Zimbabwe

La citation du jour

« Davantage d’animaux vont envahir les communautés, les gens se disputant l’eau avec eux. »

— Tinashe Farawo, porte-parole de l’Autorité de gestion des parcs et de la faune sauvage du Zimbabwe, alors que les éléphants et autres buffles du plus grand parc national du Zimbabwe migrent massivement depuis plusieurs semaines vers le Botswana voisin en raison du manque d’eau.

Thaïlande

La vieille cité de Si Thep au défi de la restitution d’objets pillés

Si Thep, capitale culturelle et commerciale avant l’avènement du royaume de Siam au XIIIe siècle (l’ancêtre de la Thaïlande actuelle), se présente ce mardi au vote pour intégrer la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

En cas d’issue positive, il s’agira du premier site culturel inscrit par la Thaïlande depuis 1992, le quatrième en tout. L’annonce pourrait toutefois laisser un goût amer, la vieille cité n’ayant pas échappé au pillage qui a privé de nombreux sites d’Asie du Sud-Est de certains de leurs trésors. 

Le royaume, destination phare du tourisme mondial, navigue à vue entre la sauvegarde de son patrimoine et la promotion de ses intérêts économiques, qui alimentent la surfréquentation de ses monuments et sites naturels.

À quatre heures de route de Bangkok, Si Thep vit ce dilemme au quotidien, entre la question sensible de la restitution d’objets pillés, des projets voisins d’exploitation pétrolière et le développement du tourisme.

Certains de ses joyaux, témoignages de la cohabitation entre bouddhisme et hindouisme, se trouvent néanmoins à des milliers de kilomètres de là. Les autorités ont identifié 11 objets conservés dans des musées américains.

« Il y en a certainement plus, parce que certains trafiquants ont déterré eux-mêmes des artefacts dont nous n’avons pas eu connaissance », explique à l’AFP Disapong Netlomwong, membre du comité lancé en 2017 pour identifier et récupérer les objets pillés.

En Californie, le Norton Simon Museum, en possession de neuf biens culturels thaïlandais, dont un de Si Thep, selon un expert indépendant, a indiqué à l’AFP ne pas avoir été contacté par les autorités thaïlandaises, et a promis de coopérer le cas échéant.

La question de la restitution est entre les mains de Bangkok, qui opère via les canaux « discrets » de la diplomatie, assure l’agence du ministère de la Culture responsable de la gestion du patrimoine – quitte à ralentir le processus, de peur de froisser ses partenaires économiques.

Ces dernières années, une autre ressource cachée dans les sols de Si Thep a rappelé la vulnérabilité du site en l’absence de protections juridiques : le pétrole, dont la Thaïlande est l’un des principaux producteurs dans la région.

Un projet de forage à proximité de la plus grande pagode du site a suscité en 2019 l’opposition des riverains, qui ont fini par obtenir par gain de cause. Mais le royaume doit encore adopter un cadre légal pour que de projets similaires soient interdits autour du site à l’avenir.

— Agence France-Presse

Inondations en Libye

Les résidants de Derna prennent à partie les autorités

Les habitants de Derna, dans l’est de la Libye, ont protesté lundi pour exiger que les autorités rendent des comptes après les inondations qui ont fait des milliers de morts et dévasté la ville. Des centaines d’habitants se sont rassemblés devant la grande mosquée de la ville, où ils ont scandé des slogans contre les autorités de l’Est incarnées par le Parlement et son chef Aguila Saleh. Dans un communiqué lu pendant la manifestation au nom des « habitants de Derna », ceux-ci ont appelé à « une enquête rapide et à des actions légales contre les responsables de la catastrophe ». Le communiqué exige en outre la dissolution du conseil municipal actuel et une enquête sur les budgets précédents de la ville. Plusieurs manifestants se sont dirigés vers une maison présentée comme celle du maire de la ville, Abdulmonem al-Ghaithi, et y ont mis le feu. Quelques heures après la manifestation, le chef de l’exécutif dans l’est de la Libye, Oussama Hamad, a dissout le conseil municipal de Derna, contre lequel il a ordonné l’ouverture d’une enquête, a annoncé la télévision libyenne al-Masar. — Agence France-Presse

Fermeture de la frontière Haïti-République dominicaine

L’expert de l’ONU alarmé par la décision de Saint-Domingue

L’expert de l’ONU sur les droits de la personne en Haïti, William O’Neill, s’est dit lundi « extrêmement alarmé » par la décision de la République dominicaine de fermer sa frontière avec Haïti, l’appelant à « reconsidérer sa décision » et à autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire. Le président dominicain, Luis Abinader, a annoncé dimanche que la frontière entre les deux pays, fermée depuis le 14 septembre, le restera ainsi jusqu’à ce que les Haïtiens renoncent à leur projet de canal s’approvisionnant dans la rivière du Massacre, qui marque la frontière entre les deux pays, un projet de promoteurs privés à des fins d’irrigation. « Je suis extrêmement alarmé », a réagi l’expert de l’ONU, qui est mandaté par le Conseil des droits de l’homme, mais ne s’exprime pas en son nom. « J’exhorte les deux gouvernements à revenir à la table des négociations » et à « parvenir à une fin pacifique et rapide à cette crise », a-t-il ajouté, tout en les encourageant à accepter, en cas de désaccord persistant, un « arbitrage international ». — Agence France-Presse

Éthiopie

Les hostilités ont pris une ampleur « nationale », selon un rapport

Les affrontements armés ont pris une ampleur « nationale » en Éthiopie, où de graves violations des droits de la personne ont continué d’être commises après l’accord de paix dans le nord du pays, prévient lundi un groupe d’experts de l’ONU dans un rapport. Cette commission d’experts, dont le rapport doit être présenté devant le Conseil des droits de l’homme, indique dans un communiqué que « des atrocités, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité continuent d’être commis dans le pays ». « Si la signature de l’accord a permis de faire taire les armes, elle n’a pas résolu le conflit dans le nord du pays, en particulier dans le Tigré, et n’a pas apporté de paix globale », y déclare le président de la commission, Mohamed Chande Othman. Selon le rapport, « les hostilités en Éthiopie s’étendent désormais à l’échelle nationale, avec des violations significatives en augmentation, notamment dans la région d’Amhara, mais également dans celle d’Oromia et ailleurs ».

— Agence France-Presse

France

Greenpeace a tenté d’empêcher l’arrivée du terminal méthanier

Des militants de Greenpeace ont tenté en vain lundi matin d’empêcher l’installation d’un terminal méthanier flottant au Havre, un projet porté par le groupe pétrogazier TotalEnergies et autorisé par le gouvernement en juillet pour sécuriser l’approvisionnement en gaz du pays, a constaté l’AFP. Trois canots pneumatiques de Greenpeace ont rejoint en baie de Seine le méthanier Cape Ann. Ayant échoué à monter à bord, des militants ont alors peint sur sa coque « gas kills » (« le gaz tue ») en grandes lettres blanches. Puis, en rade du Havre, deux plongeurs se sont mis à l’eau pour gêner la progression du méthanier, qui est entré dans le port peu avant 12 h. Le Cape Ann a une capacité de regazéification maximale de 5 milliards de mètres cubes par an, soit 10 % de la demande française. Pour Jérôme Frignet, directeur des programmes de Greenpeace, le pays « n’a pas besoin de ces nouvelles capacités ». Il demande que « ce terminal ne soit pas raccordé au réseau ».

— Agence France-Presse

Argentine

La justice rouvre deux procédures contre la vice-présidente

La justice argentine a rouvert lundi deux procédures, synonymes de potentiels procès, contre la vice-présidente Cristina Kirchner, dans des affaires de blanchiment et d’entrave à la justice, dans lesquelles elle avait bénéficié de non-lieux, selon plusieurs médias. La Chambre fédérale de cassation pénale est revenue sur un non-lieu prononcé en novembre 2021 en faveur de Mme Kirchner et de ses enfants Florencia et Maximo, dans l’affaire dite de « Los Sauces », du nom d’une entreprise immobilière familiale, a rapporté notamment l’agence officielle Telam. L’ex-présidente (2007-2015) y était poursuivie pour avoir mis en place « un système de recyclage de fonds d’origine illégale à travers Los Sauces ». La justice avait jugé les éléments insuffisants. La Chambre a aussi révoqué lundi le non-lieu prononcé en octobre 2021 dans une affaire distincte, où Mme Kirchner était accusée d’entrave au profit de l’Iran.

— Agence France-Presse

Nations unies

Le monde rappelé à ses promesses d’améliorer le sort de l’humanité

Les pays en développement ont réclamé lundi des réformes du système mondial pour que leurs populations les plus vulnérables, frappées de plein fouet par une avalanche de crises, aient une chance de vivre, un jour, l’avenir meilleur qui leur a été promis.

Dans un contexte de tensions géopolitiques sans précédent depuis des décennies, ce sommet sur le développement, qui ouvre la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, risque d’être rapidement éclipsé par la présence du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Le sort des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les États membres de l’ONU en 2015 pour construire un avenir meilleur et plus durable d’ici 2030 est pourtant capital pour « plus de la moitié du monde » laissée pour compte, y compris les pays qui subissent les conséquences de la guerre en Ukraine.

Ces objectifs « portent les espoirs, les rêves, les droits et les attentes de personnes du monde entier », a insisté le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

« L’heure est venue de prouver que vous êtes à leur écoute », a-t-il lancé, insistant sur la lutte contre la faim, l’accélération du développement des énergies renouvelables ou l’accès pour tous à un emploi décent.

À mi-parcours, seulement 15 % de ces ODD sont en bonne voie, beaucoup stagnent et d’autres régressent.

Comme l’espoir que plus un seul des huit milliards d’humains ne souffre de la faim. « Dans notre monde d’abondance, la faim est une tache choquante sur l’humanité », a insisté António Guterres.

« Pas partager »

Sortir de la pauvreté, avoir accès à l’éducation, à l’eau potable ou à une énergie propre, être en bonne santé, lutter contre les changements climatiques ou parvenir à des sociétés en paix, tous ces objectifs de développement sont largement interdépendants.

Et tous sont sapés par les multiples crises qui ont déferlé sur le monde ces dernières années : pandémie de COVID-19, guerre en Ukraine, multiplication des catastrophes climatiques.

Dans une déclaration adoptée par consensus, les pays de l’ONU se sont engagés à agir « sans attendre » pour concrétiser ce « plan d’action pour l’humanité, la planète, la prospérité, la paix et les partenariats, en ne laissant personne de côté ».

« Nous soutenons la réforme de l’architecture financière internationale », ont-ils assuré, alors que de nombreux pays en développement sont paralysés par le poids de leur dette.

Mais ce n’est pas seulement une question de gouvernance, a insisté la première ministre de la Barbade, Mia Mottley. Cela signifierait « de l’argent moins cher » pour « réduire les inégalités et atteindre les ODD ».

« Si le secrétaire général peut parler d’abondance de nourriture et de gens qui meurent de faim, c’est parce que nous choisissons de ne pas agir différemment, nous choisissons de ne pas partager », a-t-elle insisté.

— Agence France-Presse

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.