Les Kings à Québec

Québec solidaire demandera une enquête

Québec solidaire demandera à la vérificatrice générale du Québec d’enquêter sur l’enveloppe de 5 à 7 millions destinée à attirer les Kings de Los Angeles à Québec, l’an prochain, pour disputer des matchs préparatoires au Centre Vidéotron.

En entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, le député solidaire de Rosemont et responsable du parti en matière d’éthique et de sports, Vincent Marissal, était encore estomaqué des révélations de La Presse, samedi matin, selon lesquelles le gouvernement caquiste avait eu recours au Fonds de la région de la Capitale-Nationale (FRCN), qui finance notamment les projets d’organismes communautaires et à but non lucratif.

On apprenait alors que le fonds avait été bonifié de la somme nécessaire et que la dépense serait étalée sur deux ans étant donné que le coût des projets normalement autorisés ne peut pas dépasser 3 millions.

« On a appris dans La Presse qu’il y avait eu toutes sortes d’entourloupettes pour dégager les fonds qui n’étaient pas du tout prévus pour ça, qu’on a fait ça par décret en cachette et qu’on fait ça sur deux ans pour que ça passe », énumère M. Marissal. Le député n’hésite pas à dire que « cela ressemble à un détournement de fonds publics à des fins non légitimes ».

Le solidaire a salué les quelques députés caquistes ayant eux-mêmes remis en question la légitimité de la dépense. « Je félicite les élus qui s’y opposent et je leur enjoins de faire part de leur point de vue au conseil des ministres », a-t-il dit.

« La seule chose à faire »

Le député solidaire de Maurice-Richard, Haroun Bouazzi, déposera également une motion à l’Assemblée nationale en début de semaine prochaine pour demander au gouvernement de reculer sur son investissement controversé.

« C’est la seule chose à faire, souligne Vincent Marissal. Franchement, c’est honteux, c’est inexplicable et ça n’a pas de bon sens. [Que le gouvernement] recule, c’est la seule chose à faire. C’est ce que la population demande. Je ne lâcherai pas le morceau. »

Par ailleurs, le député de Rosemont ne croit pas que cette dépense décriée vise à obtenir le retour des Nordiques à Québec.

Stupéfaction des parti de l’opposition

Le Parti libéral du Québec a lui aussi dénoncé la mesure annoncée par le ministre Eric Girard, mercredi.

« Il n’y a plus de marge de manœuvre dans les coffres de l’État. […] En dépensant ainsi 7 millions de l’argent des Québécois, considérez-vous [François Legault] toujours sur le terrain des vaches ? », a écrit le chef intérimaire, Marc Tanguay, sur le réseau social X.

Le nouveau député péquiste de Jean-Talon, Pascal Paradis a lui aussi réagi à l’analyse de La Presse : « Est-ce une “utilisation prudente des fonds publics” ? », s’est-il notamment interrogé.

En discours d’ouverture du congrès du Parti conservateur du Québec, samedi matin, le chef Éric Duhaime a demandé à ce que « tous les documents, rencontres, contrats » à ce sujet soient rendus publics par le gouvernement.

« Ils n’ont respecté aucune règle. Ils n’ont rien respecté, sans aucune transparence », a-t-il déploré.

Un pédophile multirécidiviste sévit dès sa sortie de prison

Un dangereux pédophile qui a déjà agressé 10 petites filles aurait fait une nouvelle victime dès sa sortie de prison… comme la dernière fois en 2017. Arrêté avec des bonbons et de la Vaseline dans son sac, le prédateur sexuel semblait obsédé par une fillette de 9 ans.

Peu connu, Michael Allan Duncan est pourtant l’un des pires agresseurs d’enfants au pays : il a avoué s’en être pris à au moins une dizaine de petites filles depuis 30 ans – sans être accusé pour chaque crime. Ses plus récents crimes lui ont valu en 2020 la rare étiquette de délinquant dangereux, assortie d’une période de surveillance de 10 ans. Étonnamment, les policiers n’ont jamais rendu publique sa photo.

Sorti de prison en novembre 2022, le Montréalais de 64 ans n’aurait pas mis de temps à récidiver. La semaine dernière, il a été accusé de harcèlement criminel à l’égard de trois personnes entre janvier et juin 2023 et d’avoir posé une action indécente dans un endroit public en avril 2023.

Michael Allan Duncan aurait suivi une fillette de 9 ans et sa mère à de nombreuses occasions depuis sa sortie de prison, apprend-on dans une récente décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).

En avril 2023, le prédateur se serait assis près de la petite fille et aurait frotté ses parties génitales sur son sac à dos, tout en regardant la fillette. Quelques semaines plus tard, Duncan se serait placé tout juste derrière la fillette et deux autres enfants dans le métro. La mère aurait alors photographié l’intrus pour alerter les policiers, ce qui a mené à son incarcération.

Selon la Commission, Michael Allan Duncan a complètement nié les allégations contre lui, affirmant que c’était « probablement une coïncidence » s’il était au même endroit que la fillette à plusieurs occasions. Il a également blâmé les policiers pour avoir placé dans son sac un papier disant : « les francs-maçons protègent les membres pédophiles ». La crème Vaseline et les bonbons retrouvés dans son sac étaient également pour lui, soutient-il.

« Cependant, vos agents de dossier doutent de cette version et perçoivent un possible lien avec votre dynamique criminelle de prédation », conclut la CLCC, en recommandant que des accusations soient portées pour non-respect de ses conditions de libération.

Fausse identité

Michael Allan Duncan, originaire de l’Ontario, a fait ses premières victimes dans les années 1990. Dans les années 2000, il fuyait la police sous la fausse identité de « Jack Armstrong » et travaillait comme concierge dans un immeuble résidentiel du quartier Côte-des-Neiges. Il a alors agressé quatre petites filles âgées de 7 à 10 ans. Il disait à l’époque que les enfants lui avaient fait des avances. Il avait été condamné à sept ans de prison en 2011.

À sa sortie de prison en 2016, il a rapidement accumulé de la pornographie juvénile particulièrement sordide. Puis, il en a visionné avec une petite fille de 11 ans de son entourage. À une occasion, il aurait également demandé à la fillette si elle pouvait sentir une bosse dans son pantalon. Celle-ci l’a dénoncé, ce qui a conduit à son arrestation. Dans ce dossier, il a été condamné en février 2020 à cinq ans et demi de prison, puis déclaré délinquant dangereux.

Malgré sa dizaine de condamnations pour des crimes sexuels et son risque de récidive violente élevé, Duncan avait évité la pire peine possible, celle d’une détention pour une durée indéterminée. C’est toutefois peut-être ce qui l’attend cette fois.

Emprisonnement en Chine

Michael Spavor accuse Michael Kovrig d’être à l’origine de leur arrestation

L’un des deux Canadiens emprisonnés en Chine pendant près de trois ans, Michael Spavor, accuse son quasi-homonyme, Michael Kovrig, d’être à l’origine de leur arrestation en raison de son travail auprès des services de renseignement du Canada et de ses alliés.

Le quotidien The Globe and Mail révélait samedi matin que selon plusieurs sources, Michael Spavor cherchait à se faire dédommager par le gouvernement canadien et réclamait plusieurs millions de dollars. Il aurait engagé à cette fin l’avocat torontois John K. Phillips, qui a autrefois représenté Omar Khadr, afin d’engager des discussions privées avec le ministère de la Justice et Affaires mondiales Canada.

Parlant couramment le coréen, Michael Spavor fait partie du club très sélect des Occidentaux qui ont déjà rencontré le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et plusieurs de ses ministres de haut rang. Il aurait notamment contribué à organiser la rencontre entre le dictateur et le joueur de basketball Dennis Rodman.

Or, selon les sources du Globe and Mail, son avocat allègue que Michael Spavor a été arrêté par la Chine parce qu’il aurait discuté avec Michael Kovrig du régime nord-coréen. Les informations ainsi glanées auraient ensuite été transmises à l’insu de Michael Spavor au gouvernement canadien et à ses partenaires des Five Eyes.

Pas des agents secrets

C’est qu’à l’époque, Michael Kovrig travaillait en Chine à titre de diplomate au Programme d’établissement de rapports sur la sécurité mondiale du ministère des Affaires étrangères. Ses employés sont chargés de récolter des informations et de produire des rapports sur la situation sécuritaire dans les pays d’importance stratégique pour le Canada.

Considérés comme précieux, ces rapports seraient ensuite transmis aux alliés du Canada dans le domaine de la sécurité. Les employés du programme, comme Michael Kovrig, ne sont toutefois pas considérés comme des agents des services de renseignement et ne sont pas censés gérer, recruter et rémunérer des sources humaines, affirme le Globe and Mail.

La Chine a arrêté les deux hommes en décembre 2018, sur la base d’allégations d’espionnage, après que le Canada eut arrêté la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, à la demande des autorités américaines.

Les deux hommes sont rentrés au Canada, après plus de 1000 jours de détention, en septembre 2021.

Accusé d’espionnage

Michael Spavor a été accusé en Chine d’espionnage pour le compte d’une entité étrangère et d’obtention illégale de secrets d’État. Michael Kovrig a quant à lui été accusé d’avoir reçu illégalement des secrets d’État et des renseignements en collaboration avec Michael Spavor.

Lors de sa détention, Michael Spavor aurait notamment été forcé de rester assis sur une chaise durant de longues heures en plus d’être menacé de mort par les autorités chinoises. C’est alors qu’il leur aurait admis avoir transmis des renseignements à Michael Kovrig, toujours selon une source citée par le Globe and Mail.

Joint par le quotidien, un représentant du gouvernement canadien a rejeté les allégations présentées par l’avocat de Michael Spavor voulant que les autorités chinoises aient arrêté les deux hommes parce que Michael Kovrig aurait fait preuve de négligence. Leurs arrestations étaient « complètement arbitraires » et n’étaient pas dues aux « actions de l’un contre l’autre », a affirmé cette source, toujours sous le couvert de l’anonymat, puisqu’elle ne serait pas autorisée à parler du dossier publiquement.

Ni Michael Spavor ni son avocat n’ont répondu aux questions du Globe and Mail. Dans une déclaration écrite, Michael Kovrig a affirmé pour sa part qu’il « était un agent des services étrangers affecté en Chine en qualité de diplomate, travaillant conformément aux lois, règles et règlements régissant les diplomates ».

De nombreux Ukrainiens qui ont fui la guerre veulent rester au Canada

Une organisation à but non lucratif qui aide les nouveaux arrivants ukrainiens à s’orienter dans le système d’immigration canadien affirme que de nombreuses personnes qui ont fui la guerre souhaitent rester de façon permanente au Canada, mais que des obstacles les empêchent de commencer leur nouvelle vie.

L’organisme Pathfinders for Ukraine a interrogé 922 familles qui ont fait le voyage vers le Canada grâce à un visa d’urgence temporaire. Le groupe a constaté que 90 % des personnes interrogées au Canada souhaitent obtenir la résidence permanente, mais que seulement le tiers d’entre elles sont convaincues de pouvoir l’obtenir en vertu des programmes existants.

Bien que le gouvernement offre le statut de résident permanent aux personnes qui ont des parents canadiens, Randall Baran-Chong, le fondateur du groupe, a déploré que très peu de personnes puissent profiter de cette mesure. Il existe également des préoccupations plus concrètes, notamment la question de savoir si les employeurs voudront embaucher des personnes dont le permis de réfugié est limité dans le temps.

« Ils savent que le permis de travail ouvert n’est qu’un peu plus long, alors pourquoi voudraient-ils leur proposer une promotion ou un meilleur emploi, voire les embaucher dès le départ ? » s’inquiète-t-il.

Le groupe prévient que sans programme précis, la grande majorité des personnes qui souhaitent rester au pays ne seront pas admissibles aux programmes d’immigration actuellement en place, notamment en raison de questions liées à la langue, aux finances et à d’autres contraintes.

« C’est difficile pour tout le monde »

Après avoir fui la guerre en Ukraine, l’année dernière, Stella Vitiuk a été embauchée comme comptable dans une entreprise qui a offert des emplois à une poignée de nouveaux arrivants ukrainiens.

« Je suis une personne forte, mais je me sens stressée, a avoué Mme Vitiuk. C’est difficile pour tout le monde. » À l’été 2022, Mme Vitiuk a pris la décision difficile de quitter son mari et ses parents pour amener ses deux filles au Canada. « Pour le bien de ses enfants », elle souhaite maintenant pouvoir immigrer de manière permanente au Canada.

En date du 14 octobre, près de 200 000 Ukrainiens étaient venus au Canada dans le cadre d’un programme de visa d’urgence qui a été en vigueur pendant trois ans.

Il s’agissait d’un programme unique en son genre qui a permis à de nombreux Ukrainiens de venir rapidement au Canada, mais qui n’offre pas les mêmes perspectives et le même soutien à long terme qu’un programme pour les réfugiés ou un volet d’immigration permanente.

La plupart des personnes qui ont profité de ce programme sont des femmes et des enfants, puisque les hommes en âge de combattre n’ont pas le droit de quitter l’Ukraine tant que le pays est sous la loi martiale.

Le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a rappelé que parmi tous les programmes proposés par son ministère, les visas d’urgence accordés aux Ukrainiens fuyant la guerre étaient « extraordinaires ».

« Mais cela a toujours été censé être de nature temporaire », a-t-il mentionné lors d’une entrevue, assurant que le gouvernement fédéral restera flexible, puisque la guerre en Ukraine se poursuit.

Congrès du Parti conservateur du Québec

Premier vote de confiance pour Éric Duhaime

Éric Duhaime va subir ce dimanche son premier vote de confiance à titre de chef du Parti conservateur du Québec à l’occasion du congrès de sa formation politique. Bien que d’anciens candidats maintiennent leur appui envers le chef, on tente du même coup de baisser les attentes sur le résultat qu’il pourrait obtenir. L’ancien candidat dans Beauce-Sud, Jonathan Poulin, affirme qu’il y a des critiques à l’interne sur le leadership de M. Duhaime. « Je sens qu’il y a du mécontentement », a-t-il dit à La Presse Canadienne lors du congrès à Lévis, sur la Rive-Sud de Québec. Selon lui, le chef dirige trop le parti en solitaire. Malgré cela, M. Poulin pense qu’Éric Duhaime est encore l’homme de la situation, du moins pour l’instant. L’ancien candidat dans Beauce-Nord, Olivier Dumais, est plus optimiste. « Je pense que le vote de confiance va être bon, très bon », assure-t-il. Mais qu’est-ce qu’un bon résultat ? « Je pense qu’en haut de 70 %, 80 % [...], je pense que ça va être très bon », dit M. Dumais. — La Presse Canadienne

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