Projet de train à grande fréquence

Un incontournable de la relance économique

Le projet de train à grande fréquence (TGF) dans le corridor Québec-Toronto mis de l’avant par VIA Rail est sur la table depuis de nombreuses années déjà, mais les prochaines semaines menant au budget fédéral pourraient être cruciales.

L’accord d’Ottawa se fait en effet toujours attendre pour pouvoir entreprendre cet important chantier, et il est primordial que la ministre des Finances l’inclue dans son prochain budget.

S’il est un projet de transport collectif qui fait consensus, c’est bien celui du TGF. Les élus des différents partis politiques, tant au fédéral qu’au provincial, le monde municipal et le milieu des affaires appuient tous ce projet.

Si le TGF recueille autant d’appuis, c’est notamment parce que ces avantages sont démontrés et connus depuis longtemps.

Puisqu’elle n’est actuellement pas propriétaire de la quasi-totalité des rails sur lesquels ses trains roulent, VIA Rail doit céder la priorité aux trains de marchandises, ce qui augmente la durée du trajet et nuit à la ponctualité. Avec le TGF et les rails réservés aux trains de passagers, la durée du trajet entre Montréal et Québec serait réduite d’une heure, passant de 3 heures 20 minutes à 2 heures 20 minutes. Ce même trajet serait désormais plus rapide en train qu’en voiture ! Grâce à des trains pouvant se déplacer jusqu’à 177 km/h, aller d’Ottawa à Toronto pourrait se faire en 3 heures et 15 minutes, en comparaison avec le trajet actuel qui prend 4 heures et 30 minutes.

Les avantages économiques sont également aussi nombreux qu’importants. Les retombées pour le Québec et l’Ontario, tout comme l’ensemble de l’économie canadienne, seraient majeures. Il s’agit d’un projet d’infrastructure de plusieurs milliards de dollars qui créerait des milliers d’emplois et qui aurait un effet structurant sur l’ensemble de notre industrie ferroviaire.

Le service ferroviaire voyageur au Canada a besoin d’être transformé depuis longtemps.

La vérité, c’est que le TGF aurait dû être en service depuis longtemps, mais s’il y a un moment où sa mise en chantier est plus pertinente que jamais, c’est maintenant ! Notre économie a été mise à mal par la crise de la COVID-19 et nous avons réussi à éviter le pire grâce à l’interventionnisme de l’État et aux programmes mis en place par les gouvernements. Le gouvernement fédéral doit continuer d’investir dans des infrastructures de transports collectifs pour stimuler la relance économique. En plus de créer de l’emploi à court terme, nous laisserons également un legs durable pour les générations futures.

Moins de voitures, moins d’émissions

En plus de comporter des avantages économiques, le TGF est un exemple parfait de projet de mobilité durable. On estime qu’avec l’augmentation du nombre de passagers et la baisse conséquente du nombre d’automobilistes, le TGF entraînera une réduction des émissions de GES de plus de 10 mégatonnes sur 30 ans, ce qui équivaut à retirer plus de 2 millions de véhicules des routes pendant une année.

Le trajet du TGF permettra de relier de nouvelles communautés aux grands centres urbains, en plus de devenir un attrait majeur pour l’industrie touristique.

Réduction des gaz à effet de serre, diminution de la congestion routière, gains de productivité, meilleure ponctualité, retombées économiques. Tous les éléments sont présents pour faire de ce chantier un succès, et le contexte actuel est plus propice que jamais. Pourtant, l’absence d’une confirmation officielle de la part du gouvernement canadien est une source d’inquiétude pour le milieu des affaires. C’est pourquoi nous pressons le premier ministre, Justin Trudeau, et la ministre des Finances, Chrystia Freeland, de donner le signal de départ à ce chantier pour que le Canada se dote enfin d’infrastructures ferroviaires dignes du XXIe siècle.

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