Enfin des yogourts moins sucrés

Manger au maximum 50 g de sucres ajoutés par jour, c’est ce que recommande l’Organisation mondiale de la santé. Ce n’est pas facile quand on sait qu’une mini portion de 100 g de yogourt grec aux bleuets sauvages contient 13 g de sucres, dont environ 10 g de sucres ajoutés (en plus du sucre naturellement présent dans le lait). On ne parle pourtant pas ici de pouding au chocolat ni de tarte au sucre.

« Ça fait longtemps que je veux faire du yogourt moins sucré, dit Martin Valiquette, directeur général de la Laiterie Chalifoux, à Sorel-Tracy. Les gens associent le yogourt à la santé, mais on le sait que c’est trop sucré. »

Deux fabricants de yogourt – la Laiterie Chalifoux avec le yogourt grec Riviera et Danone avec l’Oikos Triple zéro – viennent de relever le défi. Leurs nouveaux yogourts cachent à peine 6 ou 7 g de sucres par portion de 100 g, sans ajout d’édulcorants artificiels ou de stévia. « Cela va sûrement influencer d’autres entreprises à suivre », se réjouit la nutritioniste Francesca Ippolito.

« On a fait évaluer nos yogourts par trois laboratoires et ils sont 40 % moins sucrés que la moyenne des yogourts grecs à 0 % de matières grasses les plus populaires », assure M. Valiquette. Chez Danone, on indique que le Triple Zéro contient « 25 % moins de sucre » que l’Oikos normal sans gras.

De l’orfèvrerie

Il y a deux ans, Iögo Probio avait lancé un yogourt avec 25 % moins de sucre, mais il y avait un bémol de taille. La teneur en fructose, au goût plus sucré que le sucre de canne, avait été augmentée. Or, le fructose se transforme plus vite en glycogène – et éventuellement en gras – que le sucrose.

Riviera n’a pas emprunté ce raccourci pour concocter son yogourt moins sucré. « On a d’abord coupé le lactose, explique M. Valiquette. Le lait délactosé a un goût légèrement plus sucré. Puis, on a pris une super belle masse blanche, pas trop acide. Ensuite, on s’est rendu compte qu’il fallait aller chercher des fruits goûteux. » Les préparations de fruits sont importées d’Italie et appuyées par des arômes naturels. « Riviera prend une bonne initiative en diminuant l’apport en sucre de 40 % dans ses yogourts grecs tout en conservant ses propriétés nutritives », estime Mme Ippolito.

« C’est le produit dont je suis le plus fier, dit M. Valiquette, ancien directeur général de Liberté. Encore plus que les petits pots. Ç’a été de l’orfèvrerie. »

« Oikos Triple Zéro contient zéro gras, zéro édulcorant artificiel, zéro agent de conservation et 25 % moins de sucre, indique pour sa part Natacha Gouveia, chef des communications externes de DanoneWave Canada. Ça reflète notre engagement d’offrir des aliments sains de qualité pour tous les Canadiens. »

Différence subtile

Le yogourt réduit en sucre Riviera est offert en six parfums, en plus du nature : framboise, mangue, banane, fruit du verger, caramel et vanille. Du côté du Triple zéro d’Oikos, qui contient du lactose, il y a quatre parfums : citron, pêche, mélange de baies et vanille.

Au goût, la différence est notable pour des adultes, quoique subtile, dans les deux cas. L’onctuosité fait que le produit reste très agréable en bouche. Deux enfants (que l’acidité du yogourt nature horripile) ont également testé le Riviera à la framboise, sans savoir qu’il était moins sucré. Leur verdict ? Le yogourt leur a plu, même s’ils l’ont trouvé moins savoureux que d’habitude. Le virage n’est donc pas trop difficile à entreprendre.

La teneur en sucre des autres yogourts Riviera sera-t-elle éventuellement réduite ? « J’aimerais ça, répond M. Valiquette. J’espère que ça va fonctionner, pas juste pour nous. Il faut commencer à manger moins sucré. »

« D’autres choix pour diminuer l’apport en sucres ajoutés seraient de consommer du yogourt nature avec des fruits frais ou séchés », suggère Mme Ippolito. On peut aussi ajouter une cuillère à thé de miel ou de sirop d’érable, qui contient 5 g de sucre.

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