COMMANDITÉ
Portrait d’entreprise

HAUMANA : LA BARRE QUI NE LAISSE RIEN DERRIÈRE

Pour Sidi Ba, cofondateur de Haumana, le déclic s’est fait lorsqu’il était au Sénégal à l’occasion d’un voyage humanitaire. Il s’y trouvait pour construire une bibliothèque, avec l’ambition de créer des ponts entre Sénégalais et Québécois; une mission qui lui est chère puisqu’il est lui-même issu des deux communautés. Sur place, l’étudiant de HEC Montréal et son partenaire d’affaires, Guillaume Bourque, ont fait la connaissance de Binta, qui leur a offert le délicieux élixir extrait du fruit du baobab. C’est par cette rencontre, presque fortuite, que l’histoire a pris racine.

De retour en sol québécois, les jeunes entrepreneurs — aussi colocs à cette époque — ont vu l’idée s’imposer d’elle-même lorsqu’ils ont constaté la quantité effarante d’emballages individuels que leur consommation de barres énergétiques laissait derrière eux. « On trouvait ridicule que, en deux minutes, on ait mangé notre barre tendre, mais que l’emballage, lui, prenne 200 ans, si ce n’est pas plus, à se décomposer dans la nature », fait valoir Sidi Ba.

Une barre énergétique bonne pour la santé, bonne pour la planète et bonne pour les communautés locales, et qui ne laisse rien derrière : l’étincelle Haumana venait de jaillir.

Les racines sénégalaises : le baobab

Mais avant la barre vient le baobab. Peu connu ici, le fruit de cet arbre africain déborde de bienfaits nutritifs, notamment grâce à son apport en fibres et à sa teneur en antioxydants. Récolté par les femmes sénégalaises et transformé sur place, le fruit du baobab permet à celles-ci de subvenir aux besoins de leur famille. Pour assurer la traçabilité de l’ingrédient vedette de ses barres et les retombées positives qu’il a sur les communautés rurales du Sénégal, Haumana travaille directement avec une coopérative qui réunit des femmes issues des communautés locales. Concrètement, ce sont plus de 20 femmes et leur famille qui accroissent leur indépendance financière grâce à cette collaboration.

Pour Sidi et Guillaume, la mission sociale de la petite entreprise en a été la principale force motrice dès les balbutiements. Ou, comme dirait Sidi, « dès les premières recettes ratées de barres concoctées dans [leur] cuisine ». Il faut dire que, en 2018, lorsqu’ils ont fait leurs premiers essais avec un batteur électrique, les deux jeunes entrepreneurs étaient tout fraîchement diplômés d’une maîtrise en gestion des affaires internationales de HEC Montréal. Ils maniaient bien mieux les rouages de l’économie sociale que les principes de la chimie culinaire…

Animés par le désir de créer une barre qui aurait un grand impact social et un tout petit impact sur la planète, Sidi et son partenaire ont persévéré et mis au point un produit qui, aujourd’hui, rallie non seulement les habitués de leur boîte mensuelle et les marques prestigieuses qui cherchent à associer leur nom à celui de Haumana, mais aussi les grandes chaînes d’épicerie. Le plus beau dans tout ça, c’est qu’il y sont parvenus en gardant le cap sur la nécessité d’éviter l’emballage individuel, ce qui les distingue de bien d’autres joueurs.

« On savait qu’on voulait utiliser le fruit du baobab; on savait les répercussions que ça aurait sur les communautés au Sénégal; on ne savait juste pas le véhicule que ça prendrait. »

– Sidi Ba, cofondateur de Haumana

Jeune pousse, croissance organique

Or, à l’image de la tortue emblématique de Haumana, la jeune entreprise ne se presse pas pour grandir.

« On prend le temps de bien faire les choses, explique le cofondateur de la marque. La croissance, c’est important, mais pas la croissance à tout prix. »

En pleine pandémie, la petite équipe a décliné l’offre de voir ses barres vendues sur les rayons d’un géant de l’alimentation : « Nous ne sommes pas habiletés à pouvoir faire ça de façon responsable pour le moment, alors on a refusé. »

Pourquoi ? Parce qu’une occasion de cette ampleur aurait forcé l’entreprise à revoir son emballage et que cette dernière tient plutôt à utiliser une enveloppe à la fois écoconçue zéro déchet et imprimée à l’encre végétale. Parce qu’une place en supermarché aurait nécessité l’emploi d’agents de conservation pour prolonger la durée de vie du produit, alors que les barres Haumana sont crues, végétaliennes et sans additifs. « Nos barres se conservent au réfrigérateur, parce que c'est là qu'on garde les barres faites de vrais aliments, tout simplement », illustre Sidi.

Devant la demande grandissante des consommateurs qui réclament toujours plus de barres, comment les fondateurs de la petite et moyenne entreprise (PME) s’assurent-ils de garder le cap sur les fondements sociaux et environnementaux qui en sont la raison d’être ?

« On a instauré les lundis philosophie. Pendant deux heures, on n’a qu’une question en tête : est-ce qu’on suit nos valeurs ? C’est une préoccupation qui guettera toujours les entreprises à vocation sociale. »

– Sidi Ba

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