Prendre du galon comme gestionnaire, à tout juste 26 ans 

Marie-Odile Touchette n’avait pas un an d’expérience lorsqu’elle a été catapultée à la tête d’une équipe de 10 employés chez Adfast, il y a trois ans. Aujourd’hui directrice de production, l’ingénieure de 29 ans supervise l’automatisation des deux usines de production de l’entreprise.

C’est un parcours d’ingénieur en accéléré qui attendait Marie-Odile Touchette au sortir de l’Université de Sherbrooke, à la fin de l’année 2014. Formée en génie biotechnologique, elle prévoyait tout bonnement améliorer les propriétés de scellants et d’adhésifs en se joignant à l’équipe de recherche et développement de son employeur.

La suite lui a appris qu’un ingénieur change parfois de chaise plus rapidement qu’il ne s’y attend.

Quelques mois après ses débuts chez Adfast, elle apprend le départ du directeur de production. Au retour du congé des Fêtes, en janvier 2016, c’est elle qui occupait ce poste, à 26 ans seulement.

« J’ai eu une chance inouïe, reconnaît-elle. Je m’imaginais occuper un rôle de gestionnaire après avoir accumulé 10 ou 12 ans d’expérience, mais surtout pas 6 mois après être arrivée sur le marché du travail. »

Apprendre sur le terrain

Avec la promotion venaient toutefois des responsabilités, notamment celle de coordonner et de superviser le travail de 10 employés – maintenant 16 – en plus de gérer la production et la transformation en continu des chaînes de production d’Adfast.

« Gérer une équipe, ce n’est pas quelque chose qu’on apprend à l’université », indique celle qui a été assistée par un consultant externe pour se familiariser avec les défis de son nouveau poste.

« On m’a permis de faire des erreurs, et on a appris à travailler tous ensemble. »

— Marie-Odile Touchette, directrice de production et ingénieure chez Adfast

En plus de diriger la production et de superviser le travail de son équipe, la jeune ingénieure s’est également penchée sur des projets d’amélioration en continu.

C’est qu’Adfast investit depuis 2004 dans l’automatisation de ses installations. L’entreprise compte aujourd’hui trois chaînes de production entièrement numériques qui utilisent tour à tour l’une de ses 200 recettes de pâte maîtresse.

« À mon arrivée, je devais retranscrire chaque recette avant de lancer la production, se souvient Mme Touchette. Aujourd’hui, tout se fait directement sur un écran. »

Carburer aux défis

Elle pilote maintenant l’intégration des systèmes de gestion d’entrepôt (WMS) et d’exécution manufacturière (EMS) à celui de la planification des ressources (ERP). « Tout ça va éventuellement se parler et réduire encore plus le nombre d’opérations manuelles qui doivent être réalisées », explique avec enthousiasme la directrice de production.

Des défis, amenez-en. En juillet dernier, Adfast a créé un comité de quatre superviseurs qui gère les opérations en continu de l’entreprise et auquel Mme Touchette a été greffée. « Une voix dans ma tête me disait : “Tu n’y arrives déjà pas, alors comment vas-tu y arriver ?”, mais en même temps, les défis, c’est ce qui m’a toujours stimulée », confie-t-elle.

Alors, avec le recul, est-ce que le métier ressemble à ce à quoi elle s’attendait ?

« Pas du tout, lance-t-elle. Il n’y a pas une journée qui ressemble à une autre ! »

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