La confrérie

Le secret de Bonhomme

Simon, père de famille et propriétaire d'un resto de style « diner », mène une vie heureuse, mais des plus ordinaires en banlieue. Il voue cependant un véritable culte au Bonhomme des Neiges, célèbre mascotte du Festival des Neiges de Québec, qu'il accueille généreusement dans son restaurant.

L’identité de l’homme à la voix caverneuse reste un mystère pour tous. Aussi bien vous dire que Simon tombe des nues quand il apprend que l’homme qui se cache sous le costume de Bonhomme n’est nul autre que son ami d’enfance Patrice. Mais ce qu’il découvrira sous ce même costume revêt un caractère beaucoup moins festif, qui mettra même sa vie en danger !

Telle est la prémisse de ce qu’on peut appeler une comédie noire qui mêle humour et polar, intitulée La confrérie, qu’on tourne depuis une dizaine de jours dans la grande région de Québec. Philippe Gendron, Kristine Metz et Julien Tapp signent le scénario éclaté de cette série de 12 épisodes de 30 minutes, qu’on verra dès janvier sur la chaîne Noovo.

Quand d’importants problèmes cardiaques empêchent Patrice (Guillaume Cyr) de remplir son rôle, c’est vers son ami Simon qu’il se tourne pour prendre sa place. Le rêve pour ce fan de Bonhomme.

Bien entendu, Simon (Pierre-François Legendre) ne devra révéler son secret à qui que ce soit, sous aucun prétexte, pas même à sa femme Caroline (Isabelle Blais) et à ses enfants (Romane Denis et Vincent Millard), à qui il ment à répétition. Plus il ment, plus il s’empêtre et s’enfonce. On peut parler de « l’effet boule de neige », qui était d’ailleurs le titre de travail de la série.

« Toute l’intrigue découle de ça : ce qu’on cache aux autres et ce qu’on se cache à soi-même, ce qu’on découvre derrière les apparences », explique le réalisateur Guillaume Lonergan.

Cette aventure rocambolesque mettra sérieusement à l’épreuve le couple de Simon. Caroline, qui commence royalement à s’emmerder dans son existence incroyablement rangée, risque de ne pas croire longtemps aux inventions de son bonhomme de mari.

Vue de loin, l’histoire de La confrérie semble complètement absurde, voire abracadabrante. Le réalisateur a toutefois opté pour un ton hyper réaliste ; pas besoin d’en rajouter. « À côté des méchants, des poursuites, des dangers et un peu de violence, c’est quand même une comédie bon enfant, très ancrée dans la réalité. C’est la vie de gens ordinaires à qui il arrive des choses hors de l’ordinaire », affirme Guillaume Lonergan.

La production prend un grand soin à préciser que l’histoire de la série n’a rien à voir avec celle du Carnaval de Québec. Pour s’en dissocier le plus possible, mais aussi pour des questions légales, on parle du Festival des Neiges. « En même temps, on ne fait pas semblant et on sait très bien à quoi on fait référence », convient Pierre-François Legendre.

Le Bonhomme des Neiges, qui joue beaucoup plus qu’un rôle de soutien dans La confrérie, aura d’ailleurs un tout autre look ; oubliez la ceinture fléchée. « On s’est inspiré autant du Bonhomme Michelin que de Frosty the Snowman », explique le réalisateur, qui souhaitait se garder une entière liberté.

La série joue beaucoup sur le mystère bien réel entourant celui qui incarne Bonhomme. « On ne sait jamais qui on côtoie. Il y a quelqu’un à Québec qui ne le sait pas, mais qui soupe une fois par semaine avec Bonhomme ! », blague Pierre-François Legendre.

L’acteur, qui a vécu dans la capitale jusqu’à l’âge de 28 ans en plus d’y avoir fait ses années de conservatoire, a finalement très peu tourné pour la télé dans sa ville d’origine, outre un épisode de La chambre no 13 en 2005.

« Je suis tombé en amour avec l’histoire d’abord et avant tout. J’ai aussi accepté parce que c’était tourné à Québec et que ça ne paraissait pas encore dans mon CV ! Il y avait quelque chose qui m’appelait dans cette série », affirme celui qu’on reverra sous peu dans District 31 dans le rôle d’André Dallaire.

La confrérie arrive aussi à point pour Isabelle Blais, qui y retrouve son partenaire de C.A., Alexandre Goyette. La comédienne aspirait à un peu de légèreté après des personnages hautement dramatiques dans Bête noire et L’échappée, qui lui ont par ailleurs valu deux Gémeaux.

« Je suis juste contente de changer de ton. Quand j’ai fait l’audition, j’ai retrouvé le plaisir de mes années d’improvisation du secondaire. J’ai réussi à avoir du fun en audition, c’est plutôt rare », affirme celle qui tourne en parallèle dans la série Les bracelets rouges, destinée à TVA.

Il ne s’est jamais tant tourné de séries à Québec que depuis quelques années, notamment La dérape, produite chez Parallaxes. ComediHa! y contribue aussi pour beaucoup avec File d’attente, Escouade 99 et maintenant La confrérie, en plus de Pixcom, qui a choisi Québec pour la deuxième saison de La faille, offerte depuis un mois sur Club illico.

Dans la plupart des cas, la ville n’est pas qu’un accessoire, mais est réellement partie prenante du scénario.

La confrérie est toutefois beaucoup moins dans l’image de carte postale avec des lieux de tournage aussi variés que Stoneham, Beauport, le Vieux-Québec et un quartier résidentiel de Charlesbourg, où on a donné rendez-vous aux journalistes, mardi midi.

« Quand on dit qu’on va au Capitole, qu’on est sur la rue Couillard ou sur le boulevard Charest, dans Limoilou, dans Saint-Sauveur, on est vraiment dans les vrais lieux », affirme Guillaume Lonergan, qui a aussi réalisé la troisième saison de M’entends-tu ?

Aussi parmi la distribution, Mathieu Baron incarne encore un personnage peu recommandable, Francis, propriétaire d’un bar. Alexandre Goyette joue l’agent Daniel Chagnon, « pas très professionnel », nous dit l’acteur, et qui enquêtera sur des évènements mystérieux impliquant Simon et Caroline. Mélissa Bédard, Leïla Thibeault-Louchem, Florence Longpré, Guillaume Lambert et Mathieu Quesnel apparaissent aussi au générique de cette série pour le moins intrigante.

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