Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont a annoncé lundi qu’il présenterait sa candidature devant le nouveau Parlement de la Catalogne élu dimanche pour diriger cette région du nord-est de l’Espagne à la tête d’un gouvernement minoritaire regroupant les partis séparatistes.
Malgré la victoire de la branche catalane du Parti socialiste (PSOE) du premier ministre espagnol Pedro Sánchez à ce scrutin, M. Puigdemont a estimé être dans une meilleure position pour former un gouvernement.
« Nous pensons qu’il y a des options pour aller à l’investiture », a déclaré M. Puigdemont, en exil à l’étranger depuis 2017, lors d’une conférence de presse à Argelès-sur-Mer, dans le sud de la France, à quelques kilomètres de la frontière espagnole.
M. Puigdemont, leader de Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), formation de centre droit, a souligné que le leader du Parti socialiste catalan, Salvador Illa, ne disposait pas d’une majorité absolue au Parlement.
Il a indiqué avoir entamé les contacts avec la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), autre grand parti indépendantiste catalan, afin de créer « un gouvernement d’obédience souverainiste ».
Défaite des indépendantistes
Les élections de dimanche ont constitué une lourde défaite pour le courant indépendantiste, qui a perdu la majorité au Parlement, plus de six ans après la tentative de sécession avortée de 2017 que M. Puigdemont, alors président de la région, avait menée et qui l’a contraint à l’exil à l’étranger pour échapper aux poursuites judiciaires.
Les socialistes catalans ont remporté 42 sièges au Parlement régional, qui en compte 135, soit neuf de plus que lors du dernier scrutin de février 2021.
Junts per Catalunya a certes progressé en obtenant 35 sièges, un gain de trois sièges par rapport au précédent scrutin, mais ERC, le parti de l’actuel président régional Pere Aragonès, s’est effondré en n’obtenant que 20 sièges, soit une perte de 13 sièges, alors que la CUP, formation indépendantiste d’extrême gauche, tombait de neuf à quatre sièges. À eux trois, ces partis n’auraient donc que 59 sièges.
Même en incluant les deux sièges d’Alliance catalane, nouvelle formation séparatiste d’extrême droite avec qui Junts, ERC et la CUP ont assuré qu’ils refuseraient de s’allier, les formations indépendantistes resteraient très loin de la majorité absolue de 68 sièges.
M. Puigdemont avait assuré qu’il se retirerait de la politique locale en cas d’échec.
Mais il a indiqué lundi qu’il avait de meilleures chances que M. Illa de former un gouvernement.
— Agence France-Presse