Des familles folles de Ciné-Cadeau

Pour certaines familles, Ciné-cadeau est une tradition qui prend ses racines dans l’enfance et étend ses branches depuis des décennies. En voici trois qui ont un lien particulier avec ce classique du temps des Fêtes.

Dix cousins pour un Ciné-Cadeau

Frank Rodi fils a gardé un souvenir vivace de certaines séances de visionnement de Ciné-cadeau en famille, lorsqu’il était enfant. « C’est Ciné-cadeau qui jouait à la télévision quand la famille se réunissait chez mes grands-parents ou chez mon oncle et ma tante du côté de mon père. Chez les Italiens. Pendant que les adultes parlaient au rez-de-chaussée, les enfants regardaient les dessins animés de Ciné-cadeau. On était une dizaine de cousins et cousines à peu près tous du même âge. C’était notre rituel. »

Le résidant de Saint-Charles-sur-Richelieu poursuit : « On regardait les différents films d’Astérix, les meilleures aventures de Tintin, Milou, Haddock et Tournesol. J’ai toujours eu un faible pour Le temple du soleil… Il y avait aussi l’étrange Peter le chat sans queue et tant d’autres. »

« Maintenant, j’ai une petite fille, Alice. Elle a 10 ans, et depuis six ou sept ans déjà, Ciné-cadeau est devenu notre rendez-vous quotidien en décembre pour Alice, sa mère et moi. Assis devant l’écran, on regarde les mêmes dessins animés que je regardais il y a plus de 30 ans avec mes frères, mes cousins et mes cousines. C’est magique. »

« On sait déjà ce qu’on va faire le 10 décembre : on va souper devant la télé pour regarder La guerre des tuques ! Ciné-cadeau, c’est l’assurance de voir au moins une fois par année ce grand classique d’hiver ! Alice sera probablement déjà en pyjama avec sa doudou et ses coussins ! J’espère que lorsqu’elle aura ses propres enfants, Ciné-cadeau existera toujours et qu’elle pourra perpétuer cette tradition, en souvenir des moments agréables passés avec nous. »

Une tradition qui se partage

Dans la famille d’Isabelle Létourneau, Ciné-cadeau est une passion contagieuse.

Même au gros de la pandémie, les dessins animés de Télé-Québec ont été une source de rassemblement (virtuel, on s’entend). « Nous étions à la maison avec les quatre enfants et nous avons trouvé une plateforme qui nous permettait de voir mes beaux-frères et leurs blondes dans un coin de l’écran. Nous avons regardé Astérix et Cléopâtre tout le monde en même temps. On a pu commenter le film et chanter en chœur Le pouding à l’arsenic ! »

Cette année, celle qui écoute Ciné-cadeau depuis l’âge de 8 ans espère implanter la tradition chez la famille ukrainienne qu’elle a hébergée pendant deux mois à l’été.

« C’est une façon pour moi de faire découvrir notre coin de pays à Inna, sa fille Polina et la petite Daryna qui a 5 ans, dit Isabelle Létourneau. Est-ce que ça existe ailleurs dans le monde, une tradition télévisuelle qui fait qu’on regarde les mêmes dessins animés année après année depuis 40 ans ? C’est certain que je vais les inviter à venir partager quelques soirées Ciné-cadeau avec nous. Même si elles ne comprendront pas tout, ce sera une façon de partager un moment agréable. Et pour Daryna, ce sera chouette de voir des films dans la langue qu’elle apprend à l’école. Déjà, en juin, je leur ai parlé de Ciné-cadeau ! »

Les enfants d’Isabelle Létourneau, âgés de 10 à 21 ans, ont bien l’intention de se rassembler dans la demeure familiale, à Montréal, pour re-re-revoir les incontournables de la programmation, soit les Astérix, les Lucky Luke ou La guerre des tuques. « Quand les enfants étaient petits, c’est Ciné-cadeau qui lançait nos vacances. Exceptionnellement, pendant les films, on mangeait en famille devant la télévision, sur une petite table pliante. Il fallait vraiment que ce soit une occasion spéciale. Ciné-cadeau, chez nous, c’est précieux ! »

Le Noël des campeurs

Chez la famille Caron-Robert, la tradition de Ciné-cadeau n’est pas qu’hivernale. Elle se déploie aussi en plein été, pendant les vacances scolaires. « On a enregistré certains classiques qu’on ressort pendant l’été, raconte Catherine Robert, de Sherbrooke. C’est un peu comme notre Noël du campeur. »

Zoé, 13 ans, apprécie ces moments où les Fêtes s’invitent en pleine canicule. « C’est le fun de regarder les publicités de Noël à 30 degrés. C’est tout un contraste. » « On aime beaucoup les publicités du lait, renchérit son frère Thomas, 10 ans. Celles de 2020 étaient les meilleures ! »

C’est par leur mère Catherine que Zoé et Thomas ont été initiés aux joies des classiques des Fêtes façon Télé-Québec. « J’ai Ciné-cadeau tatoué sur le cœur depuis que je suis toute jeune. Je regardais les films chaque Noël et, aujourd’hui, c’est au tour de mes enfants. Pendant Ciné-cadeau, les restrictions d’écran tombent ! Dès que je peux, j’imprime l’horaire des films et je l’affiche sur le frigo. »

Pour Zoé et Thomas, les films à ne pas rater restent ceux qui mettent en vedette Astérix et Obélix. « Ce sont tous des classiques, sauf Le coup du menhir, qui est moins important », estime Thomas.

« Moi, j’aime tous les films, mais je suis moins fan de La guerre des tuques. Parce qu’il y a un chien qui meurt à la fin », dit Zoé.

Et Catherine Robert, de son côté ? « Je trouve dommage qu’on ait perdu les Charlie Brown. Avant, il y avait davantage de dessins animés indépendants, comme Kirikou ou Le roi et l’oiseau. Ce film nous plonge dans une ambiance tellement différente. Ciné-cadeau, c’est l’occasion de faire découvrir des dessins animés qui ne tomberaient pas autrement dans l’œil de nos enfants. »

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