Legault minimise les propos de sa femme sur Trudeau
Rimouski — Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, minimise l’impact sur ses relations avec Justin Trudeau des propos tenus par sa femme, Isabelle Brais, et pour lesquels elle a présenté ses excuses.
Comme l’a révélé La Presse hier, Mme Brais est bien moins optimiste que son mari quant à la possibilité de négocier avec le fédéral. Rouvrir la Constitution sera impossible avec le gouvernement de Justin Trudeau, estime-t-elle. « Son père était brillant, mais lui ne l’est pas », a-t-elle laissé tomber, au cours de l’été, devant des électeurs de Westmount.
François Legault a cherché à minimiser cette histoire lors d’une mêlée de presse à Tadoussac. « Mon épouse, avec qui je suis depuis 28 ans, c’est une femme autonome qui a ses opinions et qui est spontanée. Elle s’est excusée, moi je pense qu’il faut tourner la page […]. Ça règle le dossier », a-t-il soutenu.
M. Legault considère qu’il n’a pas lui-même à offrir des excuses. « Non, je pense qu’elle est une grande femme, elle s’est excusée pour elle-même », a-t-il dit.
Le chef caquiste a répondu qu’il n’est « pas en mesure de juger qui est le plus brillant des deux », entre le père et le fils Trudeau.
Il a ajouté que Mme Brais « a dit que ses mots ont dépassé sa pensée ».
Il nie que cette histoire risque de nuire à d’éventuelles négociations avec le fédéral s’il est porté au pouvoir. Il se fait plus optimiste que sa femme au sujet de tels pourparlers. Il s’est engagé à conclure une nouvelle entente sur l’immigration, par exemple.
« Je suis confiant que les demandes qu’on fait auprès d’Ottawa, parce qu’elles sont appuyées par un grand pourcentage de Québécois, devront être accueillies peu importe qui sera là à l’automne 2019 », à l’issue des prochaines élections fédérales.
Il a confirmé que la personne responsable de préparer la transition pour un éventuel gouvernement caquiste, Catherine Loubier, avait « parlé avec des gens du gouvernement fédéral » au cours des derniers jours. Il n’a donné aucun détail sur le résultat des échanges menés par cette ex-conseillère du premier ministre conservateur Stephen Harper.
Des échanges avec Ottawa, c’est « normal et responsable », car « il faut savoir c’est quoi les dossiers chauds et il faut se prépare au cas où il y a une victoire de la CAQ », a-t-il indiqué en soirée, à Rimouski. A-t-il été question d’immigration ? « On n’a pas parlé de ça », a-t-il répondu.
Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, estime que malgré ses désaccords avec Justin Trudeau, c’est un homme « qui a une légitimité, qui a une crédibilité, qui a une habileté ».
S’il est devenu chef du Parti libéral du Canada, puis premier ministre, c’est qu’il « doit faire quelque chose de bien ».
« Ce sont des commentaires qui sont contre-productifs. Je pense que je ne le sous-estime pas. Il représente un pouvoir important. »
— Jean-François Lisée, chef du Parti québécois
« C’est un interlocuteur valable, a-t-il ajouté. Qu’il ne me sous-estime pas non plus. »
À Ottawa, le ministre du Patrimoine canadien et du Multiculturalisme, Pablo Rodriguez, s’est dit « content » que Mme Brais ait présenté ses excuses « parce que ces commentaires-là n’ont pas leur place en politique ».
— Avec la collaboration de Martin Croteau et de Maxime Bergeron, La Presse