Musique

Du platine pour Loud

Le succès du tube Toutes les femmes savent danser du rappeur québécois Loud ne semble pas vouloir s’essouffler. Alors que la chanson fait un tabac sur Spotify, où elle a été écoutée plus de 7,4 millions de fois, voilà qu’elle a été certifiée Platine par Music Canada. Cette reconnaissance souligne le succès d’une pièce achetée à plus de 80 000 reprises, en exemplaire physique ou en format numérique. Selon le site HHQC.com, la chanson aurait même été téléchargée plus de 100 000 fois. C’est le gérant de l’artiste, Carlos Munoz, qui a appris la nouvelle à son protégé sur scène jeudi soir, alors que ce dernier se produisait à l’Impérial, à Québec. — La Presse

Théâtre

La grande noirceur

Critique
Noir
Mise en scène : Jérémie Niel
Coécrite avec ses interprètes : Evelyne de la Chenelière, Christian Bégin et Justin Laramée
Au Théâtre de Quat’Sous, jusqu’au 9 février
Deux étoiles et demie

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Noir, une pièce produite par Jérémie Niel et sa compagnie Pétrus à l’affiche du Quat’sous, porte très très bien son nom. Au sens propre comme au figuré.

Durant 70 minutes, la scène est plongée dans la pénombre, voire la noirceur totale, parsemée de flashs lumineux, au point où on discerne à peine les silhouettes des acteurs. Ensuite, le récit de cette « comédie fataliste métaphysique » est sombre, obscur et hermétique.

L’argument, résumé par la production : « Quelque part au Québec en 1926. Au fond d’une forêt, trois êtres humains sont perdus, captifs : ils sont manifestement encombrés par un cadavre. Le spectateur, témoin important de l’histoire qui se trame devant ses yeux, assistera à cette intrigue mystérieuse, déroutante. »

Beckett à la puissance 1000 !

Vous voilà donc averti. Cette expérience sensorielle est défendue avec conviction par les interprètes ; et habilement mise en forme par les concepteurs aux éclairages, au décor et au son, notamment grâce au brillant travail sonore de Sylvain Bellemare. L’esthétique de Jérémie Niel est sans compromis. Il dit vouloir fouiller les mécanismes du polar. Mais il ne suffit pas de mettre un fusil dans la main d’un personnage pour faire un polar. 

Noir est une immersion totale dans la face obscure de l’âme humaine, l’animalité de la race humaine et le cul-de-sac de l’humanité.

Dans ce bain d’horreur, on est plus proche de la tragédie grecque que de San-Antonio. À côté de Noir, Samuel Beckett, c’est du théâtre de variétés !

Au bout du compte, on quitte le Quat’Sous avec beaucoup d’interrogations et trop d’interprétations. L’équipe de création donne peu – voire pas du tout – de clés aux spectateurs ; ce qui n’aide pas pour adhérer à cette proposition radicale, solide, mais aussi juvénile par son côté jusqu’au-boutiste.

Si l’hermétisme d’une œuvre, le nihilisme d’une proposition artistique ne vous rebutent pas, vous allez peut-être apprécier Noir. De notre côté, le spectacle nous a perdu quelque part au milieu de sa forêt désenchantée, dans les profondeurs de ses ténèbres.

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