Mon clin d'œil

« JE NE LIS JAMAIS LE NEW YORK TIMES, MAIS JE LE COMMENTE TOUJOURS. »

— Donald Trump

Opinion

PERSONNES HANDICAPÉES
Une minorité invisible

Dès ma naissance, j’ai dû combattre pour survivre. Après seulement 28 semaines de gestation, le pronostic donné à mes parents n’était pas encourageant. Les médecins croyaient que je serais probablement lourdement handicapée. Que je devrais être gavée, que je ne pourrais ni parler ni marcher. Il était probable, selon eux, que je vive avec une déficience intellectuelle. 

Aujourd’hui, malgré le fait que ma paralysie cérébrale réduise ma motricité fine et m’empêche de marcher sur de longues distances, je vis seulement avec un handicap physique. 

Je me considère comme extrêmement chanceuse d’avoir eu des parents qui se sont battus pour que je sois traitée comme tout le monde. Grâce à leur détermination, j’ai toujours été à l’école régulière, ce qui a été bénéfique pour mon développement. Par contre, je suis consciente que cette option n’est pas toujours idéale et que ce n’est pas tout le monde qui a l’énergie pour réussir à intégrer son enfant qui vit avec un handicap à l’école régulière. 

Malheureusement, les personnes handicapées ou leurs parents manquent de ressources et d’aide de la part des gouvernements. 

Nous sommes souvent une des minorités visibles les plus invisibles, tant en politique qu’en culture et dans tous les autres domaines de la société québécoise. 

Ces gens sont souvent oubliés parce que personne n’a la force ou le courage d’aller les représenter sur la place publique et de dénoncer les injustices dont ils sommes victimes. 

SE faire entendre

Comme personne n’a la force de le faire, du haut de mes 14 ans, je vais prendre la parole publiquement s’il le faut pour enfin représenter notre minorité à sa juste valeur. 

Dans le volet culturel, il est nécessaire que l’industrie télévisuelle et cinématographique nous accorde une plus grande place en utilisant des personnes vivant notre réalité. Il faut aussi rendre les lieux culturels plus accessibles aux personnes handicapées. 

Dans le volet politique, il faut intégrer des gens vivant avec un handicap aux prises de décision pour nous représenter et pour faire valoir nos points de vue et idéaux. 

Juridiquement, il faudrait nous intégrer plus souvent dans les jurys. 

Dans le domaine médical, il serait essentiel de créer des endroits appropriés pour accueillir des personnes handicapées de 21 ans et plus lorsque leurs aidants naturels ont besoin de répit, ou les accueillir lorsqu’ils ont besoin d’une résidence adaptée à leurs besoins. De plus, l’augmentation de la sensibilisation et la création de subventions pour offrir des emplois à certaines personnes en situation de handicap est indispensable. 

Dans le volet éducatif, il faudrait créer un programme pour familiariser les enfants en très bas âge à la différence que représentent les handicaps. 

Finalement, je considère les personnes vivant avec une différence comme tous les autres êtres humains de cette planète : ils méritent d’être traités équitablement et avec dignité jusqu’à la fin de leurs jours.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.