Policier

AUX GRANDS MAUX LES GRANDS REMÈDES !

Bienvenue à Meurtreville

André Marois

Héliotrope (Noir), 184 pages

Quatre étoiles

Mandeville, village paumé de Lanaudière, est une bourgade où il ne se passe pas grand-chose. Le tourisme est en baisse, l’économie périclite jusqu’à ce qu’un premier drame se produise : un voleur de cannabis est retrouvé mort, empalé sur son propre sécateur. Policiers et journalistes accourent, et il y a de nouveau de l’animation dans le village ! Mais, une fois l’affaire classée, l’animation retombe. Pour l’un des membres du conseil municipal, cette situation est intolérable et il compte bien y remédier. Du jour au lendemain, une série d’assassinats va fasciner les curieux, mystifier les enquêteurs et ramener une certaine prospérité dans le patelin rebaptisé Meurtreville. Quelqu’un élimine d’abord le bois mort avant de s’en prendre aux élites locales. Un casse-tête pour le malheureux détective Mazenc de la SQ, qui n’a aucun suspect en vue. Bienvenue à Meurtreville est un court récit tout droit sortie de l’imagination retorse d’André Marois, qui manie un humour noir férocement jouissif. Cette singulière variation sur le thème éculé du tueur en série est particulièrement originale et réussie. Un plaisir de lecture tout à fait coupable !

Bienvenue à Meurtreville

Extrait

« Chevalet lève sa lampe et frappe l’homme à la tempe. Celui-ci trébuche, se redresse. Il brandit maintenant son sécateur devant lui et menace son agresseur. Les deux se jaugent. La lune crée l’ambiance. Le voleur pointe son outil sous le nez de Chevalet. Le vieux n’hésite pas : il lui balance un violent coup de pied dans les parties intimes. Hurlement. Le gars s’écroule en avant et reste là, secoué de soubresauts. Chevalet s’est esquivé de justesse. Il recule encore de deux pas, toujours sur ses gardes mais l’autre reste allongé. Il braque alors sa lampe sur le corps par terre. Un truc cloche. Il y a du sang qui s’échappe du cou. Une flaque se crée tout autour. Chevalet se penche, pose sa lampe, soulève le corps. Dans sa chute l’homme s’est planté le sécateur dans la gorge, tranchant la carotide. Ça gicle par rafales bouillonnantes. »

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