Tragédie à la garderie de Laval

Une cérémonie sobre pour souligner le premier anniversaire

Deux ballons blancs ont été lâchés dans le ciel bleu de Laval, jeudi matin, lors d’une cérémonie solennelle pour souligner le premier anniversaire de la tragédie dans une garderie de Sainte-Rose, qui a causé la mort de deux enfants et blessé six autres bambins.

Des employées de la garderie et les familles des enfants se sont réunies dans un parc près de la Garderie éducative Ste-Rose, où un autobus s’était encastré pendant la période matinale très achalandée de l’arrivée des petits pour la journée.

Ce matin du 8 février 2023, André Beaudoin, père de deux enfants, avait aidé à sortir des enfants qui se trouvaient sous l’autobus. Il a déclaré jeudi que voir les familles des victimes l’aidait à tourner la page.

M. Beaudoin se souvient que ce matin-là, il a levé la tête et vu l’autobus passer devant lui dans le stationnement de la garderie, alors qu’il débouclait la ceinture de sécurité de son garçon.

Maëva David, âgée de 5 ans, et Jacob Gauthier, âgé de 4 ans, sont morts ce matin-là, alors que six autres enfants ont été hospitalisés.

La garderie avait demandé aux gens de ne pas laisser jeudi de fleurs ni de peluches à l’extérieur du bâtiment, mais plutôt de faire un don aux fondations des hôpitaux qui avaient soigné les petites victimes il y a un an : la Cité-de-la-Santé à Laval et l’hôpital Sainte-Justine à Montréal.

Le chauffeur de l’autobus de la Société de transport de Laval qui a foncé dans la garderie, Pierre Ny St-Amand, a été accusé de deux chefs de meurtre au premier degré et de sept autres chefs, dont tentative de meurtre et voies de fait graves.

L’enquête préliminaire devrait débuter en mars, au palais de justice de Saint-Jérôme – pour une question de disponibilité de salles. L’avocat de Ny St-Amand a indiqué qu’il envisageait de plaider que son client n’avait pas l’intention criminelle de commettre un meurtre au premier degré.

L’accusé, âgé de 52 ans, est toujours détenu à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel, à Montréal. Il avait été jugé apte à être jugé en février 2023, à la suite d’une évaluation psychologique effectuée après son arrestation.

Une évaluation distincte a plus tard été menée sur l’état mental de l’accusé au moment de ses crimes présumés – afin de déterminer s’il devrait être considéré comme « criminellement responsable de ses actes ». Le rapport de cette évaluation a été mis sous scellé par le tribunal en avril 2023.

Analyse de l’Institut national de santé publique du Québec

Le « multitâche numérique » en classe nuirait à l’apprentissage

Pour la prise de notes et la compréhension de textes, à tout le moins, tout indique que les enseignants devraient privilégier le papier et le crayon, estime l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), selon lequel « le multitâche numérique en classe nuit à l’apprentissage ».

L’INSPQ a jugé nécessaire de faire une recension de la littérature sur le numérique en classe. L’analyse, intitulée L’utilisation des écrans en contexte scolaire et la santé des jeunes de moins de 25 ans : effets sur la cognition, recense 19 études ou méta-analyses de 2013 à aujourd’hui.

« L’ensemble des résultats suggère que l’usage des écrans dans un contexte pédagogique pour lire et prendre des notes n’apporterait aucune valeur ajoutée à la compréhension de texte ou à l’apprentissage », et il pourrait même « nuire à la compréhension de texte », est-il écrit.

L’INSPQ précise que la presque totalité des études recensées porte sur des jeunes du postsecondaire. Mais à son avis, « il est possible de présumer que les effets négatifs de la distraction numérique sur la cognition sont également présents, voire plus importants chez les élèves du primaire et du secondaire qui présentent une plus grande immaturité et, donc, une vulnérabilité cérébrale ».

Ces dernières années, le ministère de l’Éducation a beaucoup insisté sur la compréhension de texte, une lacune chez un grand nombre d’élèves.

Or, souligne l’INSPQ, « la majorité des méta-analyses recensées révèlent que la lecture numérique entraîne une diminution de la compréhension de texte par rapport à la lecture papier ».

Comment l’expliquer ? L’INSPQ, en s’appuyant sur les différentes études sur le sujet, cerne trois causes : la fatigue oculaire « pouvant résulter d’une luminosité inappropriée à des appareils numériques individuels » ; le fait qu’à l’écran, on a souvent tendance à lire rapidement ; enfin, le fait « que les repères spatiaux visuels des pages, comme ses quatre coins ou [ses] début et fin, sont instables ».

Léandre Lapointe, responsable du regroupement de l’enseignement de l’enseignement privé à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), est ravi du rapport, qui, dit-il, vient apporter des arguments scientifiques « à ce que vivent et observent les enseignants » depuis des années.

« Peut-être qu’il est temps de tempérer [le recours au numérique en classe] », dit M. Lapointe.

Égide Royer, psychologue et professeur associé à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, juge que cette étude met en lumière l’importance d’un « principe de précaution ». Elle démontre aussi selon lui la nécessité de mettre sur pied un Institut d’excellence en éducation qui pourrait faire des recommandations formelles.

C’est aussi l’avis Julien Prud’homme, professeur de l’UQTR et membre du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST).

« Le fait qu’il revienne à l’Institut national de santé publique de produire la première synthèse québécoise des connaissances sur les écrans à l’école, en 2024, nous montre à quel point il est temps d’amener sur la patinoire le nouvel Institut d’excellence en éducation. C’est le genre d’outil indépendant et sérieux dont l’éducation a besoin, et tout le monde devrait en prendre note. »

Avec la pandémie, la présence du numérique s’est accélérée en classe et dans plusieurs écoles.

Médias

Le chroniqueur automobile Jacques Duval n’est plus

Le chroniqueur automobile Jacques Duval, créateur du célèbre Guide de l’auto, s’est éteint mardi à l’âge de 89 ans.

Sa famille en a fait l’annonce jeudi par voie de communiqué, précisant qu’il était mort « des suites d’une longue maladie ».

« Jacques Duval a toujours été un ardent défenseur de la langue française, d’abord à la radio et à la télé, comme promoteur des interprètes et chansonniers québécois, puis comme chroniqueur automobile, où il a été un réel précurseur, notamment en établissant de nouvelles normes de francisation dans le langage automobile », a déclaré sa famille, jeudi.

Né en 1934 à Lévis, Jacques Duval est entré très jeune dans le monde des médias, dès l’âge de 16 ans, comme annonceur et animateur, d’abord dans différentes radios puis à Télé-Métropole. Il y a notamment créé le concept de « cimetière du disque » qui sera repris par la suite par Claude Rajotte à MusiquePlus.

Il a également eu une fructueuse carrière de pilote automobile au cours de laquelle il a remporté le championnat du Québec à cinq reprises entre 1964 et 1971. Toujours en 1971, il triomphe aux 24 Heures de Daytona, devenant ainsi le premier Canadien à remporter une victoire internationale.

Il propose en parallèle à Radio-Canada un projet de série hebdomadaire sur l’automobile, qui deviendra l’émission Prenez le volant, qu’il animera pendant huit saisons, de 1966 à 1974.

Nombreuses distinctions

En 1967, il crée et publie Le Guide de l’auto, décrit jeudi comme « le best-seller annuel du Québec et le livre de chevet de tous les amateurs d’automobile du Québec ».

En plus d’être chroniqueur automobile à La Presse pendant une quinzaine d’années, il a dirigé Le Guide de l’auto pendant 37 ans, jusqu’en 2004 (sauf une période de quelques années où il travaille pour Ford), avant d’y retourner comme collaborateur entre 2013 et 2015.

Il a également aimé des émissions à Radio-Canada, à TVA, au Canal Vox et à Évasion. « Pendant toutes ces années, son franc-parler était à la fois craint et admiré des manufacturiers automobiles », rappelle-t-on.

Jacques Duval a aussi été intronisé au Temple de la renommée du sport automobile canadien. Puis, en 2011, le gouvernement du Québec lui a décerné le prix Georges-Émile-Lapalme pour son œuvre remarquable et la qualité exceptionnelle de sa contribution au développement culturel de la société québécoise.

Il a publié son autobiographie, De Gilbert Bécaud à Enzo Ferrari, en 2006.

Jacques Duval laisse dans le deuil sa conjointe Suzanne Charest, ses trois enfants, Brigitte, Pierre et François, ainsi que ses cinq petits-enfants.

Policiers de Val-d’Or contre Radio-Canada

Des contradictions dans les témoignages d’une accusatrice

Une journaliste de Radio-Canada a-t-elle bien fait son travail dans un reportage de 2015, en donnant la parole à des femmes autochtones disant avoir été agressées par des policiers de Val-d’Or ? L’avocat des 42 policiers qui poursuivent la société d’État a mis en lumière de nombreuses contradictions dans les témoignages d’une de ces femmes sur les évènements.

De plus, on a appris que l’un des policiers visés par des plaintes pour des violences physiques et sexuelles ne travaillait plus pour la Sûreté du Québec (SQ) depuis plusieurs années au moment des faits allégués dans le reportage.

Les 42 policiers de la SQ de Val-d’Or poursuivent en diffamation Radio-Canada et la journaliste Josée Dupuis, de l’émission Enquête, à cause du reportage « Abus de la SQ : des femmes brisent le silence ». Ils réclament 2,9 millions.

Le procès s’est poursuivi jeudi au palais de justice de Montréal, devant le juge Babak Barin.

Après la diffusion du reportage, le gouvernement avait constitué la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec, présidée par Jacques Viens. Une enquête criminelle avait aussi été confiée au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), mais aucune accusation n’a finalement été portée.

Été ou hiver ?

Jeudi, l’enquêtrice Brigitte Dufresne, du SPVM, a témoigné au sujet des versions contradictoires données par l’une des accusatrices, qu’elle a rencontrée à plusieurs reprises.

« Dans le reportage, elle parlait d’un évènement survenu en hiver. Lors de notre rencontre, elle parlait du mois d’octobre en se référant à la date d’anniversaire d’un de ses enfants », a expliqué Mme Dufresne.

Plus tard, une amie de cette femme, à qui elle s’était confiée, a toutefois affirmé à l’enquêteuse qu’elle était certaine que l’évènement s’était produit en août 2014, parce que c’était le seul moment où elle se trouvait à Val-d’Or.

Tout au long du témoignage de Brigitte Dufresne, il a été répété que la plaignante disait elle-même avoir des problèmes de mémoire, notamment parce qu’à cette période, elle consommait beaucoup d’alcool et de drogue.

L’avocat des policiers, MMarco Gaggino, a aussi soulevé le fait que la femme avait d’abord dit avoir été violentée et abandonnée dans le stationnement d’un Walmart, pour se raviser plus tard et affirmer que c’était plutôt dans le stationnement du poste de police.

L’avocate de Radio-Canada et de sa journaliste, MGeneviève Gagnon, s’est opposée aux questions de la partie adverse en soulignant « qu’on ne peut pas comparer une enquête journalistique à une enquête policière ».

« Par conséquent, ce témoignage n’est pas pertinent parce que Mme Dupuis n’a pas eu accès à l’enquête de Mme Dufresne, qui a été faite après le reportage, par ailleurs. »

MGaggino a rétorqué que la journaliste aurait dû elle aussi rencontrer l’amie de la plaignante pour recueillir sa version. « Ce n’était pas une information inconnue. Elle avait juste à faire exactement la même démarche. Ce n’est pas parce que c’est une policière. Ça ne change rien. On n’a même pas essayé la démarche », a déploré l’avocat.

Les noms de deux policiers ou ex-policiers visés par les allégations de femmes autochtones ont été mentionnés lors du témoignage de l’enquêteuse, mais une ordonnance de non-publication empêche les médias de les révéler pour le moment. Ces noms n’étaient pas mentionnés dans le reportage de Radio-Canada.

Le procès doit se poursuivre pendant 13 semaines.

Pas d’absolution pour l’ex-leader d’Atalante

L’ancien leader du groupe d’extrême droite Atalante va finalement hériter d’un casier judiciaire pour s’être introduit dans les locaux d’un média avec des complices masqués. La Cour d’appel a annulé jeudi la décision de la juge Joëlle Roy d’absoudre Raphaël Lévesque. Une seconde rebuffade pour la magistrate dans ce dossier. La juge Roy avait d’abord acquitté l’ex-leader du groupe d’extrême droite Atalante. Une décision infirmée en 2022 par la Cour d’appel qui l’avait plutôt reconnu coupable d’introduction par effraction. La Cour d’appel avait alors retourné l’affaire à la juge Roy pour l’imposition de la peine. En 2018, Raphaël Lévesque et ses complices masqués étaient entrés dans les locaux du média VICE. L’épisode, qui s’était déroulé sans violence et sans menace, avait néanmoins causé une « insécurité » parmi les journalistes, selon la Cour d’appel. L’ex-militant d’extrême droite a été condamné à neuf infractions depuis 2002.

— Louis-Samuel Perron, La Presse

Prisons fédérales

Le travail des agents correctionnels « de plus en plus dangereux », affirme un syndicat

L’agression violente commise par un détenu contre des employés, lundi à la prison de Port-Cartier, démontre que le métier d’agent correctionnel « est de plus en plus dangereux avec le temps », s’inquiète un syndicat local. Il appelle Ottawa à resserrer les mesures de sécurité rapidement. « Notre travail est de plus en plus dangereux et dur avec le temps, surtout depuis trois ou quatre ans. […] On vit tous les jours avec les pires criminels du Canada », lance Mike Bolduc, président pour le Québec du Syndicat des agents correctionnels du Canada. Mercredi, Service correctionnel Canada avait rapporté qu’un employé avait été victime de voies de fait, lundi à Port-Cartier, en ne donnant toutefois que très peu de détails supplémentaires sur cette affaire. Selon le syndicat, la situation a été minimisée par les autorités. « Dans la réalité, c’est deux agents qui ont été agressés par un détenu, a relaté M. Bolduc. C’est une tentative de meurtre. »

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Aide médicale à mourir

Le Bloc n’appuiera pas C-62 sans un amendement

Le Québec est de nouveau à l’avant-garde dans le dossier de l’aide médicale à mourir et Ottawa doit s’ajuster, selon le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet. Celui-ci a fait parvenir une lettre au premier ministre Justin Trudeau, lui demandant de décriminaliser ce « geste de compassion » après une demande anticipée afin que la loi québécoise puisse s’appliquer pleinement. « Le temps n’est plus au débat sur cette question cruciale : Québec est prêt à agir, vous devez lui donner les outils pour le faire », écrit le chef bloquiste. Le temps presse puisque le gouvernement fédéral doit faire adopter rapidement le projet de loi C-62, dont l’échéance inscrite dans la législation pour son entrée en vigueur est le 17 mars. Pour accélérer le processus, le gouvernement peut soit procéder par bâillon ou par consentement unanime. Le Bloc québécois ne donnera pas son accord sans l’ajout d’un amendement pour permettre les demandes anticipées, estimant qu’Ottawa devrait faire preuve de souplesse.

— Mylène Crête, La Presse

Intercepté à 209 km/h sur l’A15

Un jeune automobiliste se souviendra longtemps de sa virée nocturne à Laval, alors qu’il devra débourser plusieurs milliers de dollars après avoir roulé à très haute vitesse sur l’autoroute 15. Vers 1 h 30 jeudi matin, des policiers de la Sûreté du Québec ont capté un véhicule roulant en direction sud à 209 km/h dans une zone de 100 km/h. Les patrouilleurs ont finalement intercepté la voiture, dans laquelle se trouvaient deux personnes, à Montréal. Le conducteur du véhicule, âgé de 23 ans, a reçu un constat d’infraction de 1939 $ assorti de 24 points d’inaptitude pour ce grand excès de vitesse. Le jeune homme a aussi reçu une amende de 1076 $ parce qu’il conduisait avec un permis sanctionné. Total de la facture : 3015 $. Son véhicule a finalement été saisi pour 30 jours.

— Jean-Philippe Arcand, La Presse

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