Dans le bas de Noël de Camil Bouchard

Une réforme des écoles sélectives

Nous avons demandé à différentes personnalités ce qu’elles souhaitaient trouver dans leur bas de Noël cette année

Surprise ! Bonheur ! Je trouve dans mon bas de Noël un communiqué du ministre de l’Éducation nationale qui annonce une réforme des écoles sélectives au Québec. Et avec suffisamment de détails pour que j’y croie vraiment !

Communiqué du ministre de l’Éducation nationale du Québec

Le ministre de l’Éducation nationale du Québec annonce aujourd’hui une réforme du réseau des écoles privées et des écoles publiques à projets particuliers au Québec.

« L’école ordinaire doit devenir extraordinaire. L’excellence, c’est pour tout le monde » déclare le ministre.

Les écoles privées seront, dans ce contexte, invitées à se lier au secteur public à titre d’écoles conventionnées. Celles qui accepteront seront financées à 100 % à condition que les élèves y soient admis gratuitement, sans tests et qu’ils soient représentatifs des enfants et des jeunes de la région servie.

La responsabilité d’assurer cette représentativité incombera aux centres de services scolaires (CSS) qui inscriront les élèves dans ces écoles conventionnées à partir de leur propre bassin d’écoles. Les écoles conventionnées signeront une entente dans laquelle seront définies les obligations assumées conjointement par ces écoles et par le CSS de leur territoire, y compris le partage des ressources.

Le modèle de gouvernance actuel des écoles privées sera reconduit (gouvernance autonome par le C. A. d’un organisme à but non lucratif). Cette nouvelle règle de financement des écoles conventionnées à 100 % s’appliquera graduellement pour les nouvelles cohortes d’inscriptions.

Les écoles privées qui décideront de ne pas adhérer à cette réforme perdront graduellement leur subvention au gré des nouvelles inscriptions. Les parents de ces écoles seront alors tenus de défrayer l’entièreté des frais scolaires de leur enfant.

« Non seulement nous serons en phase avec ce qui est en place en Ontario qui ne subventionne pas les écoles privées sélectives et dont on envie le taux de diplomation, déclare le ministre, mais cela nous permettra aussi de tester un mode de gestion autonome et de grande proximité dans un environnement scolaire ouvert aux élèves de toute provenance sociale, culturelle et économique ».

Par ailleurs, le ministre de l’Éducation entend développer une nouvelle politique de soutien aux projets particuliers d’apprentissage de manière à enrichir la diversité de l’offre pédagogique dans toutes les écoles publiques du Québec.

« Nos écoles doivent s’ouvrir à tous les talents et intérêts de nos élèves, ajoute le ministre. Nous devons multiplier les occasions pour les élèves de développer un sentiment de réussite, d’attachement à leur école et de plaisir à apprendre ».

Le ministre a clairement affirmé que l’admissibilité à ces projets particuliers ne devait en aucune façon reposer sur une sélection à partir d’une note de réussite globale. « Le goût, l’intérêt de l’élève pour un projet particulier, sa motivation à s’y inscrire et des aptitudes minimales dans le domaine choisi doivent être nos seuls critères d’admission dans un projet choisi par l’élève », précise le ministre.

« Cette réforme, nous la devons à nos jeunes, à leurs parents et à notre personnel enseignant » ajoute le ministre.

Une première version de ce texte est parue dans Le Devoir du 19 mars 2019

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