UN JOUR DE PREMIÈRES

C’était le jour tant attendu, le début de la vaccination, la lumière au bout du tunnel. Et pourtant, une note discordante : certains employés du système de santé peu empressés d’être vaccinés. Qu’est-ce qui explique cette réticence ? Est-elle inquiétante ? Et pourrait-on les obliger à se faire immuniser ?

soulagement et prudence

Déjà 300 Québécois ont été vaccinés, lundi

Québec et Montréal — Environ 300 Québécois ont reçu lundi une première dose du vaccin contre la COVID-19, lors du coup d’envoi de ce qui s’annonce comme la plus importante campagne de vaccination de l’histoire du Québec.

Gisèle Lévesque, 89 ans, est devenue la première Canadienne à recevoir officiellement le vaccin Pfizer-BioNTech. Il était 11 h 25 lorsque la résidante du CHSLD Saint-Antoine de Québec a reçu sa dose, juste avant une travailleuse de la santé de Toronto.

« J’ai l’espoir que ça va passer. Je demande aux gens de se faire vacciner », a dit Mme Lévesque quelques minutes après avoir reçu la première dose du vaccin.

À Montréal, c’est Gloria Lallouz, 78 ans, qui a été la première vaccinée. « Je ne suis même pas étourdie ! J’attends toujours les effets secondaires, le vertige, mais rien », a lancé à la blague la résidante du Centre hospitalier gériatrique Maimonides.

Ces deux établissements de Québec et Montréal ont été choisis dans le cadre d’un projet-pilote. Chacun devait vacciner 150 résidants ou travailleurs lundi. Cette livraison du vaccin doit permettre à 4875 Québécois de recevoir une première dose dans les prochains jours.

« C’est une très, très belle nouvelle. On pense pouvoir vacciner au-delà de 50 000 personnes d’ici le mois de janvier. C’est très encourageant », a noté la vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, lors d’un point de presse dans la capitale.

Le gouvernement a expliqué avoir choisi de vacciner d’abord dans les CHSLD et les résidences pour personnes âgées, car c’est là que sont constatés 70 % des morts.

« On a besoin de quelques centaines de milliers de vaccins pour vacciner tous les résidants et le personnel des CHSLD et des RPA. Techniquement, une fois que c’est fait, on vient d’éliminer 70 % des décès. Ça va changer le portrait complètement. »

— François Legault, premier ministre du Québec, dans une entrevue lundi à Radio-Canada

Les premières doses sont arrivées aux deux établissements dans des camions UPS en matinée.

Devant le centre Maimonides, l’espoir a pris la forme de deux boîtes blanches réfrigérées tenues à bout de bras par des employés d’UPS, dans une atmosphère à la fois exaltante et agitée.

Des fenêtres du troisième étage de l’établissement pour aînés, des travailleurs masqués en blouse bleue jettent des regards optimistes aux deux livreurs. Ils filment avec leur cellulaire le moment historique. Ça y est, le vaccin est là.

Un immense soulagement pour un infirmier du centre, rencontré sur place par La Presse. « Je me sens tellement privilégié de recevoir le vaccin dès mardi. C’est le début de la fin. Je ne vais pas hésiter une seconde à le recevoir », a-t-il confié, sans vouloir révéler publiquement son identité.

Des employés craintifs ?

L’engouement pour le vaccin a été manifeste auprès des aînés en cette première journée. Au CHSLD Saint-Antoine, seuls deux résidants l’ont refusé.

À Montréal, entre 90 et 95 % des résidants de Maimonides ont consenti au vaccin, selon Francine Dupuis, PDG adjointe du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

Mais la situation semble différente auprès du personnel de la santé. Entre 35 et 40 % des 500 employés de Maimonides ont pour l’instant accepté de recevoir leur première dose, a indiqué Mme Dupuis.

« Je pense que c’est un peu tôt. Tout le monde est dans la fébrilité de la journée, je laisserai passer quelques heures. Ce n’est pas un enjeu aujourd’hui », a assuré le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Le gouvernement a rappelé lundi qu’il n’était pas question de rendre le vaccin obligatoire pour quiconque.

« Pour le moment, on travaille sur une base volontaire. Il y a énormément de gens qui veulent être vaccinés. Ici, au CHSLD Saint-Antoine, on me dit que 100 % des médecins veulent être vaccinés. Ça envoie un bon signal. »

— Geneviève Guilbault, vice-première ministre du Québec

La préposée aux bénéficiaires Mélissa Fouquet n’a quant à elle pas hésité une seconde. Elle a reçu sa première dose lundi à Québec. « J’ai un père septuagénaire. Je pense à lui. Je ne veux pas qu’il l’attrape », a-t-elle dit.

Nadia Khodja, infirmière auxiliaire, est celle qui a vacciné Gisèle Lévesque. « C’est une minorité. La majorité a hâte de se faire vacciner, croit Mme Khodja. Moi, mes collègues ont hâte de se faire vacciner. Quelques-uns sont réticents, peut-être qu’ils attendent à la semaine prochaine ou la suivante. »

Une deuxième dose d’ici 21 jours

Le message du gouvernement était clair lundi : le début de la vaccination ne signifie pas la fin de la vigilance.

« Je vous en supplie, on continue de suivre les règles encore quelques semaines », a dit Mme Guilbault.

« Il faut continuer d’être très, très, très prudents. On ne voudrait pas gâcher la fin du marathon par une mauvaise performance à la grande finale. »

— Geneviève Guilbault, vice-première ministre du Québec

Rappelons que le vaccin de Pfizer nécessite deux doses à 21 jours d’intervalle. Selon le fabricant, l’efficacité du vaccin entre les deux doses serait de 52 %, puis de 95 % une fois la seconde dose reçue.

Par ailleurs, les autorités sanitaires ne savent pas exactement pour l’instant si le vaccin permet d’éradiquer la transmission.

« Ce qu’on sait du vaccin de la compagnie Pfizer après les essais cliniques, c’est que c’est un vaccin qui permet de réduire la morbidité sévère, la mortalité. On a besoin de plus de recul pour pouvoir savoir si on va être en mesure de réduire complètement la transmission », a dit le DAndré Dontigny, directeur de santé publique de la Capitale-Nationale.

Malgré ces bémols, le gouvernement a salué lundi une « journée historique pour le Québec ». « On voit la lumière au bout du tunnel après un grand marathon qui dure depuis neuf mois », a déclaré le ministre Dubé.

La vaccination débute aux États-Unis

Une infirmière new-yorkaise est devenue lundi la première Américaine vaccinée contre la COVID-19, symbole d’espoir pour le pays le plus endeuillé du monde, qui vient de franchir le seuil dramatique de 300 000 personnes mortes de la maladie. « Premier vaccin administré. Félicitations aux États-Unis, félicitations au MONDE ! », a tweeté le président Donald Trump dans les minutes suivant l’injection, survenue six jours après les premières vaccinations au Royaume-Uni, premier pays à avoir autorisé l’antidote des laboratoires Pfizer/BioNTech. Peu après, le président désigné Joe Biden, qui doit prendre ses fonctions en janvier, tweetait à son tour : « Gardez espoir, des jours meilleurs arrivent. » Après s’être fait piquer devant les caméras dans un grand hôpital new-yorkais, Sandra Lindsay, infirmière en soins intensifs, a affirmé en souriant se sentir « très bien ». L’arrivée du vaccin « signifie espoir, guérison, le retour de la santé publique », a déclaré cette femme noire, « fière de promouvoir la confiance en un vaccin » que 39 % des Américains disaient ne pas vouloir prendre début décembre, avec une méfiance particulière dans les minorités noire et hispanique. D’autres soignants, notamment en Pennsylvanie, et dans l’Iowa, ont été vaccinés dès lundi matin.

— Agence France-Presse

Centre hospitalier gériatrique Maimonides

Les employés hésitants face au vaccin

L’ambivalence par rapport à la vaccination persiste chez les employés du Centre hospitalier gériatrique Maimonides de Côte-Saint-Luc, où ont été administrées les premières doses, lundi.

Francine Dupuis, PDG adjointe du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, estime qu’entre 35 % et 40 % des employés du centre ont l’intention de se faire vacciner. Les autres ont préféré attendre. On ne parle pas de résistance, mais d’hésitation.

N’étant pas autorisés à parler aux médias, les travailleurs interrogés par La Presse ont demandé l’anonymat. « Non, pas question de me faire vacciner dans les prochains jours. C’est beaucoup trop tôt », a tranché une préposée aux bénéficiaires qui préfère attendre un peu, par crainte de possibles effets secondaires.

C’était aussi l’avis de deux infirmières rencontrées sur place vers midi. « C’est un choix difficile quand on n’a pas toute l’information. C’est [le vaccin] arrivé très vite, on préfère attendre un peu avant de prendre une décision », a dit l’une d’entre elles. Au contraire de ces employés, qui se sentaient comme des « cobayes », d’autres n’étaient aucunement hésitants.

« Après des mois, on a finalement cette bonne nouvelle et on a la chance de faire partie des premiers. Je sais que certains collègues hésitent, mais je demeure confiant. »

— Un infirmier qui profitait d’une courte pause

De passage pour visiter son mari qui réside au Centre Maimonides, une femme s’est inquiétée du refus de certains employés de se faire vacciner. « Ils ont le droit, on ne doit pas forcer les gens. Mais franchement, je trouve que c’est un mauvais choix. Mon mari sera vacciné dans les prochains jours. On attendait tous ça. »

Pas surprenant, selon une étude

Que le personnel de la santé ne se rue pas sur les premières doses n’est pas si surprenant à la lecture d’une étude de l’Institut national de santé publique du Québec, portant celle-là sur la vaccination contre la grippe saisonnière. Lors de la campagne de 2017-2018, parmi les travailleurs de la santé, seulement 41 % s’étaient fait vacciner.

En entrevue, Jacques Létourneau, président de la CSN, souligne que son organisation « va soutenir la santé publique et appeler les travailleurs à se faire vacciner ».

« Bien sûr, il n’y aura pas d’obligation, on est dans la sensibilisation. »

Que dit la loi ?

Mais pourrait-il y avoir une obligation légale ? MIsabelle Martin, professeure de droit du travail à l’Université de Montréal, souligne que la jurisprudence à ce sujet est presque inexistante.

En gros, explique-t-elle, l’article 1 de la Charte des droits et libertés interdit toute atteinte à l’intégrité physique de la personne. Mais à l’article 9,1, la même Charte précise que les droits ne sont pas absolus et qu’ils peuvent être limités quand il n’y a pas moyen de faire autrement.

Lors de la grippe H1N1, évoque MMartin, les employés de la santé avaient été incités à se faire vacciner contre la grippe saisonnière et à prendre du Tamiflu. Une employée qui travaillait dans un centre où il y avait eu éclosion de H1N1 et qui avait refusé ces précautions avait été momentanément exclue du travail, ce qu’elle a contesté devant les tribunaux, alléguant le droit à son intégrité physique.

La Cour supérieure ne lui a pas donné raison, note MMartin, parce que « la Charte ne protège pas des conséquences économiques » que l’on subit et parce que l’employée n’avait pas non plus été obligée de se faire vacciner.

Les circonstances exceptionnelles pourraient-elles carrément obliger des gens à se faire vacciner, cette fois ? « Normalement, l’employeur n’a pas ce pouvoir-là. Les circonstances exceptionnelles d’une pandémie pourraient-elles amener les tribunaux à trancher en ce sens ? Je ne le sais pas », répond MMartin.

En tout cas, pour l’heure, la population espère fortement que les travailleurs de la santé acceptent de se faire vacciner, à en croire un sondage Angus-Reid réalisé entre le 8 et le 11 décembre. Des 1603 répondants (des adultes canadiens), 71 % ont dit estimer que la vaccination devrait être obligatoire pour les travailleurs de la santé.

La vaccination débute aux États-Unis

Une infirmière new-yorkaise est devenue lundi la première Américaine vaccinée contre la COVID-19, symbole d’espoir pour le pays le plus endeuillé du monde, qui vient de franchir le seuil dramatique de 300 000 personnes mortes de la maladie. « Premier vaccin administré. Félicitations aux États-Unis, félicitations au MONDE ! », a tweeté le président Donald Trump dans les minutes suivant l’injection, survenue six jours après les premières vaccinations au Royaume-Uni, premier pays à avoir autorisé l’antidote des laboratoires Pfizer/BioNTech. Peu après, le président désigné Joe Biden, qui doit prendre ses fonctions en janvier, tweetait à son tour : « Gardez espoir, des jours meilleurs arrivent. » Après s’être fait piquer devant les caméras dans un grand hôpital new-yorkais, Sandra Lindsay, infirmière en soins intensifs, a affirmé en souriant se sentir « très bien ». L’arrivée du vaccin « signifie espoir, guérison, le retour de la santé publique », a déclaré cette femme noire, « fière de promouvoir la confiance en un vaccin » que 39 % des Américains disaient ne pas vouloir prendre début décembre, avec une méfiance particulière dans les minorités noire et hispanique. D’autres soignants, notamment en Pennsylvanie, et dans l’Iowa, ont été vaccinés dès lundi matin.

— Agence France-Presse

Vaccination

Les craintes sont-elles justifiées ?

Près de 300 Québécois se sont fait vacciner, lundi, alors que bon nombre de personnes – notamment des employés de la santé – continuent d’exprimer leurs réticences. Ces craintes sont-elles justifiées ? Entrevue avec la Dre Anne Gatignol, professeure et virologue à l’Université McGill spécialisée dans les virus émergents.

Beaucoup d’employés de la santé passent leur tour. Est-ce de mauvais augure dans la quête de l’immunité collective ?

Il ne faut pas trop s’inquiéter de cette réticence. De toute façon, pour l’instant, il n’y a pas assez de doses pour tout le monde. Mieux vaut les donner au personnel de la santé et aux personnes âgées qui souhaitent se faire vacciner. Il faut respecter la volonté de chacun, ne pas mettre trop de pression, ne pas chercher à policer les gens. Plus il y aura de personnes vaccinées, plus cette peur d’être parmi les premiers se dissipera tout naturellement, à mon avis.

Vous-même, vous ferez-vous vacciner ?

Je crois bien que oui. Ce que l’on pourrait redouter, c’est une forte réaction allergique. Mais je me suis beaucoup penchée sur la question ces dernières semaines et j’ai été notamment rassurée de savoir qu’on a modifié l’ARN du vaccin pour éviter des réactions allergiques importantes. À mon avis, les bénéfices de recevoir le vaccin dépassent de beaucoup les risques.

Tout de même, ces vaccins à ARN reposent sur une technologie toute nouvelle, ce qui n’est pas rassurant...

Il est vrai que c’est tout nouveau pour l’humain et que ç’a été fait en un temps record. Mais la technologie existe depuis 10 ans. On l’a retrouvée dans des vaccins pour les animaux et elle a aussi été employée pour certaines pathologies chez l’humain, comme en oncologie.

Mais qui sait si, dans 10 ou 20 ans, on ne découvrira pas que les vaccins auront eu un impact durable sur la fertilité des Terriens ? Ou qu’ils leur auront donné une maladie terrible ?

Vrai, le risque zéro n’existe pas, et on n’a pas le recul nécessaire pour savoir s’il y aura des effets à long terme. Mais le risque m’apparaît limité dans la mesure où l’ARN se dégrade très vite une fois qu’il se retrouve dans la cellule.

Et les enfants ? Comme parent, cela peut être stressant de prendre une décision à leur place.

Les enfants sont loin d’être priorisés, et quand ce sera leur tour, dans six mois, on aura eu encore plus d’informations.

À en croire les réticences de tant de gens à se faire vacciner, l’immunité collective est loin d’être certaine. Si on ne l’atteint pas, ce sera la COVID-19 à très long terme et ses confinements intermittents ?

Il faudrait que 70 % des gens se fassent vacciner. Si on n’en arrivait qu’à 60 %, peut-être que l’on continuerait de vivre avec la COVID-19. Mais dans la mesure où le taux de mortalité serait beaucoup plus faible que maintenant, on pourrait peut-être s’en accommoder, comme c’est le cas avec la grippe saisonnière, qui fait un certain nombre de victimes chaque année.

On ne parle que de vaccins. Peut-on aussi espérer de bonnes nouvelles, bientôt, sur le front des traitements, comme celui sur lequel vous travaillez vous-même ?

D’abord, il ne faut pas oublier que d’autres types de vaccins, basés sur des technologies différentes, sont aussi attendus. Des traitements viendront aussi s’ajouter au tableau, comme ces cocktails d’anticorps [de synthèse] qu’a reçus Donald Trump, le Regeneron. Seulement, ce type de traitement est très cher à produire. Une entreprise américaine a par ailleurs commencé à fabriquer des petits ARN interférents, un traitement à administrer par injection intranasale en tout début de maladie, comme c’est le cas pour le traitement sur lequel je travaille.

Vaccin Pfizer-BioNTech

autre livraison de 30 000 doses ou plus la semaine prochaine

Ottawa — Après l’arrivée des 30 000 premières doses du vaccin Pfizer-BioNTech sur le sol canadien, le gouvernement fédéral s’attend à en recevoir une quantité équivalente, voire supérieure, la semaine prochaine.

La ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, qui s’était déplacée à l’aéroport de Mirabel pour superviser l’arrivée de la précieuse cargaison, dimanche soir, a exprimé lundi sa satisfaction de voir la campagne de vaccination contre la COVID-19 se mettre en branle.

En conférence de presse à Ottawa, elle a réitéré que 249 000 doses arriveront au pays d’ici la fin de l’année, ce qui signifie qu’à raison de deux doses par personne, environ 125 000 Canadiens seront inoculés en 2020, le calendrier ayant été devancé de quelques semaines par rapport à ce que l’on avait prévu.

Lorsqu’on lui a demandé si les sites de vaccination dans les provinces et les territoires en étaient à un degré de préparation qui aurait pu leur permettre de recevoir davantage de cargaisons en provenance de l’usine belge de Pfizer au cours du mois de décembre, la ministre est restée plutôt vague.

« Évidemment, dans notre fédération, il y a différents niveaux de préparation […], mais nous travaillons vers un objectif commun, soit de faire en sorte que les fournisseurs de vaccins puissent livrer leurs produits au Canada et les envoyer aux provinces et territoires aussitôt que possible. »

— Anita Anand, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement

Dans une entrevue accordée à La Presse quelques heures avant l’approbation du vaccin, mercredi dernier, le directeur général et responsable des vaccins chez Pfizer Canada, Fabien Paquette, a dit qu’il était « difficile » de bonifier le volume d’envoi de doses du vaccin avant que ces centres « soient fin prêts ».

« Assez impressionné »

Le major général Dany Fortin, à qui le gouvernement libéral a confié les commandes de la mission vaccination, a dit lundi que tout se déroulait « très bien », « conformément au plan », et qu’il était « assez impressionné » de la fluidité de l’opération. Il a laissé entendre que la quantité de doses à venir dans la semaine prochaine pourrait s’avérer « significativement plus élevée » que 30 000.

Et si le premier jour a beau avoir été un succès, il ne faut pas perdre de vue l’objectif, qui est d’inoculer l’ensemble de la population d’ici septembre 2021, a semblé vouloir communiquer le haut gradé. « De toute évidence, nous devrons surveiller étroitement la distribution de la plus précieuse des marchandises […] dans un vaste pays, en plein milieu de l’hiver […] La météo sera un facteur », a-t-il noté.

Au total, en incluant les options d’achat, on pourrait recevoir jusqu’à 414 millions de doses. Santé Canada a signalé la semaine dernière que le candidat vaccin le plus avancé était celui de Moderna. Les autres vaccins les plus prometteurs sont ceux d’AstraZeneca, développé avec l’Université d’Oxford, et de Johnson & Johnson.

485 millions en aide internationale

Ces derniers jours, en même temps que l’opposition à Ottawa fustigeait les libéraux en disant redouter que les Canadiens ne se fassent pas vacciner assez nombreux, assez vite, d’autres les accusaient de chercher à faire main basse sur des caisses et des caisses de vaccins et d’en priver les pays moins développés.

Le gouvernement Trudeau a toutefois débloqué plus d’une fois d’imposantes sommes consacrées à des campagnes de vaccination à l’international, plaidant que l’éradication du virus devait faire l’objet d’une coopération multilatérale.

Lundi, la ministre du Développement international, Karina Gould, a annoncé une autre injection d’argent : Ottawa allongera 485 millions de dollars d’argent frais pour appuyer l’effort de lutte contre la pandémie dans les pays en voie de développement.

De cette somme, 230 millions de dollars iront à l’UNICEF pour lui permettre d’acquérir jusqu’à 3 millions de traitements à base de nouveaux anticorps thérapeutiques contre la COVID-19. L’autre enveloppe de 255 millions de dollars ira à une initiative internationale visant à former des travailleurs de la santé de première ligne pour l’administration des vaccins et des traitements contre la COVID-19.

— Avec La Presse Canadienne

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.