5 conseils pour entamer une transition durable et rentable
La toute première étape d’une démarche de développement durable en entreprise, c’est de réaliser un état des lieux, comme le fait remarquer le directeur de la performance environnementale industrielle d’Investissement Québec — Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ). Pensons seulement à la gestion des matières résiduelles dans l’industrie manufacturière. « Souvent, une entreprise sait combien elle paie pour se débarrasser de ses déchets, mais qu’est-ce qui lui en coûte réellement de générer ces matières résiduelles ? Comment peut-elle réduire à la source la quantité de matières rejetées ? »
L’initiative Compétivert d’Investissement Québec aide les entreprises à établir un diagnostic de performance environnementale industrielle qui pose un regard 360o sur l’ensemble de la chaîne de procédés. Pour les PME, c’est un bon point de départ dans leur transition durable.
Une fois l’état des lieux dressé, il est plus facile pour les PME de décider quels sont les projets durables à prioriser. Faut-il remplacer l’approvisionnement étranger par des fournisseurs locaux pour réduire les gaz à effet de serre (GES) liés au transport ? Est-il préférable de moderniser les installations manufacturières pour optimiser l’efficacité énergétique ? L’accompagnement d’Investissement Québec — CRIQ permet d’identifier les solutions les plus payantes, en fonction de leur faisabilité technique et de leur potentiel d’impact.
« Oui, il y a des coûts associés à l’adoption de pratiques écoresponsables ou de technologies propres, mais à moyen et long termes, quand c’est bien fait, c’est payant pour l’entreprise. »
Nicolas Turgeon, directeur, Performance environnementale industrielle, Investissement Québec — CRIQ
« Il existe tout un écosystème d’économie verte, souligne Nicolas Turgeon. Le problème, c’est que peu d’entreprises connaissent les programmes et les partenaires à leur portée. » En plus des initiatives comme Compétivert d’Investissement Québec, les PME d’ici ont accès à des grappes d’innovation, à des programmes de recherche universitaire, à des solutions de financement durable ou encore à des subventions ou fonds de soutien provenant d’une multitude d’organismes.
Les employés assument un rôle clé dans le succès de la transition durable d’une organisation. « C’est avant tout par eux qu’elle se réalise; ce sont eux qui la portent et qui ont une grande connaissance des opérations », dit Nicolas Turgeon. De plus, il est démontré que les efforts déployés en matière de développement durable ont une incidence considérable sur l’attraction des talents qui cherchent à évoluer au sein d’organisations innovantes. « Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, la mise en place de bonnes pratiques environnementales devient un avantage compétitif pour une entreprise », ajoute l’expert.
« L’adhésion des employés aux objectifs de développement durable peut se faire entre autres par la mise en place d’un comité interne. Il faut aussi que la démarche soit soutenue par les hauts dirigeants, qui déterminent quelles ressources humaines et financières y sont allouées. »
Nicolas Turgeon, directeur, Performance environnementale industrielle, Investissement Québec — CRIQ
Les acteurs qui gravitent autour de l’entreprise — fournisseurs, partenaires, employés, instances publiques, investisseurs… — jouent tous un rôle dans la mise en place de pratiques d’affaires écoresponsables. « Dans l’industrie manufacturière par exemple, il faut aussi penser aux citoyens que nos activités peuvent affecter, dit Nicolas Turgeon. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous contenter de satisfaire les normes minimales exigées; pour être une entreprise pérenne, il nous faut prendre nos responsabilités et cesser de remettre notre transition verte à plus tard. »