Les finalistes au Prix collégial du cinéma québécois dévoilés

Babysitter de Monia Chokri, Arsenault & fils de Rafaël Ouellet et Falcon Lake de Charlotte LeBon font partie des finalistes au Prix collégial du cinéma québécois annoncés jeudi. Les deux autres longs métrages en lice sont Un été comme ça de Denis Côté et Viking de Stéphane Lafleur. Nouveauté cette année : le concours ajoute un volet court métrage. Le jury a choisi des films de Maxime Robin (La main gauche), Émilie Mannering (À la vie à l’amor), Marie-Josée Saint-Pierre (La théorie Lauzon), Justine Martin (Oasis) et Aziz Zoromba (Simo). Des cégépiens issus d’une cinquantaine d’établissements vont maintenant regarder les œuvres sélectionnées et en débattre. Les gagnants des deux catégories seront choisis au terme de délibérations panquébécoises et dévoilés le 1er avril. Micheline Lanctôt agit à titre de marraine de l’évènement depuis les débuts du concours, qui en est à sa 12e année.

— Alexandre Vigneault, La Presse

Pauline Julien et Kamouraska sous le regard d’Anaïs Barbeau-Lavalette

La société de production Bravo Charlie a annoncé jeudi la préparation d’un long métrage de fiction inspiré de la vie de Pauline Julien.

Produit par Etienne Hansez (Chien de garde, Souterrain), ce film, encore à l’étape du premier traitement, est écrit par Véronique Côté et Anaïs Barbeau-Lavalette, cette dernière en assurant aussi la réalisation. Chanteuse, poète et militante, l’interprète d’Une sorcière comme les autres, disparue en 1998, a vu les mots qu’elle chérissait tant s’effacer progressivement dans les dernières années de sa vie. Le scénario sera ainsi construit en fragments, autour de la condition d’une femme de grande parole, autant sur le plan artistique que politique, consciente de la perte de ce qui fut le grand moteur de sa vie.

« Nous en sommes à l’étape où nous rencontrons beaucoup de gens ayant bien connu Pauline et il en découle des scènes très incarnées, a expliqué la réalisatrice de Chien blanc à La Presse. On veut s’éloigner du biopic classique le plus possible. On se concentre davantage sur le caractère universel de la tragédie que fut la fin de sa vie. »

« Peu importe qu’on connaisse Pauline Julien ou pas, ce qu’elle a vécu est dramatiquement très fort, très profond. »

— Anaïs Barbeau-Lavalette

Aucune actrice n’a encore été choisie pour incarner la célèbre chanteuse, mais le fait est qu’au moment où l’histoire commence, Pauline Julien est déjà une femme mûre. Les chansons, incontournables, seront évoquées et entendues, mais pas obligatoirement interprétées par le personnage à l’écran. Toutes les dimensions de cette femme d’exception seront explorées.

« Pour moi, Pauline Julien est la femme suprême, tellement libre et d’avant-garde dans tous les domaines, ajoute Anaïs Barbeau-Lavalette. De sa conception de l’amour jusqu’à la politique, en passant par une façon toute rafraîchissante d’être féministe. Pauline est vraiment inspirante et j’aimerais qu’elle ne tombe pas dans l’oubli parce qu’elle reste un super beau modèle. »

Une relecture de Kamouraska

Avant de tourner ce film sur Pauline Julien, Anaïs Barbeau-Lavalette signera la réalisation d’une nouvelle adaptation de Kamouraska. Déjà porté à l’écran par Claude Jutra en 1973, le roman d’Anne Hébert est cette fois revisité par la scénariste Catherine Léger.

« J’ai relu le roman alors que j’avais franchi la quarantaine et j’ai été vraiment impressionnée par sa modernité, par la façon avant-gardiste avec laquelle Anne Hébert traite le désir féminin, indique la réalisatrice. Nous avions l’impression, Catherine et moi, que le film qui défilait en relisant le roman n’avait pas encore été fait. Cela n’enlève rien au film existant, reflet de l’époque où il a été tourné, mais avec ces personnages féminins modernes et vraiment dérangeants, il y a place pour une relecture, tout en restant fidèle au roman. On souhaite aussi ramener la dimension politique d’une histoire qui se déroule à l’époque des patriotes. »

Produite par Réal Chabot, des Films du Boulevard, cette nouvelle adaptation de Kamouraska vient d’être déposée auprès des institutions pour obtenir du financement. S’il obtient le feu vert, le long métrage pourrait être tourné l’hiver prochain.

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