Entreprises

Nouvelle acquisition de Lightspeed

L’entreprise montréalaise Lightspeed, spécialiste du commerce infonuagique, a annoncé une autre acquisition après la fermeture des marchés, jeudi. Lightspeed a bouclé une entente d’une valeur de 350 millions US pour acheter Vend, entreprise de logiciels de gestion de vente au détail de la Nouvelle-Zélande ayant généré un chiffre d’affaires d’environ 34 millions en 2020. Il s’agit de la 7e acquisition de Lightspeed depuis son entrée en Bourse, en 2019, et de sa 12e depuis la création de l’entreprise, en 2005. La transaction est réalisée en argent et en actions. L’acquisition renforce la base de vente au détail internationale de Lightspeed et sa position sur le marché de l’Asie-Pacifique. En ajoutant 20 000 clients, Lightspeed en servira plus de 135 000 dans le monde.

— Richard Dufour, La Presse

Encadrement des frais de livraison

Des restaurateurs satisfaits, mais impatients d’ouvrir

S’ils accueillent favorablement le dépôt par le gouvernement Legault d’un projet de loi visant à encadrer les frais exigés par les plateformes de livraison, les restaurateurs situés en zone rouge interrogés par La Presse n’ont qu’une idée en tête : rouvrir leur salle à manger. Et beaucoup souhaitent pouvoir accueillir de nouveau leurs clients à partir de la mi-avril.

« C’est une bonne nouvelle. C’est sûr que je vois ça d’un bon œil et que je trouve ça super que le gouvernement ait été proactif dans ce dossier, affirme Victor Afonso, copropriétaire des restaurants Tapeo et Mesón, dans le quartier Villeray. Mais nous, en bout de ligne, ce qu’on veut, c’est ouvrir nos restaurants. Ce n’est même plus une question d’argent, c’est une question de motivation. »

D’ici à ce que la situation revienne à la normale, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, a déposé jeudi le projet de loi 87 pour que les commissions imposées par les Uber Eats et DoorDash de ce monde ne dépassent pas un maximum de 20 % du montant total de la facture lorsqu’ils fournissent à la fois les services de commande et de livraison.

Dans les cas où la plateforme s’acquitte seulement de la livraison, elle ne pourrait réclamer plus de 15 % du montant de la facture. Et la limite serait fixée à 10 % quand la commande est passée sur l’application, mais que le restaurant s’occupe lui-même de la livraison.

Rappelons que M. Lamontagne avait d’abord demandé à ces entreprises de diminuer volontairement leurs frais. Seule SkipTheDishes a accepté. La plateforme exige une commission maximum de 20 %. Cette loi s’appliquerait pour tous les restaurants dont les activités sont « altérées » par les consignes sanitaires : les salles à manger complètement fermées ainsi que celles qui fonctionnent à la moitié de leur capacité et qui doivent respecter un couvre-feu.

Invité à s’exprimer sur la question, Jonathan Hamel, gestionnaire des affaires publiques pour le Québec d’Uber Eats, a indiqué par courriel que l’entreprise allait « analyser le projet de loi ». Il a rappelé qu’Uber Eats avait multiplié les initiatives depuis le début de la crise pour appuyer les restaurants locaux et stimuler la demande.

« La réglementation des prix pourrait nous amener à augmenter les coûts pour les clients, ce qui pourrait entraîner une diminution des commandes pour les restaurants locaux et une diminution des opportunités de gains pour les [livreurs] », a pour sa part indiqué le porte-parole de DoorDash, Campbell Matthews.

Adoption rapide et ouverture à la mi-avril

Les restaurateurs interrogés, qui comptent sur les commandes à emporter et sur les livraisons pour se maintenir la tête hors de l’eau, ainsi que l’Association Restauration Québec (ARQ) espèrent que le projet de loi sera adopté rapidement.

Avec l’arrivée des belles journées, beaucoup de clients se déplacent pour aller chercher leur repas, souligne Jacques Trottier, propriétaire du restaurant La Boulette, dans le quartier Rosemont. Il estime que la mesure arrive un peu tard. « De plus en plus, les gens sortent pour venir chercher leur commande. C’était pratique dans le temps qu’il faisait - 30°C. »

« Les bonnes nouvelles, on les prend toutes, lance pour sa part Jean Bédard, président de Sportscene, groupe qui gère La Cage – Brasserie sportive. On souhaite juste que le projet de loi soit adopté rapidement. On souhaite qu’il n’y ait pas trop de discussions [avant l’adoption]. »

Le passage de certaines régions en zone orange a permis la réouverture de 17 restaurants La Cage sur un total de 42. Ils doivent toutefois se soumettre à un couvre-feu fixé à 21 h. Les services de livraison demeurent donc essentiels.

Pierre-Marc Tremblay, propriétaire et président du conseil d’administration des restaurants Pacini, indique de son côté que ces nouvelles règles feront une « grosse différence ». « Dans les restaurants où on a ouvert, les livraisons se maintiennent à un niveau élevé », dit-il. Sur les 21 succursales au Québec, 7 ont repris leurs activités.

Et les principaux intéressés rêvent du jour où tous les restaurants du Québec pourront ouvrir. Ils ont tous le regard tourné vers la mi-avril.

« J’ai hâte pour ma gang de Montréal, confie Jean Bédard. Ça achève, on croise les doigts. Je souhaite qu’à la mi-avril tout soit ouvert. »

« Nous, on croit que le gouvernement va nous donner le feu vert pour ouvrir en même temps qu’on va ouvrir les terrasses [en avril], ajoute Jacques Trottier. Les restaurants vont être aérés. On laisse les portes ouvertes, on ouvre les fenêtres. On a de l’espoir. »

À l’ARQ, François Meunier, vice-président aux affaires corporatives et gouvernementales, reste prudent, en raison de la menace des nouveaux variants. « Je pense qu’il y a un scénario certainement sur la table qui permet une réouverture pour Montréal quelque part après Pâques. Si, par contre, on se retrouve avec le scénario envisagé de 3000 cas par jour à Montréal à cause du nouveau variant, je vois mal comment [on pourrait rouvrir]. »

Le projet de loi 87

– Commission maximale de 20 % du total de la facture lorsque le fournisseur (de l’application) se charge des services de commande et de livraison

– Commission maximale de 15 % lorsque le fournisseur s’occupe seulement de la livraison

– Commission maximale de 10 % quand la commande est passée au moyen de l’application, mais que le restaurant livre lui-même le repas

– Interdiction de réduire le salaire des livreurs afin de respecter les limites imposées

– Amendes prévues pour ceux qui ne respecteront pas la loi : de 5000 $ à 500 000 $ dans le cas d’une personne physique, de 15 000 $ à 1 500 000 $ dans les autres cas, selon l’infraction

Source : ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec

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