Après 2 années à vos côtés pour certains, 10 pour d’autres, nous avons tous dû nous résoudre à quitter la Fondation, et ce, avec grande tristesse. Jusqu’au dernier moment, jusqu’à la dernière journée, nous avons aimé notre travail et nous avons défendu la cause des enfants les plus vulnérables.

Dr Julien, Mme Sioui Trudel, vous cherchiez la semaine dernière des « raisons officielles » pour nos départs. Nous allons tenter de vous en donner.

Au-delà de la cause et de la mission, c’est l’équipe qui nous a motivés et inspirés. Cette équipe est ce que vous avez de plus précieux, malgré ce que vous semblez en penser. Elle fait partie de l’âme de la pédiatrie sociale, car elle incarne l’amour des enfants et le dévouement sans compter, le tout dans un contexte fort exigeant d’une entreprise sociale en croissance où les gestionnaires changeaient sans cesse, et où les orientations stratégiques globales semblaient souvent floues et gardées entre vos deux têtes.

Malgré ce dévouement dont nous avons fait preuve, Dr Julien, Mme Sioui Trudel, nous avons eu le fort sentiment que vous ne nous avez jamais accordé votre confiance. Nous sommes arrivés inspirés et nous sommes partis diminués.

Pour plusieurs, notre confiance en nous-mêmes et en nos compétences a été brisée à coups de décisions sans justifications, de discrédits de notre jugement professionnel, d’humiliations, de partenariats gâchés et de non-respect évident pour nos idées.

Les nombreuses tentatives de la part de l’équipe d’ouvrir le dialogue afin d’améliorer le climat au sein de la Fondation du Dr Julien ont toujours été vaines, et ce, malgré les rencontres d’équipes, les discussions avec les ressources humaines, les lettres et les échanges parfois musclés.

Face au manque d’ouverture et à la condescendance, face à l’intimidation vécue ou dont nous avons été témoins, la solution a toujours été de quitter la Fondation. D’ailleurs, plusieurs employés sont partis avant ladite « crise de 2018 ». 

Nous comptons 43 personnes ayant pris la décision de démissionner de la Fondation du Dr Julien au cours des deux dernières années, tous services confondus.

Vos commentaires publiés la semaine dernière – bien que le tout ait été judicieusement repris par la suite avec de beaux efforts de relations publiques – sont irrespectueux.

Nous sommes également étonnés que vous ayez remis en question et ridiculisé la santé mentale de vos employés et l’avis professionnel de 13 de vos confrères médecins recommandant des arrêts de travail. Vos propos sont d’une violence inouïe.

Le harcèlement psychologique au travail est inacceptable et doit être dénoncé. Nous espérons vivement que les mesures que vous avez annoncées la semaine dernière seront effectivement mises en place, parce que comme vous, nous croyons en la pédiatrie sociale et en son impact positif sur le plein développement des enfants les plus vulnérables.

* Signataires : Étienne Chrétien-Duguay, Esther Dubé, Maude Fecteau, Éloïse Gougeon-Ross, Lenka Lustman, Andrea Marfoglia, Annick Quesnel-Bolduc et Cyrielle Riocreux

À l’automne 2018, nous avons perdu un nombre important de collègues qui nous étaient chers et qui ont contribué avec nous à développer la pédiatrie sociale en communauté.

Depuis, nous redoublons d’efforts pour souligner l’excellence et la pertinence de notre approche afin que les enfants les plus vulnérables aient accès aux soins et services de la pédiatrie sociale en communauté.

Nous avons la certitude que nos actions communes autour des enfants ont un impact puissant, réel et concret sur leur vie et leur développement, et c’est pourquoi nous continuons à soutenir ce que les cofondateurs de la Fondation du Dr Julien ont bâti.

* Signataires : Marie-Mathilde Gay Degardin, Mario Payeur, Céline Poudrier, Maxime Delisle-Vaillancourt, Myriam Hivon, Nadia Bakoye, Noémie Rouillé, Pascale Taillefer, Alexandra Hartman-Maltais, Alexanne Dumas, Amélie Simard Duchesneau, El Yazid Balouch, Patricia Miotto, Patrick Coiteux, Paul Bouthillier, Sabrina Perron-Fortin, Sophie Pinard, Vedrana Petrovic, Vincent Béroard, Marie-Pier Cantin Ratelle, Annie Dufort, Claudia Bascunan, Jean-François Morin, Laetitia Angba, Manuel P. Lemieux et Alexandre Dion