise dans sa pochette, Harris peut dépecer une tertiaire comme peu d’autres quarts sont capables de le faire dans la LCF.

En contrepartie, les joueurs qui forment le noyau dur de la défense des Tiger-Cats sont des vrais de vrais. Ted Laurent, Dylan Wynn et Simoni Lawrence ne s’en laissent jamais imposer et le mot d’ordre sera de frapper Harris durement, et le plus tôt possible.

De l’autre côté du ballon, c’est le jeu de Jeremiah Masoli qui devrait décider du genre de match que connaîtra l’attaque des Tiger-Cats. Après cinq saisons complètes comme quart partant de l’équipe, Masoli demeure une énigme. Tantôt spectaculaire, tantôt très ordinaire, il pourrait obtenir son autonomie en février, et son jeu à partir de ce dimanche pourrait être déterminant quant à son avenir avec les Tiger-Cats, qui possèdent un autre bon quart en Dane Evans.

Les Tiger-Cats comptent sur quatre receveurs qui ont capté au moins 40 passes cette saison, dont Brandon Banks, qui demeure leur joueur offensif le plus dangereux. Au sol, le Québécois Sean Thomas Erlington et Don Jackson forment un duo respectable.

La défense des Alouettes est très bonne… lorsqu’elle maîtrise ses émotions. C’est toujours un défi pour elle de le faire, et le plus récent exemple est la garantie de Patrick Levels. Sans se faire prier, le secondeur a été incapable de se contenir et a promis une victoire des Alouettes, lundi. La nouvelle s’est vite rendue dans le sud de l’Ontario, mais les Tiger-Cats n’ont à peu près pas réagi.

La différence dans ce match pourrait être le jeu des unités spéciales. Les Alouettes ont changé de « retourneur » toutes les deux minutes depuis la blessure de Mario Alford et leurs unités de couverture ont accordé quelques longs retours durant la saison. Ça pourrait être un problème contre le groupe de Jeff Reinebold, un excellent entraîneur d’unités spéciales qui a normalement un truc ou deux dans sa manche.

Si les Alouettes n’avaient pas passé une bonne partie de la saison à inventer de nouvelles façons de laisser filer des victoires, ils seraient en congé ce week-end. Ce sont les Argonauts de Toronto qui auraient affronté les Tiger-Cats en demi-finale de division, alors que les Alouettes auraient déjà leur place en finale de l’Est, qu’ils auraient disputée à domicile.

Ils devront plutôt aller vaincre une équipe qui a une fiche de 15-2 (saison et éliminatoires) au Tim Horton’s Field depuis qu’elle est dirigée par Orlando Steinauer. Une équipe qui espère justement pouvoir disputer le match de la Coupe Grey dans son stade et devant ses partisans dans deux semaines.

Les Alouettes possèdent les outils pour relever ce défi. Leur propension à s’autodétruire dans les moments importants n’est toutefois rien pour inspirer de la confiance. L’équipe de Khari Jones en mettra plein les bras aux Tiger-Cats, mais ne parviendra pas à réussir le jeu clé au quatrième quart.

Notre prédiction : Alouettes 25, Tiger-Cats 29

Les Alouettes

Tourner la page sur une fin de saison décevante

Hamilton — Les Alouettes de Montréal ont terminé la saison avec trois défaites à leurs quatre dernières sorties. Pourtant, l’entraîneur-chef Khari Jones est convaincu que son club a trouvé son rythme de croisière à l’aube de la demi-finale de l’Est, contre les Tiger-Cats de Hamilton.

« Je crois que nous avons appris de nos erreurs. Malheureusement, on apprend parfois en se frappant la tête. Je pense qu’on avait besoin de ces leçons pour apprendre à connaître du succès. Plusieurs équipes l’ont fait sans avoir connu la meilleure saison qui soit. On peut être l’une de ces équipes. »

Trevor Harris, le quart partant du club montréalais ce dimanche, au Tim Horton’s Field, est de son avis.

« On dit souvent que l’adversité aide à forger le caractère. C’est un cliché, comme de dire que la victoire forge le caractère. »

« C’est un groupe qui n’a cessé de s’améliorer et ce que j’aime de cette équipe, c’est qu’elle a du chien. Elle va se battre jusqu’au dernier souffle. C’est pourquoi je crois que ce sera bien intéressant [ce dimanche]. »

— Trevor Harris

Harris et les Alouettes devront rapidement imposer leur rythme face aux Tiger-Cats. Mais la formation montréalaise obtiendra du renfort pour ce match éliminatoire, puisque le receveur Eugene Lewis sera de la partie après avoir soigné une blessure à la hanche qui l’avait empêché de prendre part à l’entraînement de jeudi.

« C’est toujours important de l’avoir dans la formation, a noté Harris. Ne vous méprenez pas : Dante Absher [son remplaçant] est un formidable athlète qui sera un receveur étoile quand il aura l’occasion d’être en uniforme régulièrement. Mais Geno est déjà un joueur étoile. C’est le genre de joueur qui vous permet de rater un lancer et qui réussira quand même l’attrapé.

« Avec Geno, Reggie White fils, Quan Bray, on a tout un groupe de receveurs. La présence de Geno donne un sérieux coup de pouce à notre attaque. »

Lewis a été le meilleur receveur de passes des Alouettes cette saison avec 62 passes attrapées pour des gains de 964 verges et 9 touchés.

Une première pour Dequoy

Le Québécois Marc-Antoine Dequoy vivra quant à lui un premier match éliminatoire chez les professionnels. Son nom a été inscrit comme substitut de Ty Cranston au poste de maraudeur.

« Je m’abreuve de toutes les expériences des vétérans au sein de cette équipe », a dit l’ex-porte-couleurs des Carabins de l’Université de Montréal.

« Je me sens privilégié, à ma première saison, de participer aux éliminatoires, surtout au sein d’une équipe qui est capable de faire bonne figure. On s’est dit en début de saison qu’on avait un groupe spécial, capable de réussir de grandes choses. »

— Marc-Antoine Dequoy

Les Alouettes ont par ailleurs inscrit le nom du quart recrue Shea Patterson dans le rôle de substitut du vétéran Harris, devant Matthew Shiltz, dont le nom se trouve sur la liste des blessés pour un match.

Du côté des Tiger-Cats, le receveur de passes Bralon Addison sera au rancart.

Plus tôt cette semaine, le nom d’Addison a été retiré de la liste des blessés de six matchs, ce qui lui a permis de reprendre l’entraînement avec l’équipe.

Le nom du centre canadien Darius Ciraco a été inséré parmi les partants chez les Tiger-Cats, mais une décision finale quant à son statut sera prise avant le match.

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