À l’issue de négociations sous les auspices d’Ankara et de l’ONU, l’accord international de juillet 2022 sur l’exportation des céréales ukrainiennes, crucial pour éviter une crise alimentaire, a été étendu in extremis samedi, mais Kyiv et Moscou divergeaient sur la durée de la prolongation.
Objet de tractations depuis plusieurs semaines, la prolongation a été annoncée samedi par le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, qui s’est félicité de l’extension d’un accord « vital pour l’approvisionnement alimentaire mondial », menacé par les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine. L’accord devait prendre fin samedi soir.
Ni les Nations unies ni Ankara n’ont donné de précisions sur la durée de la prolongation.
C’est le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandr Koubrakov, qui, le premier, a affirmé que la prolongation avait été actée pour une période de 120 jours, conformément notamment au souhait des autorités turques.
Mais Moscou l’a vite contredit, en assurant que seule une prolongation de 60 jours avait été décidée.
L’Initiative céréalière de la mer Noire signée en juillet 2022 par l’Ukraine, la Russie et la Turquie, avec l’aide de l’ONU, a atténué la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre en Ukraine en permettant l’exportation de près de 25 millions de tonnes de maïs, de blé et autres céréales depuis les ports ukrainiens.
Selon ses termes, l’accord devait être « automatiquement prolongé pour la même période [de 120 jours], sauf si une des parties notifie à l’autre son intention d’y mettre fin ou de la modifier ». Il avait été effectivement prolongé de 120 jours en novembre, jusqu’à ce samedi 18 mars 23 h 59, heure d’Istanbul.
Mais le 13 mars, la Russie, mécontente de l’application d’un deuxième accord devant faciliter ses propres exportations d’engrais, avait fait savoir qu’elle acceptait seulement une prolongation de 60 jours.
Poutine en Crimée
Par ailleurs, Vladimir Poutine était en Crimée samedi pour le neuvième anniversaire de l’annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie, un déplacement surprise au lendemain de la délivrance par la Cour pénale internationale (CPI) d’un mandat d’arrêt international à l’encontre du président russe.
Il s’agit du premier voyage du maître du Kremlin en Crimée depuis le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine le 24 février 2022, qui a valu à la Russie une série de sévères sanctions internationales, ajoutées à celles déjà imposées après l’annexion de 2014.
En visite à Sébastopol, port d’attache de la flotte russe de la mer Noire en Crimée située à environ 240 km de Kherson, une cité méridionale ukrainienne reprise par l’armée de Kyiv en novembre après le retrait des forces russes, M. Poutine effectuait son premier déplacement dans un endroit si proche de la ligne de front.
— Agence France-Presse