Le rythme d’enfouissement « n’est plus soutenable », dit Plante
Les villes de la banlieue de Montréal qui imposent un tarif sur les poubelles « donnent le ton » pour l’avenir, a affirmé mercredi Valérie Plante, qui dit ne pas avoir absolument besoin de l’ensemble des municipalités de la région pour agir en ce sens.
L’envoi de milliers de tonnes de déchets vers l’enfouissement chaque année « n’est plus soutenable », a-t-elle ajouté, sans toutefois révéler précisément ses intentions pour Montréal. Il y a deux ans, l’administration municipale avait promis d’attendre au moins 2025 avant d’imposer une taxe sur les poubelles.
« On a juste à voir les dépotoirs dans le coin de Repentigny qui vont être à pleine capacité dans quelques années, a continué la mairesse. Donc, il faut arriver avec des mesures d’écofiscalité, en effet. »
« Je ne vais pas nécessairement attendre après les municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), mais comme présidente de la CMM, c’est un sujet que je pousse énormément pour qu’on ait des discussions qui vont nous amener à faire des choix concertés », a-t-elle ajouté. Elle a salué l’annonce de Sainte-Anne-de-Bellevue, qui a indiqué mardi qu’elle se dirigeait vers un système d’utilisateur-payeur pour les poubelles.
Mme Plante s’exprimait en entrevue avec La Presse, mercredi, en marge de son intervention au sommet Cities and Nature organisé par l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement. Elle y a présenté le plan climat adopté fin 2020 par la Ville de Montréal et les grandes orientations de son administration en matière d’écologie.
La mairesse dit chérir son titre d’« ambassadrice globale de la biodiversité locale » décerné par une autre organisation internationale liée à l’ONU et accorde beaucoup d’importance à la place de Montréal dans le monde de la diplomatie environnementale.
La Presse a d’ailleurs appris qu’elle intégrera le comité directeur du C40, une alliance de 97 grandes villes qui ont pris des engagements fermes pour lutter contre les changements climatiques.
Loin des grands sommets internationaux, les sujets de nature environnementale s’accumulent toutefois sur le bureau de la mairesse.
Mme Plante n’a pas voulu dire si elle avait pris une décision dans le dossier de l’interdiction possible du Publisac, par exemple. « Il y a la question de diminuer [les déchets] à la source, ça, c’est vraiment fondamental, mais on veut s’assurer aussi de [réduire] l’impact sur les journaux locaux, a-t-elle dit. C’est une grande préoccupation que l’on a. On regarde les angles morts, dont celui-là. » Elle reconnaît que toutes les consultations sont terminées et que le dossier n’attend plus qu’une décision de sa part.
Sur le front du recyclage, la mairesse a adopté un ton dur pour évoquer les récents problèmes de Ricova, qui exploite ses deux centres de tri et assure une partie de la collecte dans l’île.
« Tous les moyens sont déployés pour [nous assurer] que cet opérateur-là se conforme aux standards de la Ville de Montréal, a-t-elle dit. Ce n’est pas acceptable qu’on envoie des matières comme ça se faire enfouir en Inde ou ailleurs. Pour moi, ça, c’est non. »
Elle n’a pas voulu se prononcer sur l’avenir des contrats qui unissent Montréal et Ricova, étant donné l’existence de démarches judiciaires et d’un audit externe. Mais « la Ville de Montréal a investi dans l’usine de recyclage de Lachine. Il n’est pas question que ça ne marche pas bien », a-t-elle affirmé.