Mon clin d’œil

Le nouveau symbole de Montréal sera un anneau gigantesque, installé sur l’esplanade Place Ville Marie, représentant à la fois un nid-de-poule vertical et la fiche du Canadien, soit un gros zéro.

Témoignage

Et si on parlait de ceux dont on ne parle jamais ?

Par les temps qui courent, chez nous, les nouvelles concernant le système de santé (qui n’a pas cessé de se détériorer depuis les 25 dernières années) ne sont pas très réjouissantes.

Pendant qu’on manque de médecins de famille et de lits, que les chirurgies sont repoussées, que le temps d’attente dans les urgences ne s’améliore toujours pas et qu’une bonne partie de la population éprouve encore des difficultés d’accès aux soins, le gouvernement est emberlificoté dans la « refondation » du système de santé.

Force est de constater que dans ce domaine, tout ce qui concerne la bonté, la beauté, la générosité, la compassion, le don de soi et la joie de vivre ne font pas la une de nos journaux. Nous sommes tous confrontés à la triste réalité sans avoir rien pour la colorier. S’il faut en croire Marshall McLuhan, la bonne nouvelle n’est assurément pas une… nouvelle !

Mais consommer des informations négatives à longueur de journée – via les journaux, la radio, la télé et les réseaux sociaux – s’avère extrêmement anxiogène. Voilà pourquoi, lorsqu’on a la chance d’être témoin d’une nouvelle encourageante, positive, réconfortante, il ne faut pas hésiter à la partager.

Il se trouve que dans ma vie, dans tout malheur j’ai toujours essayé de voir des raisons de ne pas désespérer complètement. Il y a quelques semaines, ma femme, Josette, a appris que son cœur avait malheureusement atteint sa ligne d’arrivée. Pour la première fois de sa vie, elle affronte donc une épreuve qui n’a besoin d’être expliquée à personne. Depuis ce jour, elle est sous soins palliatifs, à domicile. Une équipe du CLSC de Verdun s’occupe d’elle.

La manière dont ces personnes prennent soin de sa fin de vie est à tel point exemplaire qu’il est devenu crucial pour moi de le faire connaître.

Ma rencontre avec cette prodigieuse équipe de soignants est arrivée, hélas, après la publication de mon livre Émerveillements1, sans quoi je lui aurais consacré volontiers un chapitre entier. Selon moi, ces soignants d’exception font partie de ce que l’espèce humaine a produit de plus gracieux, de plus harmonieux, de plus dévoué, de plus à l’écoute des autres. Leur IMMENSE dévouement mérite d’être reconnu et célébré par tous.

Merci aux infirmières Roxane Labelle, Christine Joannette, Julie Laroque, à la travailleuse sociale Mitsouko et aux médecins Eveline Gaillardetz et Geneviève Dechênes, dont la dévotion est sans limite.

J’en veux pour preuve cette expérience qui en surprendra plusieurs : Mitsouko est membre de cette équipe hors norme. Elle a compris depuis longtemps que rendre quelqu’un heureux était le seul pied de nez que l’on pouvait faire à la mort. Lorsque cette jeune femme a appris que mon épouse avait beaucoup apprécié un certain dessert qu’on lui avait servi lors de son hospitalisation à l’Institut de cardiologie, elle s’est rendue personnellement à l’hôpital (!) et est venue nous l’apporter en cadeau à la maison !

On croirait rêver.

Tous les membres de cette merveilleuse équipe du CLSC – que nous avons eu le privilège de connaître – sont contagieux de bonheur et d’amour.

Grâce à leur présence, à leur compétence, à leur humanisme et à leur aide discrète (« Le bien ne fait pas de bruit ! »), ils soulagent les souffrances d’un très grand nombre de personnes, et ce, dans la discrétion et l’humilité.

Quel ravissement de savoir que parmi tous les évènements démoralisants dont nous sommes témoins quotidiennement il en existe (encore) quelques autres qui arrivent à nous réconcilier avec l’être humain.

1. Émerveillements, Les Éditions La Presse

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