Vaccination et nouveaux variants

La course se poursuit

Les retards dans la livraison des vaccins et la propagation de variants plus contagieux ont forcé de nombreux pays à adopter des mesures draconiennes afin de limiter la transmission de la COVID-19.

Le vaccin de Moderna est efficace contre les différents variants

Moderna a confirmé lundi que son vaccin est efficace contre les variants britannique et sud-africain. « On s’attend à ce que le régime à deux doses du vaccin Moderna COVID-19 protège contre les souches émergentes détectées à ce jour », a déclaré lundi la société. Une réduction de la protection contre le variant sud-africain a toutefois été observée. Les niveaux d’anticorps « restent au-dessus de ce qui est attendu comme nécessaire pour procurer une protection », a cependant précisé l’entreprise. Les essais ont été réalisés à partir de prélèvements sanguins de huit personnes ayant reçu les deux doses du vaccin et de deux primates immunisés. Moderna a également indiqué qu’elle testerait un candidat booster, soit une dose de rappel supplémentaire contre le variant sud-africain, dans des essais précliniques pour voir si cela serait plus efficace pour stimuler les anticorps.

L’Institut Pasteur met fin à son projet de vaccin

L’Institut Pasteur, en France, a annoncé lundi qu’il arrêtait le développement de son principal projet de vaccin contre la COVID-19, en partenariat avec le groupe Merck, car les premiers essais ont montré qu’il était moins efficace qu’espéré. La décision a été prise après avoir obtenu les résultats des essais de la phase I, lancée en août dernier. « Le candidat vaccin a été bien toléré, mais les réponses immunitaires induites se sont avérées inférieures à celles observées chez les personnes guéries d’une infection naturelle ainsi qu’à celles observées avec les vaccins autorisés contre le SARS-CoV-2/COVID-19 », a indiqué l’Institut Pasteur dans un communiqué. De son côté, le laboratoire français Sanofi, qui avait annoncé en décembre que son vaccin avait pris du retard et ne serait prêt que fin 2021 en raison de résultats moins bons qu’attendu, a indiqué qu’il réfléchissait à produire des vaccins concurrents de celui qu’il développe actuellement.

Masque obligatoire en Autriche

Les Autrichiens de 14 ans et plus sont désormais obligés de porter le masque FFP2, un équivalent du masque N95, dans les transports en commun, les magasins et les services de santé. La mesure s’applique aussi aux enseignants, aux travailleurs en usine et aux personnes du service public, à moins de respecter une distance de deux mètres. Les femmes enceintes, les personnes présentant des contre-indications médicales et le personnel qui accepte de se soumettre à des tests réguliers de dépistage du coronavirus sont toutefois exemptés. Le masque FFP2 filtre 94 % des aérosols comprenant les particules les plus fines. Le ministère de la Santé en France a également déconseillé le port du masque en tissu, qui n’est pas jugé assez protecteur face à l’apparition de nouveaux variants plus contagieux.

Le Royaume-Uni imposera des quarantaines à l’hôtel

Le premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré lundi qu’il envisageait de renforcer les règles de quarantaine à la frontière en raison des nouveaux variants de coronavirus. Selon la chaîne de télévision britannique ITV, le Royaume-Uni devrait annoncer mardi une mise en quarantaine forcée pour les voyageurs arrivant dans le pays en provenance de l’étranger. « Les chaînes d’hôtels nous disent qu’elles s’attendent à ce que le gouvernement annonce une mise en quarantaine forcée pour ceux qui arrivent [mardi] au Royaume-Uni. Les gens seraient mis en quarantaine pendant 10 jours sous sécurité avec tous les repas dans les chambres-prix supérieures à 1500 £ », a indiqué lundi Paul Brand, éditeur de ITV News, sur Twitter. « La décision doit encore être approuvée lors de la réunion des ministres de [mardi], mais plusieurs sources gouvernementales affirment que le désaccord ne concerne que les détails. La politique générale semble assez clouée », a-t-il ajouté.

L’Union européenne s’impatiente

L’Union européenne n’est pas satisfaite des explications données par l’entreprise AstraZeneca pour justifier son retard de livraison des vaccins. La société pharmaceutique devait livrer aux 27 pays de l’UE environ 80 millions de doses d’ici la fin du mois de mars, mais a informé vendredi l’Union européenne que la quantité allait être réduite à 31 millions de doses. L’entreprise n’a également pas été en mesure d’indiquer si les objectifs de livraison pour le deuxième trimestre allaient être atteints. L’Union européenne a jugé la situation inacceptable et s’attend à ce que l’entreprise trouve des solutions et envisage toutes les options possibles pour livrer rapidement les doses. L’Agence européenne des médicaments devrait autoriser le vaccin d’AstraZeneca d’ici la fin de la semaine.

Le variant brésilien a fait son entrée aux États-Unis

Un premier cas du variant brésilien a été détecté aux États-Unis. Les responsables du Minnesota en ont fait l’annonce lundi. Le ministère de la Santé du Minnesota a déclaré que le cas impliquait « un résidant du Minnesota ayant récemment voyagé au Brésil » et que le variant a été détecté par séquençage génomique d’échantillons de sang aléatoires. La personne, un habitant de Minneapolis–St. Paul, a déclaré s’être sentie malade la première semaine de janvier et a été testée le 9 janvier. Le ministère de la Santé du Minnesota teste chaque semaine 50 échantillons aléatoires, afin de surveiller l’apparition de variants. Le variant brésilien, qui se propage à des taux alarmants ces dernières semaines au Brésil, pourrait être plus contagieux que ceux du Royaume-Uni et de l’Afrique du Sud.

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