Passer à l’action
Une vie en suspens. C’est ce que je ressentais depuis plus de 20 ans. En attente que la neige fonde, que la sloche disparaisse, que la pluie cesse, que la chaleur s’installe et que le soleil brille pour enfin être dehors et profiter de la vie. Nos beaux étés québécois arrivaient à pas de tortue et semblaient repartir le même jour.
En juillet 2014, femme, fiston et frustré descendons aux Îles Turquoises. C’est le coup de foudre. Le vrai. Celui qui te chuchote : « Psst ! C’est l’endroit que tu cherchais. » Les pieds enfoncés dans le sable blanc de Long Bay Beach, au sud de l’île de Providenciales, tout semble alors prendre son sens. C’est le paradis : la chaleur, l’eau turquoise et le vent. C’est parfait. Sauf que… je ne suis pas seul dans cette aventure. Il fallait en discuter en famille. Parce qu’aimer, c’est ça : exposer nos rêves, écouter les leurs, apaiser les craintes et sauter, ensemble.
Un projet, un rêve
Je fais donc une offre sur un terrain en 2015. S’ensuivent les plans d’architecte, le permis de construction, l’achat des matériaux de construction au Québec, l’expédition de conteneurs pleins à craquer et la construction en 2016. Toutes nos économies y passent. C’est stressant, mais excitant. Un partenaire se joint à nous et la deuxième villa, complétée en juin 2017, peut maintenant accueillir jusqu’à 16 personnes. Oui, nous avons sauté à pieds joints. Notre slogan devient « Luxury indoor/outdoor living », puisque ces villas comblent notre volonté de vivre à l’extérieur, sous le soleil des tropiques.
Fini les plaisirs de l’hiver et de la ville, et le visage moribond 8 mois par année. Mon fils Maxime et moi pourrons enfin pratiquer nos sports préférés quand nous en avons envie. Vous l’aurez deviné, il est, comme moi, amoureux de l’été, de la mer, du kitesurfing, du tennis… Mon rêve s’est concrétisé. Notre rêve, en fait, puisqu’il est graduellement devenu celui de mon fils et de ma femme Pina.
À mon compte depuis plus de 20 ans – un choix professionnel pour justement profiter pleinement de nos étés québécois – , j’abandonne ma petite entreprise de marketing. Aujourd’hui, j’administre deux villas, je reçois des familles avec le grand sourire et m’assure qu’elles passent des vacances extraordinaires.
Je me plais dans mon nouveau rôle d’hôte. Pour sa part, Pina, agente de voyage de carrière, peut parfaitement desservir sa clientèle ici ou là-bas.
Maxime est en cinquième année et terminera son primaire au Québec. Si tout se passe bien, il fera son secondaire à Providenciales dans une école anglophone internationale. Notre nouveau mode de vie familiale prend forme peu à peu et je prends le pouls de mon monde à chaque étape.
« If your dreams don’t scare you, they’re not big enough. » Dans mon cas, une expression tout à fait juste, je vous l’assure. Je connaissais peu de choses, voire rien à la construction, encore moins dans un pays étranger. Nos prévisions financières étaient approximatives. Du jour au lendemain, ma femme et moi sommes devenus jardiniers, décorateurs, promoteurs touristiques et beaucoup, beaucoup plus. Plusieurs années de travail et nuits blanches plus tard, je crois avoir changé nos vies pour le mieux. Le temps nous le dira. Pour l’instant, les visiteurs sont enchantés et nous le sommes tout autant.
Je souhaite que notre expérience puisse inspirer d’autres Québécois. Ce n’est jamais facile de changer notre vie, de se déraciner de notre quotidien confortable et routinier.
Dans notre cas, on s’ennuiera de notre monde. Mais je crois qu’ils aimeront bien notre nouvelle adresse, surtout l’hiver ! Je suis convaincu que c’est en passant à l’action que les éléments de succès se mettent en place. Croyez en votre projet, faites le premier pas, prenez le risque et vous trouverez les solutions pour concrétiser vos rêves les plus fous.