Alimentation

Des produits zéro gaspillage pour bien entamer l’année

Des entreprises d’ici font de la lutte contre le gaspillage alimentaire leur mission. Elles transforment les légumes amochés et les fruits ratatinés pour leur donner une seconde vie. Voici les produits préférés de Florence-Léa Siry, qui lance ce mois-ci le « Défi zéro gaspi », en collaboration avec Recyc-Québec et Guillaume Cantin, de La Transformerie

Les tartinades, marmelades et sauces Les rescapés de La Transformerie

Grâce aux produits Les Rescapés, offerts dans plus de 125 points de vente, une tonne de fruits invendus sont revalorisés chaque semaine. Malgré ce succès, La Transformerie ne souhaite pas prendre d’expansion. Elle aimerait plutôt disparaître. « L’analogie que j’aime souvent faire, c’est celle de la mauvaise herbe. Avec la collecte des Rescapés, on vient couper la mauvaise herbe, mais si on arrête ce projet-là, elle va continuer de pousser. Nous, ce qu’on veut faire, c’est la déraciner », explique Guillaume Cantin, directeur général et coïnstigateur de La Transformerie.

Pour y arriver, l’organisme sans but lucratif va créer, en 2022, un laboratoire sur la réduction du gaspillage alimentaire. Le projet, qui fait actuellement l’objet d’une campagne de financement, vise à trouver les meilleures solutions pour réduire le gaspillage à la source, le tout en collaboration avec les acteurs du domaine de l’alimentation.

Quelques façons de déguster les produits Les Rescapés : « La tartinade tarte aux pommes, c’est vraiment super intéressant avec des fromages, comme un cheddar vieilli, ou avec un rôti de porc. La marmelade d’agrumes, c’est super bon avec de la terrine », conseille Guillaume Cantin.

Les craquelins de drêches de Saison 2

La jeune entreprise montréalaise Saison 2 donne une seconde vie aux drêches (résidus de malt produits lors de la fabrication de bière) en les transformant en craquelins et en bâtonnets. « Les drêches, c’est très santé. C’est composé à 20 % de protéines et à 70 % de fibres. En fait, c’est aussi protéiné que les pois chiches », explique Chloé Roy-Michel, cofondatrice de Saison 2.

L’entreprise s’approvisionne auprès de microbrasseurs montréalais. « En région, il n’y a pas de problème avec les drêches. Les brasseries les donnent à des agriculteurs, qui les donnent à leur bétail. Nous, on prend les drêches à Montréal, parce qu’ici, il y a tellement de microbrasseries que la Ville ne peut pas gérer toutes les drêches produites et elles finissent à la poubelle. »

Quelques façons de déguster les craquelins : Chloé Roy-Michel conseille de servir les craquelins et les bâtonnets sur un plateau de fromages et de charcuteries à l’apéro. Des idées d’accord craquelin-bière-fromage sont offertes sur le site web de Saison 2.

La boisson Cœur de dattes de Création Delicia

Les arômes et le goût de la boisson Cœur de dattes s’apparentent étonnamment à ceux du café. Pourtant, ce produit ne contient que des noyaux de dattes torréfiés et moulus, une partie du fruit qui autrement aurait été gaspillée. « C’est un produit très riche en fibres. C’est bon pour le cœur et pour les personnes qui font du cholestérol », explique Borhan Ben Aissa, copropriétaire de Création Delicia.

Natifs de la Tunisie, les trois propriétaires de l’entreprise établie au Québec se sont inspirés des traditions de leur pays d’origine pour développer la boisson Cœur de dattes. « Le premier café créé au monde, c’était le café de noyaux de dattes », affirme Borhan Ben Aissa, qui souhaite faire découvrir d’autres produits tunisiens aux Québécois, comme le sel liquide.

Quelques façons de déguster la boisson Cœur de dattes : Sans caféine, cette boisson peut être consommée à toute heure du jour… et de la nuit. Elle est donc parfaite pour accompagner un dessert en soirée ou au réveil pour commencer la journée.

La salsa de The Pretty Ugly Company

Alors qu’ils travaillaient dans le domaine de la restauration, Lysanne Bourret et Pierre-Olivier Gendron ont constaté l’ampleur du gaspillage alimentaire. Pour participer à la réduction de ce problème, le couple a décidé de créer The Pretty Ugly Company, qui est en activité depuis moins d’un an. « On veut offrir un produit qui est non seulement bon, mais qui aide aussi l’environnement », résume Lysanne Bourret.

Dans la salsa cuisinée à Saint-Bruno-de-Montarville, on ne trouve que des légumes moches rescapés frais, assure la cofondatrice. « Ça donne une texture beaucoup plus légère, moins pâteuse [que les autres salsas du commerce]. » Offerte surtout dans des épiceries du Grand Montréal pour le moment, la salsa se décline en trois parfums.

Quelques façons de déguster la salsa : On peut évidemment la servir avec un bol de croustilles, en collation. Elle s’intègre aussi très bien à une sauce pour les pâtes ou à la cuisson d’un poisson en papillote, suggère Lysanne Bourret. « À la maison, on l’utilise avec à peu près tout. »

Les jus Loop

Depuis sa fondation en 2016, Loop a multiplié son offre de produits. En plus des jus, l’entreprise propose de la bière, du gin, des sodas, des smoothies et même des savons. Le tout, en sauvant des tonnes d’aliments.

« Le modèle de Loop, c’est un projet d’économie circulaire. On reprend des fruits et légumes rejetés de l’industrie alimentaire et on les transforme en différents produits pour s’assurer que non seulement ils soient remis en distribution, mais aussi pour montrer qu’on peut créer de la valeur avec les déchets d’une autre personne », explique Pascale Larouche, chef des relations publiques. En 2022, l’entreprise prévoit développer de nouveaux produits, notamment un deuxième gin.

Quelques façons de déguster les produits Loop : En janvier, après les excès des Fêtes, certains prennent la résolution de consommer plus de produits santé. À toutes ces personnes, Pascale Larouche suggère le jus Deep Green, qui contient notamment du concombre, de la laitue, du céleri, des épinards et du kale.

Le « Défi zéro gaspi », c’est quoi ?

Florence-Léa Siry et Guillaume Cantin de La Transformerie, en collaboration avec Recyc-Québec, invitent les Québécois à réduire leur gaspillage alimentaire. Tout au long de l’année, les participants recevront un défi mensuel pour les aider à améliorer leurs habitudes de vie et ainsi avoir un impact plus positif sur l’environnement. « Les gens vont pouvoir s’initier au mode de vie zéro gaspi dans le plaisir, en groupe, sans pression », résume Florence-Léa Siry.

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