Affaires controversées de Hunter Biden

McCarthy lance une enquête en destitution contre biden

Washington — Le chef républicain de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, a annoncé mardi lancer une enquête en destitution du président Joe Biden sur les affaires controversées de son fils à l’étranger.

« Je demande à une commission de la Chambre d’ouvrir une enquête formelle en destitution », a déclaré le ténor républicain du Congrès, estimant que le dirigeant démocrate avait « menti » au peuple américain.

La Maison-Blanche a immédiatement dénoncé cette enquête, lancée à un peu plus d’un an de la présidentielle de 2024, accusant les républicains de recourir à la « pire des manœuvres politiciennes extrêmes ».

« Culture de corruption »

La Constitution américaine prévoit que le Congrès peut destituer le président en cas de « trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ».

Les républicains de la Chambre des représentants, majoritaires depuis janvier, instruisent une série d’enquêtes parlementaires sur les affaires du fils cadet de Joe Biden.

Ces élus ont « identifié des allégations sérieuses et crédibles sur la conduite du président Biden », a assuré Kevin McCarthy, accusant le démocrate d’alimenter une « culture de la corruption ».

« Le président Biden a menti au peuple américain sur ce qu’il savait des transactions commerciales de sa famille à l’étranger. »

— Kevin McCarthy, président républicain de la Chambre des représentants

« Les républicains de la Chambre ont enquêté sur le président pendant neuf mois et n’ont pas trouvé une seule preuve d’un acte répréhensible », a rétorqué Ian Sams, porte-parole de la Maison-Blanche, sur le réseau social X.

Cette enquête n’a toutefois pour l’instant presque aucune chance d’aboutir à la destitution de Joe Biden, son parti étant majoritaire au Sénat. La chambre haute serait en effet appelée à juger le président s’il était inculpé par les élus.

Hunter, fils à problèmes

Hunter Biden, ancien homme d’affaires de 53 ans, est devenu une cible privilégiée de la droite américaine.

Les élus lui reprochent notamment d’avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine alors que Joe Biden était vice-président de Barack Obama (2009-2017), en tirant profit du nom et des réseaux de son père.

Le président de 80 ans a toujours soutenu publiquement son fils, au passé semé de dépendances, également aux prises avec la justice, accusé de détention illégale d’arme à feu.

L’ouverture d’une procédure de destitution est réclamée depuis des mois par l’aile trumpiste du Parti républicain, avec laquelle le chef Kevin McCarthy a dû faire de nombreux compromis pour accéder au perchoir en janvier.

Plusieurs élus modérés du Parti républicain s’opposent toutefois à l’ouverture de cette enquête, de peur de transformer la procédure en exercice purement partisan.

Cette enquête sera pilotée par James Comer, chef de la commission d’enquête de la Chambre, et Jim Jordan, à la tête de la commission judiciaire – deux détracteurs de Joe Biden.

« Sur la base des preuves à notre disposition, nous soutenons l’ouverture d’une enquête de destitution », ont déclaré ces alliés de Kevin McCarthy dans un communiqué commun.

Johnson, Clinton, Trump

Les démocrates répondent que ces efforts de la droite ne sont que des paravents servant à occulter les démêlés judiciaires qui s’accumulent pour Donald Trump. L’ancien président de 77 ans, qui pourrait de nouveau affronter Joe Biden en novembre 2024, a été inculpé quatre fois en moins de six mois.

« Il n’y a aucune preuve dans ce dossier, juste un ordre lancé par Trump pour destituer » son rival politique, a dénoncé l’élue démocrate Debbie Wasserman Schultz.

Jamais un président n’a été destitué dans l’histoire américaine. Trois ont été mis en accusation : Andrew Johnson en 1868, Bill Clinton en 1998 et Donald Trump en 2019 et en 2021. Mais tous ont été finalement acquittés.

Richard Nixon a préféré démissionner en 1974 pour éviter une destitution certaine par le Congrès en raison du scandale du Watergate.

Une première depuis 1961

Peine de mort confirmée pour un ancien major américain

Une cour d’appel militaire a confirmé lundi la sentence de peine de mort imposée à l’ex-major Nidal Hasan, reconnu coupable d’avoir tué 13 personnes, dont une soldate enceinte, et fait une trentaine de blessés dans une fusillade commise à Fort Hood au Texas le 5 novembre 2009. La major Hasan, qui était aussi psychiatre, avait reconnu son geste lors d’un procès tenu en première instance en 2013. Sa requête, présentée à la Cour d’appel, avait pour but de renverser la sentence de peine de mort. « Après avoir soigneusement examiné les questions soulevées et le dossier, nous concluons que l’appelant n’a droit à aucune réparation », a estimé le tribunal militaire. Selon des experts, l’intimé a cependant encore des recours à sa portée : contester la décision en démontrant des errements du juge, porter sa cause en Cour suprême et, ultimement, demander une grâce au président en fonction. Le dernier militaire à avoir été exécuté – par pendaison – est le soldat John Bennett, le 13 avril 1961. Quatre anciens soldats américains sont actuellement dans le corridor de la mort.

— André Duchesne, La Presse, d’après Army Times

Frontière américano-mexicaine

La route migratoire terrestre la plus dangereuse au monde, selon un rapport

La frontière entre les États-Unis et le Mexique a été la « route migratoire terrestre la plus dangereuse au monde » en 2022, avec 686 morts ou disparus recensés, selon un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) publié mardi. « Ce chiffre représente près de la moitié des 1457 migrants morts et disparus » recensés sur le continent américain pour 2022, « année la plus meurtrière » depuis que le projet Migrants disparus de l’OIM a débuté en 2014, selon cette source. « En 2022 ont été enregistrés 668 décès de personnes migrantes (100 femmes, 454 hommes, 31 mineurs et 83 de sexe et d’âge indéterminés) » à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, a précisé ce rapport annuel, selon un communiqué. Les principales causes de décès le long de l’immense frontière entre les États-Unis et le Mexique sont la noyade (212), les accidents en véhicules ou les morts dues à un transport dangereux (71), les conditions climatiques extrêmes et l’absence d’un abri, de nourriture et d’eau (156). — Agence France-Presse

Fin des prestations pour la COVID-19

La pauvreté des enfants a plus que doublé

La pauvreté des enfants aux États-Unis a plus que doublé et le revenu médian des ménages a diminué l’année dernière lorsque les prestations gouvernementales liées à la pandémie de coronavirus ont expiré et que l’inflation a continué d’augmenter, selon des chiffres publiés mardi par le Bureau du recensement des États-Unis. Dans un même temps, le taux de pauvreté officiel des Noirs américains, à 17,1 % (contre 11,5 % pour le taux de pauvreté officiel global), est tombé à son plus bas niveau jamais enregistré et les inégalités de revenus ont diminué pour la première fois depuis 2007 si l’on considère le revenu avant impôts. Cependant, les inégalités de revenus se sont accrues lorsque l’on utilise le revenu après impôt, un autre résultat de la fin des crédits d’impôt à l’ère de la pandémie. Le taux de mesure supplémentaire de pauvreté pour les enfants a bondi de 7,2 points de pourcentage pour atteindre 12,4 % en 2022, selon le Bureau du recensement. Le revenu médian des ménages en 2022 était de 74 580 $, soit une baisse de 2,3 % par rapport à 2021.

— Associated Press

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