Secteur minier

Nouveau Monde Graphite et Mason Graphite s’unissent

Nouveau Monde Graphite et Mason Graphite, qui pilotent chacun de leur côté des projets de mines au Québec, ont décidé de mettre leurs ressources en commun avec l’ambition de devenir le plus important fournisseur de graphite pour les fabricants de batteries en Amérique du Nord.

L’entente annoncée lundi prévoit un investissement de 5 millions de Nouveau Monde Graphite dans le capital de Mason Graphite pour une participation de 51 % dans le projet de mine de graphite du Lac Guéret, situé à 285 kilomètres de Baie-Comeau.

Nouveau Monde Graphite s’est aussi engagée à faire pour 10 millions de travaux dans la coentreprise.

« Ça va devenir un très gros projet », a précisé Éric Desaulniers, président et chef de la direction de Nouveau Monde Graphite, qui développe déjà une mine de graphite et une usine de démonstration à Saint-Michel-des-Saints.

Il est question d’une production de 250 000 tonnes par année de graphite, « au minimum », précise Éric Desaulniers, soit la taille suffisante pour rivaliser avec les producteurs chinois, qui règnent actuellement sur ce marché.

Nouveau Monde Graphite est plus avancée dans le développement de son projet, mais le gisement de Mason Graphite est plus riche. Les ressources potentielles sont plus grandes, et la teneur en graphite du minerai du Lac Guéret est cinq fois plus élevée que celle de la mine Matawinie de Nouveau Monde Graphite à Saint-Michel-des-Saints.

Ugo Lapointe, co-porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine, estime que le projet du Lac Guéret devrait être priorisé parce qu’il est plus intéressant et moins controversé que celui de Saint-Michel-des-Saints.

La transaction « peut être une excellente nouvelle si Nouveau Monde Graphite et Québec décident de prioriser le développement du projet minier Lac Guéret qui jouit d’une grande acceptabilité sociale et qui pourrait produire deux fois plus de graphite en générant trois fois moins de résidus miniers dans l’environnement que le projet Matawinie », a-t-il commenté.

Opposition

Nouveau Monde Graphite fait face à l’opposition de résidants de Saint-Michel-des-Saints, notamment des villégiateurs qui ont choisi la région pour sa tranquillité. Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement avait émis des réserves sur le projet de mine et recommandé des études supplémentaires pour préciser plusieurs aspects des opérations prévues.

Nouveau Monde Graphite, qui a déjà dépensé 100 millions dans son projet de Saint-Michel-des-Saints, entend poursuivre son développement de concert avec celui du Lac Guéret.

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, s’est dit d’avis que les deux projets valent mieux qu’un. « En joignant les forces des deux projets les plus avancés en Amérique du Nord, tous deux situés au Québec, on solidifie notre chaîne de valeur de la batterie », a-t-il fait valoir dans un communiqué.

Aucune entente d’approvisionnement en graphite n’a encore été conclue par Nouveau Monde Graphite avec des manufacturiers de cellules de batteries. Des négociations sont en cours avec plusieurs d’entre eux qui veulent diversifier leurs sources d’approvisionnement, a indiqué son président et fondateur lors d’un entretien avec La Presse.

La création d’une coentreprise majoritairement contrôlée par Nouveau Monde Graphite doit être approuvée par les actionnaires de Mason Graphite. Nouveau Monde Graphite paiera 0,50 $ par action pour sa participation au capital-actions, ce qui représente une prime de 10 % sur le cours de clôture des actions ordinaires de Mason Graphite le 13 mai 2022.

Le titre de Mason Graphite a bondi de 10,5 cents après l’annonce de l’entente, à 56 cents. L’action de Nouveau Monde Graphite a fini la journée à 6,74 $, en hausse de 26 cents, ou 4 %. Depuis un an, le titre de NMG a varié entre un creux de 6,36 $ et un sommet de 19,18 $.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.