COVID-19

La sixième vague se profile

La cinquième vague est à peine terminée qu’une sixième surgit à l’horizon : le directeur national de santé publique par intérim, le DLuc Boileau, a fait le point en conférence de presse dimanche, sans annoncer de nouvelles restrictions sanitaires.

« Si la tendance se maintient, on est en route vers une sixième vague », a indiqué le DBoileau, à la lumière de la récente hausse des cas au Québec. Actuellement, 8600 travailleurs de la santé sont absents du travail en raison de la COVID-19, en hausse de 60 % en une semaine, a-t-il aussi indiqué.

L’absentéisme des professionnels du milieu hospitalier demeure une préoccupation. « Il y a une poussée forte de ce côté-là et quand on est dans des régions, il faut surveiller [cette situation] », a reconnu le DBoileau.

En effet, pour le moment, la hausse des cas et des hospitalisations survient dans des régions comme la Côte-Nord, la Gaspésie, le Saguenay et les Îles-de-la-Madeleine. « Ces régions-là ont moins de ressources hospitalières, comparativement aux grands centres comme Montréal », soulève la Dre Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. « Elles risquent donc d’être plus touchées par l’absentéisme au travail. »

« [Ce nombre d’absents], c’est encore la moitié de ce qu’on a vécu avec Omicron », observe de son côté le virologue Benoit Barbeau, professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). « Si la tendance se maintient, ça pourrait devenir plus important. Il ne faut pas nécessairement s’inquiéter, estime-t-il, mais être vigilant. »

Pas de nouvelles restrictions

Dimanche, 1088 personnes étaient hospitalisées au Québec en raison de la COVID-19, soit une hausse de 40 patients par rapport à samedi. Ces nouveaux cas ont porté la moyenne quotidienne calculée sur 7 jours à 1857. La tendance était ainsi en hausse de 62 % sur une semaine. Cinq décès supplémentaires liés au virus ont aussi été rapportés.

La Santé publique n’est toutefois pas encore en mesure de confirmer que le Québec vit une sixième vague. Pour Benoit Barbeau, « les indicateurs [de l’arrivée de cette vague] sont là au Québec, au niveau des données, mais aussi en Europe ».

Pour la Santé publique, ce bond dans les cas de COVID-19 était « un risque calculé » dû à la levée de plusieurs mesures gouvernementales concernant la situation sanitaire, a détaillé le DBoileau lors du point de presse. Même s’il faut « apprendre à vivre avec le virus », le directeur national de santé publique conseille aux Québécois – particulièrement aux personnes âgées et vulnérables – de demeurer prudents.

À noter que la campagne nationale pour l’administration d’une quatrième dose de vaccin pour tous n’a pas encore été enclenchée, a précisé le DBoileau.

Une responsabilité commune

« Je pense que ce point de presse, c’était vraiment pour rappeler à la population que chacun, sur le plan individuel, a une responsabilité pour diminuer la circulation du variant BA.2 », analyse la Dre Borgès Da Silva. Selon elle, même si la période d’isolement a été raccourcie à cinq jours, les Québécois devraient restreindre au maximum les contacts pendant 10 jours, parce qu’ils peuvent encore être contagieux. « Pas de party, on garde les gestes barrières, sinon on va être un vecteur de transmission ! », soutient-elle.

Du côté de la Santé publique, le message est clair : « Pour l’instant, on continue à porter le masque, à se laver les mains et à pratiquer la distanciation sociale », recommande le Dr Boileau.

Si les Québécois doivent donc encore s’attendre à maintenir le port du masque jusqu’à la mi-avril, la Santé publique ne prévoit pas l’ajout de mesures semblables à celles de l’hiver dernier, comme la fermeture des commerces et des restaurants.

« Il faut juste être conscient et responsable par rapport au fait que le virus circule », renchérit le DBarbeau. À son sens, l’arrivée du printemps, avec la possibilité d’activités à l’extérieur et d’ouverture des fenêtres, devrait contribuer à limiter la propagation du virus. « On peut être optimiste qu’on ne vivra pas ce qu’on a vécu en janvier », estime le virologue.

— Avec la collaboration de Pierre-André Normandin, La Presse

Plus de 1800 nouveaux cas, 56 personnes aux soins intensifs

Dimanche, 1884 cas de COVID-19 supplémentaires ont été rapportés. Les cas sont toutefois moins représentatifs en raison des limites dans l’accès aux tests de dépistage par PCR. Les 1088 personnes qui sont hospitalisées dans la province représentent une hausse de 10 % sur une semaine. Aux soins intensifs, les 56 patients représentent une augmentation de 24 % sur une semaine. Les 5 nouveaux décès portent la moyenne quotidienne à 9. La tendance est en baisse de 26 % sur une semaine. Au total, 86,7 % des Québécois ont reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19 et 82,9 %, deux doses. La moitié des Québécois ont reçu une troisième dose.

Trois élus atteints de la COVID-19

La députée libérale Christine St-Pierre, le ministre des Transports, François Bonnardel, et le maire de Laval, Stéphane Boyer, ont contracté la COVID-19. Les trois politiciens ressentent de « légers symptômes » et poursuivront leurs activités professionnelles à distance. « Je me suis levée ce matin avec un léger mal de gorge, a annoncé Christine St-Pierre sur Twitter dimanche. En après-midi, j’ai effectué un test #Covid_19 qui est positif. Je me sens bien et je vais suivre les consignes sanitaires à la lettre », a gazouillé la porte-parole de l’opposition officielle en matière de culture et de communications. Un peu plus tôt, M. Bonnardel en avait aussi fait l’annonce sur les réseaux sociaux. Le maire de Laval, Stéphane Boyer, avait également annoncé en début de journée avoir contracté le virus. La vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, n’est pas atteinte de la COVID-19, mais doit tout de même s’isoler par précaution, sa fille de 4 ans ayant contracté le virus.

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