Les employeurs du Québec s’attendent à une hausse

Les employeurs du Québec s’attendent à devoir augmenter les salaires de 4,1 % l’an prochain en général, rapporte l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec. Il s’agit de la prévision de hausses salariales la plus élevée depuis 2008, selon l’Ordre. En entrevue mercredi, la directrice générale de l’Ordre, Manon Poirier, a expliqué que c’est surtout la rareté de la main-d’œuvre qui pousse ainsi à la hausse les salaires. « Bien sûr, il y a l’inflation, mais habituellement, les entreprises sont relativement prudentes à réagir trop rapidement par rapport à l’inflation. Mais je vous dirais que le principal facteur, c’est nécessairement la pénurie de main-d’œuvre qui, depuis un certain temps, met beaucoup de pression sur les salaires », a-t-elle expliqué. C’est le secteur des technologies de l’information et des communications qui devrait en profiter le plus, avec des augmentations prévues de 4,9 %, selon ces prévisions pour 2023.

— La Presse Canadienne

La « Caisse de dépôt » de l’Alberta critique le désinvestissement

Le chef de la direction de l’Alberta Investment Management Corporation (AIMCo), société d’État qui gère les régimes de retraite de l’Alberta, a fait valoir mercredi que le désinvestissement visant le secteur des combustibles fossiles était contraire à l’approche que les régimes de retraite devraient adopter s’ils veulent contribuer à résoudre la crise climatique. AIMCo veut être un chef de file dans le financement de la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, a assuré Evan Siddall, mais il ne le fera pas en se désengageant des combustibles fossiles comme l’ont fait certains fonds de pension mondiaux. Au lieu de cela, M. Siddall dit qu’AIMCo explorera les occasions d’investissement dans des sociétés pétrolières et gazières et d’autres émetteurs industriels lourds. Selon lui, les entreprises fortement émettrices élaborent des plans pour réduire, mais pas éliminer, leur empreinte de gaz à effet de serre et auront besoin de capitaux pour mettre en œuvre ces plans. AIMCo est l’un des plus importants gestionnaires de placements institutionnels au Canada, responsable des placements des fonds de retraite, de dotation et gouvernementaux en Alberta. Au 31 décembre 2021, la valeur de ses actifs sous gestion atteignait 168,3 milliards.

— La Presse Canadienne

Le départ du président de la Banque mondiale réclamé

De nombreuses voix se sont élevées mercredi pour appeler au départ du président de la Banque mondiale, David Malpass, après que ce dernier eut refusé mardi de se prononcer sur l’impact des énergies fossiles sur le réchauffement climatique. Lors d’une table ronde organisée par le New York Times et consacrée au financement de la lutte contre le réchauffement climatique, le président de l’institution a été interrogé à plusieurs reprises afin de savoir s’il reconnaissait le fait que les énergies fossiles avaient un réel impact en termes de réchauffement climatique, refusant chaque fois de répondre. Poussé par le public à se prononcer, le responsable a fini par déclarer ne pas savoir, préférant mettre en avant l’« énorme effort » réalisé par la Banque mondiale pour aider au financement contre le réchauffement climatique. Le commentaire de M. Malpass a suscité de nombreuses réactions de la part d’ONG spécialisées, qui ont appelé à son départ. Considéré comme un fidèle de l’ancien président américain Donald Trump, qui a proposé sa candidature à la tête de l’institution, David Malpass a été élu à la présidence de la Banque mondiale en avril 2019.

— Agence France-Presse

Twitch va interdire le streaming de certains jeux d’argent

La plateforme américaine de diffusion de vidéos en direct Twitch a annoncé mercredi qu’elle allait bientôt bannir plusieurs sites de jeux d’argent, une décision qui fait suite à la mobilisation d’influents streamers. « Le 18 octobre, nous allons mettre à jour notre règlement pour interdire les streams issus de sites de jeux d’argent qui comprennent des machines à sous, des roulettes, des jeux de dés et qui ne possèdent pas de licence aux États-Unis ou dans d’autres pays protégeant suffisamment les consommateurs », a indiqué Twitch dans un communiqué publié sur Twitter. La plateforme précise que les sites Stake.com, Duelbits.com et Rootbet.com seront visés par cette interdiction, mais que cette liste n’était pas nécessairement exhaustive. Les streamings provenant de sites de paris sportifs, de ligue fantasy (jeux de simulation sportive) et de poker resteront en revanche autorisés. Twitch, qui fait partie du groupe Amazon, faisait face depuis plusieurs jours à la grogne de personnalités très suivies de la plateforme, dont Pokimane, HasanAbi et Mizkif, qui se sont alarmées de l’ampleur prise par les jeux d’argent et leurs effets nocifs sur les mineurs pour qui ils sont normalement interdits.

— Agence France-Presse

Accord commercial avec l’UE

La ratification de l’AECG demeure incertaine

Ottawa — Cinq ans après sa signature, la ratification de l’accord commercial du Canada avec l’Union européenne (UE) demeure incertaine.

Un différend sur la manière dont les entreprises peuvent poursuivre les gouvernements n’est toujours pas résolu. Pourtant, les experts commerciaux canadiens affirment que l’accord demeure une victoire majeure à une époque de perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et de recul contre la mondialisation.

L’Accord économique et commercial global, connu sous le nom d’AECG, est entré en vigueur provisoirement le 21 septembre 2017, avec les signatures de la Commission européenne et du gouvernement canadien.

Depuis ce temps, le commerce entre le Canada et l’UE a augmenté de 33 %, s’élevant à 100 milliards de dollars en biens et services l’an dernier.

Les exportations du Canada vers l’Europe ont augmenté, des fruits de mer aux pièces automobiles, tandis que l’UE, elle, a envoyé davantage de produits pharmaceutiques et de viande.

Pourtant, l’accord n’est pas en place juridiquement tant que les 27 membres du bloc ne l’ont pas ratifié individuellement.

Lawrence Herman, un avocat torontois spécialisé dans le commerce, souligne que les éléments clés de l’accord sur les tarifs, le commerce numérique et les marchés publics sont en place.

« C’est en place de façon très concrète, a souligné M. Herman. Je ne pense pas que l’AECG sera un jour officiellement ratifié. »

Mécanisme pour les plaintes

La question la plus controversée concerne les mécanismes que les pays peuvent utiliser pour demander une indemnisation et rectifier les désaccords avec les gouvernements nationaux, étatiques et provinciaux.

L’idée est de mettre en place un mécanisme neutre pour entendre les plaintes au-delà des tribunaux, qui pourraient être influencés par les gouvernements nationaux.

Les militants syndicaux et environnementalistes ont fait valoir que ce serait renoncer à la souveraineté sur tout, de la protection des consommateurs à la sécurité des travailleurs.

Un tribunal supérieur allemand a rejeté en février les arguments selon lesquels cette disposition sape la Constitution du pays, mais la clause reste controversée en Allemagne, qui fait partie des 12 pays qui n’ont pas ratifié l’AECG.

M. Herman a noté que dans bon nombre de ces pays, l’opposition ne fait que se renforcer. « Je ne le vois tout simplement pas entrer en vigueur définitivement », a-t-il ajouté.

Jason Langrish, directeur général du Forum sur le commerce Canada-Europe, est d’accord.

« Il y a de fortes chances que cela reste en quelque sorte dans les limbes », a déclaré M. Langrish, qui a travaillé sur le précurseur de l’AECG dans la délégation du Canada auprès de l’Union européenne et a aidé à représenter des groupes industriels dans les négociations de l’AECG.

Selon M. Langrish, le principal succès de l’AECG a été de formaliser les règles concernant le volume important d’échanges que les deux parties faisaient déjà, rendant le Canada moins dépendant des États-Unis.

« Alors que [l’ex-président américain, Donald] Trump allait et venait et que le protectionnisme devenait à l’ordre du jour, et que nous avions toutes ces difficultés avec la Chine, c’était agréable d’avoir cette relation avec l’Europe comme une sorte de protection », a-t-il expliqué.

L’AECG est en préparation depuis 2004, le gouvernement Harper ayant signé l’accord initial en 2014.

— La Presse Canadienne

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