Pfizer espère accélérer la cadence
Fabien Paquette (F. P.) : On a de la difficulté avec la précision. On est en mesure de dire que pour 249 600 doses prévues en 2021, on les ramène en décembre 2020.
F. P. : Difficilement. La raison est relativement simple. Il faut s’assurer que les centres de vaccination peuvent accepter ce nombre-là. Il est difficile d’augmenter avant qu’ils soient fin prêts.
F. P. : Les deux facteurs jouent, mais c’est davantage les centres de vaccination. Certaines provinces sont davantage prêtes que d’autres. C’est une décision des agences de santé publique du Canada et des provinces.
F. P. : Ça fluctue dans le temps. Nous, on voit que certaines provinces sont plus prêtes que d’autres. On a fait des formations hier [le mardi 8 décembre] en français et en anglais avec les agences de santé publique. On fait l’envoi de 10 essais d’expédition thermique, pour que les autorités de santé publique des provinces comprennent le travail de manipulation de notre chaîne de froid.
F. P. : Malheureusement, on n’a pas le calendrier de production. Ça dépend de l’homologation d’autres produits. On vise de devancer le plus tôt possible les livraisons au premier trimestre.
F. P. : Nous sommes toujours ouverts aux discussions avec les gouvernements.
Vratislav Hadrava (V. H.) : Au niveau mondial, bien sûr, on ne peut pas avoir des usines dans tous les pays. À la fin, la décision dépend de l’environnement à long terme de chaque pays sur le plan des médicaments novateurs.
V. H. : Ce n’est pas surprenant, encore une fois, ce qui était important, c’était la maladie. Les données sur l’infectiosité vont venir plus tard.
V. H. : On n’a pas de date précise, on fait des soumissions aux autorités en continu. Pour le moment, on ne sait pas les critères de propagation par un individu. À peu près 20 % des gens positifs sont responsables de 80 % des infections. Notre étude va continuer pendant deux ans.
V. H. : On a commencé cette étude clinique avec seulement des patients de 18 ans et plus. Au fur et à mesure qu’on avait des données, après discussions et révision avec les agences réglementaires, on a élargi le recrutement tout d’abord à partir de 16 ans et, à partir d’octobre, à 12 ans. On a des données à partir de 12 ans, mais on s’attend que le vaccin soit approuvé à partir de 16 ans.
V. H. : Il faut continuer à comprendre l’innocuité chez les adultes. Quand on aura suffisamment de données dans le monde réel [real world evidence], on pourra vacciner plus bas que 12 ans.
V. H. : Oui, ça se peut. Pour le moment, les enfants ne sont pas dans les priorités des agences de santé publique.
Le goulot d’étranglement
Les propos de M. Paquette sur la capacité de Pfizer à fournir plus de 249 600 doses au Canada en décembre ont suscité une controverse. La Presse a demandé un commentaire sur ce point au cabinet de la ministre de l’Approvisionnement, Anita Anand.
Citant cette demande au cabinet de Mme Anand, le relationniste qui a organisé l’entrevue avec M. Paquette et le Dr Hadrava, Christian Ahuet, a envoyé une précision en fin d’après-midi, mercredi : « La livraison des 249 000 doses du vaccin de Pfizer-BioNTech en décembre est possible grâce au fait que le vaccin a reçu l’approbation plus tôt que prévu, et grâce au degré optimal de préparation du plan de vaccination du gouvernement canadien. »
La Presse a par la suite demandé à M. Ahuet si M. Paquette avait bel et bien dit que le facteur limitant le nombre de doses pouvant être livrées au Canada d’ici janvier n’était pas la capacité de production de Pfizer, mais bien la capacité des centres de vaccination canadiens d’accepter plus de vaccins.
M. Ahuet a répondu que M. Paquette voulait ajouter quelques précisions, notamment : « Le volume qui a été devancé pour décembre a été défini essentiellement, et principalement, par la capacité de production de Pfizer lors du dernier quart de 2020. Et bien sûr, dans nos discussions avec la santé publique [fédérale], nous avons tenu compte de la capacité des provinces de pouvoir recevoir, beaucoup plus tôt que prévu, les doses de notre vaccin, en tenant compte de la complexité de notre chaîne de froid. Les provinces, de concert avec le fédéral et Pfizer, ont fait un travail remarquable pour accélérer le processus de sélection des 14 premiers centres de vaccination au pays, et la préparation de ceux-ci pour un premier envoi autour de la mi-décembre. Bien sûr, ce n’est pas parfait, mais compte tenu du contexte, c’est assez impressionnant. »
— Avec Mélanie Marquis, La Presse
* Les propos ont été édités pour faciliter la lecture.