Carabins de l’Université de Montréal

Marc-Antoine Houde revient avec le sourire

En 2020, la saison de football universitaire québécois a été annulée en raison de la COVID-19. En 2021, la saison de Marc-Antoine Houde a pris fin dès le deuxième match en raison d’une horrible blessure à une cheville. La saison 2022 sera donc son ultime chance de prouver aux recruteurs de la Ligue canadienne de football (LCF) qu’il vaut la peine d’être repêché.

10 septembre 2021. Les Carabins de l’Université de Montréal disputent leur deuxième match de la saison. Les Stingers de Concordia sont les visiteurs au CEPSUM. En deuxième demie, une tour de 6 pi 9 po s’écroule. Marc-Antoine Houde vient de se fracturer la cheville droite. Le genre de blessure qui nous fait regarder ailleurs.

« Ça a pris un bout de temps avant que j’ose regarder », a confié Houde lors d’une rencontre au CEPSUM lundi dernier.

Il aborde cependant la situation avec le sourire. Comme si c’était chose du passé. Comme s’il avait fait la paix avec ce qui était arrivé.

Le jeune homme de 24 ans a dû porter un plâtre pendant trois mois, de septembre à la période des Fêtes. Il est retourné au gymnase en janvier pour faire des exercices de renforcement pour le bas du corps. Il a fait ça tout l’hiver, en même temps que ses études en enquête et renseignement à la faculté de l’éducation permanente. Au début de l’été, il a recommencé à courir à l’extérieur pour mettre l’accent sur la rapidité et les changements de direction.

Le joueur de ligne offensive s’estime choyé de pouvoir entamer sa dernière année avec les Carabins. Saison au bout de laquelle il pourrait être repêché par une équipe de la LCF. D’autant plus que l’incertitude le rongeait pendant sa convalescence. « Sur le coup, pendant que j’étais dans le plâtre, je ne savais pas trop comment ça allait se passer. »

Maintenant qu’il est de retour avec ses coéquipiers sur le terrain et dans le vestiaire, il est l’homme le plus comblé du monde.

« Après Noël, quand je suis retourné dans le gymnase, j’ai vu qu’il n’y avait rien d’impossible si je travaillais assez fort. J’ai réussi à revenir sur le terrain et je suis très content. »

— Marc-Antoine Houde

L’entraîneur-chef Marco Iadeluca n’a pas mâché ses mots pour vanter le travail de son numéro 68 : « Marc-Antoine jouait du très bon football pour nous l’année passée avant sa blessure. Avoir un gars qui vient consolider un point de la ligne comme ça, c’est vraiment rassurant. La beauté de la chose, c’est que dès la première journée du camp, il a été imposant et de retour à sa forme de l’année passée. »

Maintenant, il devra jouer un nouveau rôle. Celui de mentor.

Aider les jeunes

La ligne offensive des Carabins s’est grandement rajeunie pendant l’entre-saison. Plusieurs vétérans ont dû partir et de nombreuses recrues sont arrivées en renfort. Les Carabins ont perdu l’équivalent d’une centaine de matchs d’expérience. « On a un groupe hyper talentueux sur la ligne offensive », a quand même assuré Iadeluca.

Avant son entrevue, Houde sortait à peine d’une réunion avec les autres joueurs de la ligne offensive. Ce genre de rencontre est primordial avant le début de la saison, surtout considérant le fait que plusieurs joueurs sortaient des rangs collégiaux il y a quelques mois à peine. « Les gars arrivent du cégep. Ici, on double et on triple le nombre de jeux et d’affectations », a-t-il précisé.

Même si le Drummondvillois est le leader incontesté de la ligne offensive, il pourra aussi compter sur le soutien des autres vétérans. Cette unité est une équipe en soi et elle ne pourrait réussir qu’avec un seul leader. « Tout le monde pousse à la roue », a indiqué Houde.

Supervisée par Mathieu Pronovost, la ligne offensive aura la lourde tâche de protéger Jonathan Sénécal, l’un des quarts les plus prometteurs de l’histoire du football canadien. Houde n’est pas inquiet pour autant. Il sait que bien préparés, ses coéquipiers sauront répondre aux attentes.

« Notre éthique de travail et nos valeurs restent les mêmes, et je pense que ça va nous aider à toujours rester à notre sommet. Ce n’est pas parce qu’il y a des plus jeunes que ça change quelque chose pour nous. On est là et on fait nos affaires. »

Outre le titre de la Coupe Vanier, Houde vise aussi les rangs de la LCF. Il sera donc essentiel de rester en santé et de bien performer s’il souhaite offrir aux dépisteurs quelque chose à se mettre sous la dent. « C’est une année qui est déterminante, et savoir qu’il y a du monde qui nous regarde, c’est motivant », a-t-il conclu.

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