Démystifier l’économie

Les variations du S&P/TSX et du S&P 500

Chaque samedi, un de nos journalistes répond, en compagnie d’experts, à l’une de vos questions sur l’économie, les finances, les marchés, etc.

« Comment expliquer que les variations quotidiennes de l’indice S&P/TSX sont très souvent semblables à celles du S&P 500, alors que leur composition est différente ? »

— Jocelyn Montour

Les variations de l’indice S&P/TSX peuvent effectivement souvent ressembler à celles de l’indice S&P 500. Sur une longue période toutefois, l’évolution du cours des deux indices peut diverger grandement, affirme le gestionnaire de portefeuille Ruben Antoine.

Cet expert de la firme Tulett, Matthews et Associés souligne que les États-Unis forment le plus grand partenaire commercial du Canada. « L’économie de notre pays est donc étroitement liée à l’économie américaine. Cette grande relation entre les conditions de marché des deux pays se solde par une corrélation élevée de leurs indices boursiers respectifs, raison pour laquelle ils peuvent fluctuer en tandem. »

À court terme, précise Ruben Antoine, le cours des actions composant chaque indice varie en fonction des activités d’achat et de vente des investisseurs et des autres participants du marché. « Ces activités d’achat et de vente sont elles-mêmes influencées par les émotions et les réactions des investisseurs face aux conditions du marché qui affectent toute la région nord-américaine. »

La corrélation entre les indices S&P/TSX et S&P 500 a tendance à augmenter lors de périodes de marché baissier, comme depuis le début de l’année, dit Ruben Antoine.

« Les investisseurs réagissent de façon similaire aux nouvelles économiques comme l’annonce de la hausse des taux d’intérêt ou l’inflation galopante. »

— Ruben Antoine, de la firme Tulett, Matthews et Associés

La composition de l’indice S&P/TSX est différente de celle de l’indice S&P 500. Le principal indice de la Bourse de Toronto englobe environ 240 grandes entreprises canadiennes alors que le S&P 500 est constitué de 500 des plus grandes sociétés cotées en Bourse aux États-Unis.

Cependant, ces mêmes grandes sociétés qui peuplent chacun des indices font généralement des affaires dans les deux pays et détiennent des entreprises des deux côtés de la frontière. « Ce chevauchement renforce la synchronisation des mouvements des deux indices boursiers », dit Ruben Antoine.

À plus long terme

Sur plusieurs mois ou années, les indices S&P/TSX et S&P 500 ne vont pas nécessairement se déplacer en parallèle.

Par exemple, notre expert fait valoir que du 1er janvier de cette année jusqu’au 30 avril, le S&P/TSX affichait une baisse d’environ 1 % alors que le S&P 500 montrait un recul de quelque 12 %, une très grande disparité illustrant que les deux indices ne réagissent pas toujours de la même façon.

Le S&P 500 présente une grande exposition au secteur technologique, moins favorisé dans un contexte d’augmentation de taux d’intérêt, alors que le S&P/TSX est moins touché étant donné sa concentration dans les secteurs plus traditionnels de la finance, de l’énergie et des matières premières qui bénéficient de l’environnement économique et géopolitique actuel.

« En retournant plus loin dans le passé, on peut aussi se rappeler la fameuse “Décennie perdue” aux États-Unis, lorsque l’indice américain a eu un rendement négatif de 2,6 % entre 2001 et 2010 pendant que l’indice canadien a performé de 6,6 %. La décennie suivante a offert un revirement de situation. Le S&P 500 a affiché une performance de près de 11 % supérieure à celle du S&P/TSX entre 2011 et 2020 », dit Ruben Antoine.

À long terme, précise-t-il, le mouvement de chaque indice peut fortement différer selon l’essor ou le déclin des secteurs et des entreprises qui le composent, ainsi que l’avancement ou la contraction de l’économie de chaque pays.

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