Persévérance scolaire

Quand réussir est un combat

Les statistiques jouent contre eux. Au Québec, à l’âge de 19 ans, seulement 25 % de ceux qui sortent d’un placement à la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse) auront obtenu leur diplôme d’études secondaires.

C’est trois fois moins que pour l’ensemble des jeunes Québécois du même âge⁠1. Pourtant, si eux continuent à persévérer, il nous est interdit de les abandonner.

« Quand je m’assois en classe, j’ai tellement de peine dans mon cœur que je n’entends pas quand ma prof explique les maths. » Avec leur parcours marqué par la souffrance, les jeunes de la DPJ partent avec un bagage de vie bien lourd à porter pour leurs petites épaules.

La scolarisation demeure la meilleure façon de leur assurer un avenir lumineux. Soyons donc derrière eux pour les encourager à persévérer dans leur parcours vers la réussite ! Et célébrons chacune des victoires, petites et grandes, qui jalonnent leur chemin.

Dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire, plusieurs activités sont organisées dans les écoles des centres jeunesse et dans les unités de vie de la DPJ pour souligner les efforts fournis et les étapes franchies par les jeunes en besoin de protection. Parfois, ces étapes sont flamboyantes. Pensons à l’obtention d’un diplôme, par exemple. D’autres fois, elles sont si petites qu’elles pourraient presque passer inaperçues : « Aujourd’hui, tu as apporté tous tes effets scolaires en classe, bravo ! » Quand on sait que ce petit bonhomme sera au tribunal l’après-midi même, on réalise tout l’effort fourni pour mobiliser son esprit à rassembler cahiers et crayons.

Cette semaine, plusieurs actions seront donc faites pour souligner la persévérance scolaire : un certificat qui rappelle en grosses lettres que Jérémie a fait un effort digne de mention ; une carte-cadeau récompensant la ténacité de Lou qui pourra se choisir un livre à son goût pour la première fois ; un chocolat chaud marquant l’apogée de cette semaine de célébration et qui réchauffe tout autant les cœurs que les bedons ; des mots d’encouragement écrits sur le babillard, et qui crient haut et fort l’amour des intervenants et des enseignants pour ces enfants abîmés… « Tu es bon. » « Tu es importante. » « J’admire ta détermination. »

Des mots qui résonnent comme autant de mains posées sur leurs petites épaules et qui doivent d’abord et avant tout leur permettre de réaliser qu’ils sont persévérants. Qu’à travers les épreuves et leur bagage de vie déjà bien rempli, ils sont des exemples de résilience et de courage. Applaudissons ces jeunes qui, malgré la souffrance et souvent l’horreur, continuent et continuent encore. Une semaine pour souligner collectivement leur persévérance, c’est excellent. Tous les jours, ce serait encore mieux.

1. Consultez l’Étude sur le devenir des jeunes placés (EDJEP), février 2020

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