Élèves étrangers au cégep

Les élèves attendus bloqués par Immigration Canada

Entre 600 et 700 jeunes de l’étranger – en bonne partie des Européens – n’ont pas pu faire leur rentrée au cégep où ils ont été admis parce que le ministère fédéral de l’Immigration ne leur a pas livré leur permis d’études en temps opportun comme promis.

En entrevue, un Français qui a demandé l’anonymat pour ne pas ajouter à ses embêtements dit être « au-delà de l’inquiétude ».

Son fils, admis dans un cégep de la région de Montréal, a soumis son dossier dans les temps et on l’avait assuré que son permis d’études serait livré au début du mois d’août. Le billet d’avion avait déjà été acheté et un appartement a été loué.

Les cégeps, où la rentrée est déjà faite, sont nombreux à donner comme ultimatum le vendredi 3 septembre pour l’arrivée des derniers élèves.

« On n’a pas de plan B », dit le père, relevant que les délais pour s’inscrire à un programme d’études en France sont déjà largement dépassés.

La survie de certains programmes compromise

En entrevue à La Presse la semaine dernière, la Fédération des cégeps ne cachait pas son impatience devant ces centaines de jeunes dont les études sont compromises par le ministère fédéral de l’Immigration.

Et ça n’a rien à voir avec la COVID-19, indique Francis Brown Mastropaolo, directeur des affaires internationales à la Fédération des cégeps.

« C’est comme cela chaque année. Le Ministère est toujours à la dernière minute. »

— Francis Brown Mastropaolo, directeur des affaires internationales à la Fédération des cégeps

Non seulement est-ce anxiogène pour les jeunes, dit-il, mais cela risque de faire mauvaise presse aux cégeps québécois qui ont pourtant tant besoin de ces élèves étrangers et qui investissent temps et énergie dans le recrutement international.

Au surplus, dans plusieurs cégeps aussi bien en région que dans les grands centres, la survie de certains programmes est compromise sans l’arrivée de jeunes supplémentaires.

Au cégep de Matane seulement, une quarantaine de jeunes Français attendent toujours leur permis d’études. Cette lenteur bureaucratique est particulièrement pénible dans la mesure où la pandémie a déjà fait mal à l’établissement. À l’automne 2020, par exemple, 150 élèves français n’ont pas pu venir en raison de la pandémie, indique Brigitte Lavoie, du service des communications et du développement international au Cégep de Matane.

Notre courriel envoyé au cabinet de Marco Mendicino, ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, est resté sans réponse.

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