Vie de quartier

Saint-Bruno le huppé

Avec sa montagne, sa station de ski, son parc national, ses arbres matures et sa quiétude, Saint-Bruno-de-Montarville est considéré comme « le Saint-Lambert de la deuxième couronne », c’est-à-dire un endroit relativement huppé qui offre une belle qualité de vie. État de la situation du secteur immobilier et avant-goût des projets de cette ville dont la population n’a pas tellement augmenté depuis 30 ans.

La valeur des maisons à Saint-Bruno est plus élevée que dans les municipalités limitrophes, dont Saint-Basile-le-Grand. Par exemple, pour environ 260 000 $, un premier acheteur aura le choix entre un bungalow des années 70 nécessitant d’importantes rénovations à Saint-Bruno ou une maison similaire, mais datant du milieu des années 80, à Saint-Basile.

« Le marché de Saint-Bruno est devenu trop cher pour les premiers acheteurs », croit Giovanni Marte, courtier immobilier à Via Capitale Avenue.

« C’est vrai, l’accessibilité demeure notre plus grand défi. Malgré tout, les gens qui s’établissent à Saint-Bruno n’achètent pas simplement une maison ; ils achètent une ville et les avantages qu’elle procure », soutient pour sa part Éric Desjean, courtier à ReMax depuis 28 ans.

Aussi, comme c’est le cas partout ailleurs au Québec, les maisons plus cossues (dans ce cas-ci, 600 000 $ et plus) demeurent plus longtemps sur le marché. Ironiquement, l’an dernier, il s’est vendu plusieurs maisons valant plus de 1 million à Saint-Bruno, la plupart situées près du mont Saint-Bruno, la plus petite des 10 collines montérégiennes. « L’automne dernier, j’ai vendu une résidence de 1,1 million qui est demeurée moins d’une journée sur le marché », se félicite Éric Desjean.

Entre les deux, les maisons qui se vendent de 350 000 à 400 000 $ (c’est-à-dire le prix médian des maisons à Saint-Bruno) trouvent preneur sans trop de difficulté.

Patrick, comptable de 33 ans qui travaille à Montréal, a visité avec sa conjointe pas moins de 30 maisons, tant sur la Rive-Sud qu’à Montréal, avant d’arrêter son choix sur Saint-Bruno. Il a payé 335 000 $ pour un bungalow de 1600 pieds carrés construit en 1988.

« Nous habitions déjà à Saint-Bruno, mais dans un condo, dit-il. L’un de nos principaux critères était l’accès aux transports en commun, que nous empruntons tous les jours pour aller travailler. Nous avons fait un achat très réfléchi. Saint-Bruno est une sorte de village, mais avec tous les services. »

« Pour le prix que nous avons payé, nous aurions eu un condo de 1000 pieds carrés à Montréal. »

— Patrick, qui a payé 335 000 $ pour un bungalow de 1600 pi2 à Saint-Bruno

Après des ventes moins heureuses en 2013, l’année 2014 a somme toute été bonne dans le secteur immobilier, affirme Giovanni Marte, de Via Capitale Avenue. « Il y a eu 528 inscriptions en 2014 contre 612 en 2013, dit-il. Et il y a eu 210 ventes en 2014 par rapport à 224 en 2013. Mais les maisons se sont vendues 8 % plus cher en 2014. »

VISION 2035

Saint-Bruno a connu son plus gros boom immobilier et démographique il y a 50 ans. Dans les années 70, la population a presque doublé. Mais de 1981 à 2014, la population (actuellement d’environ 26 000 âmes) ne s’est accrue que de 3000 personnes, explique Martin Murray, maire de Saint-Bruno.

« Notre principal défi est le vieillissement de la population, explique-t-il. Nous devons attirer de jeunes familles. Les maisons doivent donc rester relativement abordables. »

Dans cet esprit, le maire Murray lancera en février 2015 Vision 2035, une consultation publique sur l’avenir de Saint-Bruno. « Nous allons travailler entre autres sur un projet résidentiel de 80 hectares zoné blanc près de la route 116 », dit-il.

« Notre objectif est de nous assurer que le projet soit acceptable et qu’il réponde aux besoins de la population, ajoute le maire Murray. Ce sera un concept d’écoquartier très audacieux. On y favorisera les déplacements à pied, les espaces communs, l’orientation des maisons. Ce sera, de plus, aménagé à deux pas de la gare du train de banlieue. »

Selon Martin Murray, la construction « tourne actuellement au ralenti » à Saint-Bruno. Néanmoins, le plus important projet immobilier des dernières années, Saint-Bruno-sur-le-lac, se poursuit. La construction des phases 4 et 5 de ce quartier cossu, qui ne fait pas l’affaire de tous, est actuellement en cours.

Ventes résidentielles

Saint-Bruno

2004 : 293

2014 : 265

Île de Montréal

2004 : 14 699

2014 : 13 936

SAINT-BRUNO-DE-MONTARVILLE EN BREF

DÉLIMITATIONS

Saint-Bruno-de-Montarville fait partie, depuis 2000, de l’agglomération de Longueuil. La ville est située à l’est de l’autoroute 30, au sud de l’autoroute 20 et de part et d’autre de la Route 116. Les villes limitrophes sont Saint-Hubert (à l’ouest), Sainte-Julie (nord), Saint-Basile-le-Grand (est) et Carignan (sud).

TRANSPORTS EN COMMUN

Saint-Bruno est desservi par le Réseau de transport de Longueuil (RTL), lequel couvre également Boucherville, Brossard, Longueuil et Saint-Lambert. Les allers-retours quotidiens entre Montréal ou Longueuil sont donc nombreux. Saint-Bruno est également desservi par le train de banlieue de l’AMT sur la ligne Saint-Hilaire–Montréal.

PARCS ET INSTALLATIONS SPORTIVES

Saint-Bruno compte plus de 23 parcs à vocations diverses ainsi que 12 courts de tennis, 1 aréna et 1 piscine intérieure, entre autres installations sportives.

HISTOIRE

Saint-Bruno, qui a fait partie de la seigneurie de Montarville de 1710 à 1829,  s’est peu à peu développé grâce à ses six moulins à eau. À la fin du XIXsiècle, les riches familles anglaises de Montréal ont pris d’assaut l’endroit. Le village s’est transformé en ville en 1958. La population y a doublé dans les années 60 et 70. Sa station de ski, fondée en 1964, continue d’attirer des dizaines de milliers de visiteurs chaque hiver. Malgré sa fusion en 2000, puis sa défusion en 2006, Saint-Bruno fait partie de l’agglomération de Longueuil.

Source : Ville de Saint-Bruno-de-Montarville

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.