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Les questions à se poser

Je notais récemment l’incohérence de certains vignerons qui travaillent en bio, mais qui utilisent des bouteilles lourdes. Peut-être que la viticulture est propre ou qu’on n’a pas ajouté de sulfites, mais qu’en est-il du reste ? Les pratiques sont-elles équitables ? Les employés bien rémunérés ? Qu’en est-il de l’utilisation d’eau et d’énergie ? Des émissions de carbone ? Toutes des questions auxquelles Fetzer, la maison mère de Bonterra, a une réponse dans son plan de durabilité. Oui, c’est une grosse boîte qui produit des vins commerciaux, mais c’est un pionnier du bio en Californie et son engagement remarquable va très au-delà d’une viticulture propre.

classique Cabernet californien

C’est le vin parfait pour s’initier au cabernet sauvignon californien : abordable et bien fait, sans tomber dans les caricatures qui affligent trop souvent les vins californiens à petits prix. Le raisin est surtout de Mendocino, un peu de Paso Robles et d’autres régions. Au moins 85 % de cabernet sauvignon, tel que l’exige la loi, avec un peu de petite sirah, merlot et syrah. Le nez est très fruité : mûres, cassis, prune. Des notes d’herbes séchées, de cacao et de menthe ajoutent de la complexité. Un élevage en barriques françaises (40 % neuves) apporte des notes de toast et d’épices, très bien intégrées. Charnu et très sec, avec des tanins modérés, mais fermes, il sera à son mieux à table avec des viandes rouges grillées ou braisées, des côtes levées, un hamburger d’agneau.

Bonterra Cabernet Sauvignon California 2018, 19,50 $ (en rabais à 18 $ jusqu’au 1er novembre) (342428), 14 %, bio

Garde : de 4 à 6 ans

Parfait pour les pâtes

Chaque année, le Soave de Prà est délectable. Différent, bien sûr, selon les conditions du millésime, mais toujours ce profil fin, ample et frais à la fois, délicat et pourtant expressif de son coin de pays. Dans les collines à l’est du lac de Garde, le cépage garganega s’épanouit sur les sols volcaniques au cœur de l’appellation Soave. Le nez, plutôt retenu, est charmeur, avec une fraîcheur qui rappelle la montagne. Des notes de pêche et de fleurs blanches se dessinent au nez. La bouche suit, plus expressive, avec un fruit mûr, des saveurs de zestes d’agrumes, de pomme et de crème, relevées par une acidité fraîche et des notes salines qui s’étirent en finale. Une impression minérale sous-tend le tout. Parfait pour des pâtes Alfredo, au pesto ou au saumon fumé, un risotto aux fruits de mer ou aux légumes verts.

Prà Otto Soave Classico 2019, 19,95 $ (11587134), 12,5 %

Garde : 4 ou 5 ans

Pour découvrir le cinsault

Cépage très cultivé, mais peu connu, le cinsault est surtout utilisé en assemblage, pour des vins rouges ou rosés. Originaire du sud de la France, où on en trouve le plus, il se plaît dans des climats méditerranéens. Il est très cultivé au Maroc et au Liban. Il était le principal cépage rouge d’Afrique du Sud, jusqu’à ce que le cabernet sauvignon le supplante dans les années 90. C’est d’ailleurs, avec le pinot noir, l’emblématique cépage sud-africain. Capable de gros rendements, il peut donner des vins frais et fruités lorsque sa production est limitée. Chez Badenhorst, c’est une spécialité. Celui-ci offre un nez de fruits rouges avec des notes de garrigue et d’épices, une pointe de fumée. La bouche fait preuve d’éclat, avec un fruit juteux et croquant, beaucoup de fraîcheur et peu de tanins. À servir légèrement rafraîchi avec un sandwich au smoked meat, des grillades, une pizza toute garnie.

Badenhorst Papegaai Swartland 2019, 19,05 $ (13632306), 13 %

Garde : 3 ou 4 ans

Gourmand

À boire

La soirée de l’Halloween sera différente cette année. Il est quand même possible de la souligner avec ces quelques idées à déguster et à visionner.

À regarder

Pour voyager sans quitter son salon, la minisérie Vif, tournée dans les vignobles du Québec et de la France, donne soif. La première saison présente le travail de vignerons dans six courts épisodes, d’une durée moyenne de six minutes. « On voulait faire le parallèle entre un pays où la vigne prend racine et un autre où la viticole est ancrée depuis des siècles », explique le réalisateur, Sébastien Iannuzzi. Bien que la maison de production montréalaise Bien Joué ait autofinancé la minisérie, elle n’a pas lésiné sur la qualité. Les images, tournées à l’été et à l’automne 2019, sont magnifiques et prouvent que la beauté des vignobles du Québec n’a rien à envier à celle de nos cousins français. Les épisodes peuvent être vus en ligne et sont également diffusés par TV5.

Plus de vin québécois en 2020 ?

Avec l’engouement indéniable pour le vin du Québec, plusieurs vignobles de la province ont manqué de bouteilles à la fin de l’été. Bonne nouvelle, il devrait y avoir un peu plus de vin québécois l’an prochain. Les vendanges sont terminées et plusieurs producteurs se réjouissent de la quantité de raisin récoltée. C’est le cas de Matthieu Beauchemin, au Domaine du Nival, près de Saint-Hyacinthe. « Ce qui est vraiment exceptionnel, c’est la quantité de raisins, résume le vigneron. C’est la première année où tout va bien chez nous. » Tous les vignerons n’ont pas eu cette chance. Certains ont été touchés par le froid précoce de la fin de septembre. D’autres ont eu des pertes à cause du gel au printemps. Le président du Conseil des vins du Québec (CVQ), Louis Denault, constate néanmoins que dans l’ensemble, les vignerons sont satisfaits. « Ce ne sera peut-être pas le millésime du siècle, mais ce sera meilleur que 2019. » Même si les quantités s’annoncent supérieures, Louis Denault rappelle que la production québécoise, qui s’élève à 3 millions de bouteilles, est loin des 230 millions de bouteilles de vin vendues à la SAQ.

À commander

La Grande Dégustation de Montréal devait célébrer son dixième anniversaire cette année. Les organisateurs ont dû reporter les célébrations, mais ils ont maintenu l’évènement de manière virtuelle. Près de 200 produits d’importation privée sont offerts en ligne et vendus à l’unité au plus tard jusqu’à dimanche midi. Les bouteilles seront livrées le 1er décembre, juste à temps pour le début du calendrier de l’avent.

Clin d’œil

Pour faire un clin d’œil à l’Halloween, cette cuvée d’Espagne ne pouvait pas arriver à un meilleur moment. Son nom signifie malédiction. Il fait allusion à l’endroit où sont situées les vignes, en banlieue de Madrid, où les paysans avaient autrefois de la difficulté à travailler en raison du climat changeant. Aujourd’hui, le vigneron Marc Isart réhabilite ces parcelles de tempranillo et de malvar en produisant ce rouge gourmand. Dès qu’il est versé, il charme avec ses parfums de bleuet invitants. Une fois en bouche, le vin est généreux, fruité et moyennement corsé. Sous la barre des 20 $, c’est un bon choix pour accompagner les mijotés.

Cinco Leguas La Maldicion Tinto Fino Vinos de Madrid 2019, 17,35 $ (14472818)

Meilleur que des bonbons

À l’Halloween, les enfants ont le droit de manger des bonbons à volonté. Alors pourquoi ne pas gâter les parents avec un vin sucré ? Ce moscato d’Asti est tout indiqué pour l’occasion. Il est produit par la famille Bera, établie dans la commune de Canelli, dans le Piémont. Il s’ouvre sur des parfums classiques de fleurs d’oranger, de pêche et de rose. En bouche, de discrètes bulles apportent de la fraîcheur à la texture mielleuse et aux saveurs fruitées. Ce vin se déguste au dessert, mais si la bouteille n’est pas terminée, elle sera aussi délicieuse avec une omelette au fromage et une salade de fruits le lendemain au brunch.

Bera Canelli Moscato d’Asti 2019, 23,90 $ (13913440)

Pour fêter

Pour combattre la morosité des derniers mois, le son d’une bouteille de bulles – pop ! – n’a pas son pareil. Ce mousseux est élaboré par Jo Landron. Le réputé vigneron du Muscadet, dans la Loire, assemble de la folle blanche, un cépage surtout connu des amateurs de Cognac, avec du pinot noir et du chardonnay. La folle blanche donne au vin un nez très fruité de pomme, de poire et de fleurs. En bouche, la tension et la fraîcheur se marient à merveille aux notes de pain grillé perçues en finale. Avec des huîtres ou tout simplement à l’apéritif, il vous redonnera le sourire.

Domaines Landron Atmosphères, 28,90 $ (14462732)

La peur en bouteille

Les microbrasseries du Québec collaborent à l’occasion pour offrir des bières éphémères exclusives, mais cette fois, c’est avec le studio montréalais Red Barrels que le Trou du Diable s’est associé en lançant une bière inspirée des ambiances glauques et terrifiantes propres à la série de jeux vidéo Outlast. L’Adeptus Tenebris, un stout impérial vieilli en fûts de bourbon, est ainsi lancé à temps pour l’Halloween, mais aussi pour souligner le dévoilement des premières images d’Outlast Trials, troisième incursion dans l’univers déjanté créé par Red Barrels. Titrant à 11 % d’alcool par volume, la bière brassée à Shawinigan cache toutefois bien son jeu grâce à une touche d’acidité insufflée par l’ajout au brassin d’une petite quantité de saison vieillie en fûts de Sauternes, ce qui contribue à la complexité de la nébuleuse boisson. La bière a heureusement un bon potentiel de garde, on peut donc conserver une bouteille jusqu’à la sortie d’Outlast Trials, qui est prévue l’année prochaine.

— Pierre-Marc Durivage, La Presse

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