Lieux publics fermés

Masques obligatoires dès samedi

Québec — Le port du masque sera obligatoire dans les lieux publics fermés partout au Québec dès le samedi 18 juillet, annoncera le premier ministre du Québec, François Legault, ce lundi.

Les commerçants auront la responsabilité de refouler tout client sans couvre-visage. S’ils sont pris en défaut d’accueillir des personnes ne portant pas de masque, ils s’exposeront à une amende de 1000 $ à 6000 $. De son côté, le citoyen récalcitrant, qui boude le masque et se présente à la porte de lieux publics clos malgré tout, ne sera pas réprimandé par les autorités.

À compter de ce lundi, il faut porter un masque dans les transports en commun, et ce, dans l’ensemble du Québec. Cette obligation s’étendra le 18 juillet à tous les lieux publics fermés : boutiques, supermarchés, centres commerciaux, cinémas, restaurants, bars, bibliothèques, etc.

François Legault le confirmera en conférence de presse à Montréal, aux côtés du directeur national de santé publique, le DHoracio Arruda, qui a fait une recommandation en ce sens au gouvernement dès la semaine dernière. Il sera également accompagné du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et de la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau.

Québec impose cette mesure à temps pour la fin de semaine marquant le début des vacances de la construction. Cette période représentera le plus grand mouvement de personnes entre les régions du Québec depuis le début de la pandémie de COVID-19, après la semaine de relâche. Le gouvernement veut s’assurer de limiter la transmission du coronavirus.

Il constate une augmentation, légère, des cas de COVID-19 au Québec. On détecte autour de 100 nouveaux cas par jour, alors que l’on était sous cette barre il n’y a pas si longtemps. Certes, on est loin de la recrudescence que vivent certains États américains en ce moment. Mais le gouvernement veut s’assurer d’éviter un dérapage semblable. Notons cependant qu’il n’a pas atteint l’objectif de 14 000 tests de dépistage par jour depuis le 29 mai – on en était à 10 000 vendredi, mais à aussi peu que 7000 lundi dernier.

L’obligation du port du masque était dans ses cartons depuis un bon moment déjà, mais l’annonce de la mairesse Valérie Plante de l’imposer à Montréal à compter du 27 juillet a bousculé ses plans. D’autres municipalités du Québec ont pris les devants et ont déjà adopté la mesure. Mont-Royal devait l’annoncer aujourd’hui, pour une entrée en vigueur le 27 juillet, mais l’annonce de Québec lui coupera l’herbe sous le pied. Des politiques différentes d’une ville à l’autre risquaient de provoquer la confusion, a conclu le gouvernement, qui se retrouve lui-même à la remorque d’autres administrations.

À Toronto, le masque est obligatoire depuis une semaine, et d’autres villes ontariennes lui ont emboîté le pas.

Des maires de la Communauté métropolitaine de Montréal ont fait pression pour que le gouvernement impose le port du masque partout en même temps à des fins de cohérence. D’autres ont tout simplement jugé que c’était à lui de trancher la question. Dans un cas comme dans l’autre, la balle se retrouverait dans le camp de Québec.

Les commerçants et leurs employés devront s’assurer de ne pas accueillir une personne sans masque. Les amendes de 1000 $ à 6000 $ en cas d’infraction sont les mêmes que celles prévues à la Loi sur la santé publique. Les policiers et les inspecteurs de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail seront chargés d’imposer les amendes.

Publicités au ton dramatique

Québec accompagnera la nouvelle consigne d’une vaste campagne publicitaire. Certains messages auront un ton dramatique – une première depuis le début de la pandémie. Pour inciter la population à porter le masque, on fera planer le risque du retour au confinement. « On ne veut pas revivre ça », résumera-t-on. Un autre concept élaboré par le gouvernement est d’appeler les citoyens à choisir le masque qu’ils préfèrent : le couvre-visage artisanal ou le respirateur des soins intensifs d’un hôpital.

Québec s’inquiète du relâchement dans le respect des consignes sanitaires. La Direction de santé publique de Montréal a causé un choc le week-end dernier en demandant à toute personne ayant fréquenté un bar de la métropole depuis le 1er juillet à se faire tester, appel susceptible d’avoir entraîné une hausse du dépistage la fin de semaine dernière.

Après avoir devancé l’heure de fermeture des bars et exigé la tenue d’un registre des clients, Québec devrait-il ordonner leur fermeture pure et simple ? Le gouvernement écarte cette option pour le moment. Il craint qu’une telle mesure n’entraîne la multiplication de fêtes privées, où le contrôle est encore plus difficile. On a recensé au moins 80 cas de COVID-19 liés au party de Saint-Chrysostome et à une autre fête privée, aussi en Montérégie, la semaine dernière. Québec évoque l’idée d’être plus coercitif afin de redresser la situation.

Le gouvernement constate d’ailleurs une confusion chez la population au sujet des rassemblements dans les résidences, à l’intérieur comme à l’extérieur. François Legault rappellera ce lundi que la limite est de 10 personnes. Un rassemblement peut atteindre jusqu’à 50 personnes dans certains lieux publics seulement.

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