À quel prix ? 

Votre guide des pourboires pour les Fêtes

Bienséance et tradition obligent, la majorité des professionnels avec lesquels vous faites affaire durant l’année s’attendent à recevoir un pourboire du temps des Fêtes. Pour éviter les oublis et les faux pas, La Presse vous rappelle quoi donner, à qui et pourquoi.

Avec la liste des cadeaux qui s’allonge, certains consommateurs oublient volontairement les pourboires du temps des Fêtes afin de réaliser des économies. Pourtant, de nombreux travailleurs comptent sur ces pourboires pour payer leurs dépenses quotidiennes. La tradition n’a rien d’un caprice.

On offre le pourboire du temps des Fêtes en guise de reconnaissance pour les services rendus tout au long de l’année. C’est aussi un moyen de s’assurer de maintenir leur qualité pour l’année à suivre. Une tendance qui ne date pas d’hier, comme le rappelle Julie Blais Comeau, experte en étiquette. « Quand j’étais enfant, mon père alignait les cartes de Noël et les pourboires pour le laitier, le facteur et le boulanger. Il leur donnait un surplus pour les remercier de toutes les petites attentions qu’ils avaient eues pour notre famille au cours de l’année. »

Toutefois, sachez qu’un grand nombre de professionnels ne doivent pas être remerciés avec des cadeaux en argent : enseignants, tuteurs, brigadiers, chauffeur d’autobus scolaire, employés de garderie, médecins, infirmières, comptables, avocats, facteurs, soignants de personnes âgées à domicile. « Un panier de gâteries, une bouteille de vin ou un cadeau fait maison, accompagnés d’une note personnelle, conviennent davantage », affirme la spécialiste.

Voici une liste de conseils établie selon différentes sources spécialisées en matière de pourboires, dont le guide élaboré par BMO Banque de Montréal : 

TABLO

Pour établir à qui vous voulez donner, il suffit de réfléchir à la façon dont certains professionnels contribuent à votre vie, à la qualité de leurs services et à la place qu’ils occupent dans votre quotidien. Tout cela en fonction de votre budget. « Bien entendu, si quelqu’un a perdu son emploi au cours de l’année, il est approprié que le pourboire soit moindre, et qu’il soit accompagné d’une carte de souhaits », explique Julie Blais Comeau.

« Même les étudiants doivent considérer les pourboires de Noël, ajoute-t-elle. S’ils ont les moyens de se payer un restaurant cinq étoiles ou un autre genre de service, ils doivent avoir les moyens de donner le pourboire qui vient avec. Un sourire et des paroles d’appréciation ne suffisent pas. Ça fait partie de nos coutumes. »

Les pourboires dans les restaurants

Les pourboires existent depuis trois siècles, mais ils n’en demeurent pas moins sources de questionnements et de conflits dans plusieurs restaurants durant le reste de l’année.

Au Québec, le salaire horaire minimum des salariés avec pourboire est de 8,75 $, au lieu de 10,15 $ comme la majorité des autres travailleurs. Les serveurs sont donc tenus de faire une déclaration de revenus ajustée à la hausse pour tenir compte des pourboires reçus. Ils doivent déclarer la totalité des pourboires perçus, autant ceux reçus directement des clients que ceux reçus des autres employés.

« Les pourboires déclarés doivent atteindre minimalement 8 % des ventes du serveur attribuables aux pourboires, ce qui n’inclut pas les ventes faites au comptoir s’il y a lieu, explique François Meunier, vice-président Affaires publiques et gouvernementales de l’Association des restaurateurs du Québec. C’est ce qu’on appelle la règle d’attribution. »

Il est donc normalement suggéré aux consommateurs de laisser un pourboire équivalent à au moins 15 % du total de l’addition (incluant les boissons) avant les taxes.

Les appareils de paiement par carte de débit ou de crédit calculent le pourboire sur la somme totale de la facture incluant les taxes. « Le client peut utiliser la fonction "$$$" et laisser le montant en pourboire qu’il souhaite, souligne M. Meunier. Il y a une méthode simple pour faire le calcul : comme la TPS est présentement à 5 %, on peut multiplier le montant de la TPS par trois et on est certain de laisser 15 % de pourboire du coût du repas avant les taxes. »

Les serveurs ont donc raison de s’offusquer si vous leur donnez moins de 15 %. « Le pourboire constitue une partie importante et essentielle de leur rémunération, déclare M. Meunier. Toutefois, rappelons que c’est sur le total des pourboires reçus au cours d’une même période de paie que le calcul du 8 % est fait. Donc, à la fin, certains clients laissant plus que les 15 % suggérés équilibreront la situation quand certains clients en donneront moins. »

Que faire en cas de problèmes ?

Lorsque le service est bon, mais que le reste de l’expérience au restaurant est désagréable (mauvaise nourriture, musique trop forte, manque d’air conditionné), il vaut mieux faire part de votre insatisfaction au gestionnaire, sans pénaliser le serveur qui a bien fait son travail. « Si le serveur a été agréable et qu’il s’excuse des pépins qui sont hors de son contrôle, on peut lui dire qu’on est déçu ou demander à parler au gérant », souligne Julie Blais Comeau, experte en étiquette.

« Si vous êtes inconfortable à l’idée d’exprimer votre désagrément en personne, évitez de passer votre message en douce en diminuant le pourboire du serveur, précise-t-elle. Pensez plutôt à envoyer un courriel ou à téléphoner plus tard pour en parler. C’est difficile pour les dirigeants d’un restaurant de réparer ce qu’ils ne savent pas. Quand on fait part de notre insatisfaction, plusieurs d’entre eux ont le réflexe de nous offrir un rabais ou une carte cadeau pour réparer l’erreur et s’assurer de notre loyauté. »

En ce qui concerne les employés des cafés et des restaurants de foires alimentaires, aucun pourboire n’est obligatoire, puisque le personnel reçoit le salaire minimum ou davantage. Toutefois, si l’employé vous reconnaît et vous offre un service au-delà de vos attentes, ne vous gênez pas pour le récompenser.

Combien doit-on laisser ?

— Chauffeur de taxi : rien ne vous oblige à donner un pourboire, mais 90 % des Québécois laissent quelque chose, selon la somme de la facture finale.

— Camelot : aucune obligation, mais un petit supplément chaque semaine est suggéré.

— Serveur dans les bars : 1 $ par consommation.

— Emballeur à l’épicerie : rien ou 1 $ s’il apporte les sacs jusqu’à la voiture.

— Livreur de restaurant : 10 % de la facture totale.

— Livreur de fleurs : rien. On ne peut pas prévoir un tel cadeau, donc on n’a pas nécessairement prévu de monnaie.

— Femme de chambre : aucune obligation, malgré la présence de petites enveloppes laissées à cet effet dans votre chambre. Toutefois, un pourboire est bien vu dans plusieurs destinations du Sud.

— Porteur de bagage à l’hôtel : 1 $ par bagage.

— Voiturier : 2 $ et plus si on veut un service rapide.

— Garagiste : rien.

— Livreur de meuble : rien.

— Déménageur : rien.

— Esthéticienne : 15 % de la facture totale.

Autres situations : 

— Salon de coiffure (coiffeur, styliste, coloriste, shampouineur) : 15 % de la facture totale.

— Restaurant « apportez notre vin » : on donne 2 $ par bouteille ouverte.

— Buffet : 10 % de la somme avant les taxes. Le personnel vous accueille, vous sert de l’eau et des boissons, en plus de desservir la table.

— Restauration rapide et cafétérias : aucune obligation, mais on peut laisser quelques sous ou 10 % de la facture totale.

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